
La République de Djibouti a célébré en grande pompe, jeudi dernier au palais du peuple, la journée internationale des langues maternelles, laquelle était placée sous le thème «langues sans frontières». Compte-rendu d’une cérémonie haute en couleurs présidée par le Chef de l’Etat.

Approuvée lors de la conférence générale de l’UNESCO en 1999 mais observée depuis 2000, par les pays du monde, la journée internationale des langues maternelles est l’occasion de sensibiliser la communauté mondiale sur l’importance de la langue maternelle dans le processus d’instauration d’une paix durable entre les communautés de diversité culturelle et linguistique.
Normalement célébrée le 21 février de chaque année, l’événement de cette journée s’est déroulé le jeudi 20 février dernier au palais du peuple.
Placé sous le haut patronage du président de la république Ismail Omar Guelleh, l’évènement a réuni dans la salle de conférence du palais du peuple, la première dame et présidente de l’UNFD, Kadra Mahamoud Haid, le premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed, plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre des affaires musulmanes, de la culture et des Biens Waqfs, Moumin Hassan Barreh, des parlementaires, l’édile de la ville de Djibouti, Fatouma Awaleh Osman, les présidents des institutions, ‘‘Somali Speaking Pen’’ et ‘‘Afar Speaking Pen’’, respectivement Ismail Houssein Tani et Alwan Bourhan Alwan, des intellectuelles, des journalistes internationaux et notamment de ceux de la chaine ‘‘Universale TV’’, Abdousalam Herari et Mohamed Ahmed Hadji alias
‘‘Cag-Ma’Dhige’’, ainsi qu’une pléthore d’artistes, de personnalités anonymes et un bon nombre de représentants de la société civile. Le secrétaire général de la présidence, Mohamed Abdillahi Wais et plusieurs cadres du ministère des affaires musulmanes, de la culture et des Biens Waqfs, dont le conseiller technique, la directrice administrative et financière Ikran Egueh Osman et son collègue du département de la culture, Doualeh Hassan Ahmed, la vice-présidente de l’UNFD, Hasna Houmed Bilil, des portes voix du tissu associatif des femmes, des chercheurs de l’universités de Djibouti, des écrivains et des religieux, ont assisté à cet événement où il est question de promouvoir les langues maternelles.
A son arrivée sur les lieux, le couple présidentiel a été accueilli sous le rythme des différentes danses folkloriques du pays, par le premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, entouré du ministre organisateur de la cérémonie, Moumin Hassan Barreh et des présidents de Somali Pen et Afar Pen, Ismail Houssein Tani et Alwan Bourhan Alwan.
Une fois l’illustre parrain de l’évènement et la première dame ont rejoint leurs places dans la salle de conférence, la cérémonie débuta par une lecture d’un verset du Saint Coran.
Les «langues sans frontières»
Le thème retenu cette année par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture de son acronyme en anglais UNESCO, «langue sans frontière» nous rappel l’importance des cultures et des langues dans la tolérance et le respect d’autrui. En effet, les langues locales et transfrontalières constituent selon cette organisation onusienne, un vecteur pour promouvoir la paix non seulement entre les peuples de même région mais également entre les pays voisins. De telles préoccupations universelles ont servi de fil conducteur au déroulement de la cérémonie de jeudi 20 février dernier, dans la salle de conférence du palais du peuple. L’événement a débuté par l’hymne National. Les chants des artistes djiboutienne, Awaleh Aden Deheyeh et Abayazid Ali Dahabli, et ceux des artistes de la troupe HALDOOR de la Garde Républicaine, ainsi que les poèmes des compositeurs Mohamed Moumin Ababeh et Osman Hassan, qui s’en sont suivis par la suite ont mis en lumière l’importance de la langue maternelle dans le développement des sociétés.
Dans la série des discours, les présidents de Somali Pen, et celui d’Afar Pen, ont pris la parole les premiers. Ismail Houssein Tani et Alwan Bourhan Alwan ont tour à tour mis l’accent sur l’importance de la langue maternelle et les actions entrepris par leurs différentes institutions dans ce domaine.
Après une brève intervention du ministre des affaires musulmanes, de la culture et des Biens Waqfs, Moumin Hassan Barreh, sur l’importance de la langue maternelle, suivi dun exposé sur l’historique de l’écriture de la langue Somali, par le journaliste de la chaine ‘‘Universal TV’’, Mohamed Ahmed Hadji alias
‘‘Cag-Ma’Dhige’’, le Président de la République s’est exprimé le dernier.
Du haut de la tribune officielle, le chef de l’état Ismail Omar Guelleh, a en langue afar appelé les djiboutiens à apprendre, à écrire et à promouvoir leurs langues maternelles. Le chef de l’état a, par la suite en langue Somali félicité les institutions ‘‘Somali Speaking Pen’’ et ‘‘Afar Speaking Pen’’ pour l’organisation de cette cérémonie.
Dans son intervention, le président Ismail Omar Guelleh a indiqué que nos langues locales sont également parlées par une large communauté vivant dans cette contrée du continent africain.
«La langue maternelle a une valeur inestimable pour la race humaine. C’est le symbole de l’existence d’une communauté, c’est l’identité centrale ou la clé de la connaissance. Il est l’outil essentiel de l’information et partage de connaissance entre les peuples de même langue, quel que soit là où ils se trouvent. C’est le seul cordon qui peut préserver la race et l’identité» a souligné le président de la république avant de mettre l’accent sur l’importance des langues dans le domaine de la transmission du patrimoine culturel, artistique et intellectuel.
Rachid Bayleh