Le président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, a pris part hier aux travaux d’un sommet virtuel du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine. Réunion dévolue à l’enregistrement des défis nouveaux portés à la paix et à la sécurité en Afrique, ce sommet s’évertuait aussi à dégager une position commune et officielle du continent sur la question du Sahara occidental, en proie depuis novembre dernier à un retour de tensions entre les protagonistes, en l’occurrence le gouvernement marocain et le Front Polisario.

Au sujet de la première thématique, les débats ont essentiellement mis en lumière les difficultés rencontrées sur le terrain en vue d’atteindre l’objectif défini par l’Organisation panafricaine qui est relatif au programme « Faire taire les armes».

Dans ce 1er round de discussions, si les avis ont convergé sur l’aptitude efficiente dont dispose de plus en plus l’Afrique pour prévenir et agir rapidement sur les conflits traditionnels intervenant entre Etats, il a particulièrement été souligné que les tensions proviennent davantage de nos jours de sources nouvelles de problématiques. Le changement climatique a entre autres été cité à la tête des facteurs nouveaux affluant avec des conséquences négatives pour la paix et la stabilité dans les sociétés d’Afrique. Cela en raison de la vocation de ce phénomène à disposer, sous l’effet de la sécheresse et de la dégradation des niveaux des subsides le caractérisant, à des tensions et des conflits à la frontière des pays africains.

Le terrorisme, la traite des migrants et le trafic d’armes, matrices transnationales de délinquance et de criminalité, ont ensuite été identifiés comme vecteurs contreproductifs à la paix et à la stabilité dans le continent.

Dans une intervention remarquable qu’il fit au sein de ce sommet, le président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, a tout d’abord adjoint la crise du Covid-19 à la liste des facteurs nouveaux identifiés comme étant nefastes à la stabilité en Afrique. « La pandémie de la Covid-19 qui a impacté le monde entier, a indubitablement affecté notre action visant à faire durablement taire les armes », a  admis le chef de l’Etat. « Notre Union a en effet été obligé  de réaffecter les ressources préalablement mobilisées pour une Afrique sans conflits, vers la lutte contre la pandémie », a-t-il poursuivi dans cet élan.

Au-delà, le président de la République mit à profit cette intervention pour souligner sa foi en la capacité de certains mécanismes en vigueur au sein de l’Union africaine à venir à bout des facteurs contreproductifs à la paix et à la stabilité en Afrique. De l’avis du Chef de l’Etat, l’Afrique serait inspirée d’appréhender davantage les problématiques de paix et de sécurité caractérisant ses régions distinctes à travers une exploitation efficiente de « l’Architecture africaine de la Paix et de la Sécurité (APSA) ». 

« Face à ces défis qui fragilisent nos stratégies de développement économique et social, notre Union, a d’ores et déjà ce mécanisme adéquat », a fait observer le Président Guelleh. Cet instrument a valeur, aux yeux du président de la République, « d’un centre de gestion de conflit » d’autant plus efficace qu’ « il a été continuellement reformé afin de répondre aux besoins de notre continent ».

Et le Chef de l’Etat de se porter garant du succès rapide indexé à une exploitation efficiente de l’APSA d’évoquer les dividendes durables de paix générées dans les pays de l’IGAD par un mécanisme similaire. « C’est avec « le CEWARN dont la principale mission était d’évaluer  les situations pouvant potentiellement conduire à des conflits que, dans les années 90,  la région de l’IGAD » a pu trouver des solutions durables à  « une trentaine de conflits intercommunautaires, une prolifération d’armes légères, beaucoup de conflits pastoraux transfrontaliers… », a-t-il rassuré.

Dans le cadre de cette intervention, le chef de l’Etat a également livré son point de vue sur la question du Sahara occidental, l’autre thématique portée à l’ordre du jour de ce sommet. A ce propos, le Président Guelleh a déploré « la rupture du cessez le feu après deux décennies » et exhorté «les acteurs concernés à privilégier le dialogue dans le respect du droit international, notamment les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité des Nations unies ». 

A notre niveau, « il est indispensable que nous demeurions dans la lignée de la décision 693 de notre Conférence, qui a posé les bases d’un consensus constructif au sein de notre Organisation, notamment le soutien aux efforts des Nations unies », a-t-il suggéré.

Outre le Président djiboutien, ce sommet virtuel a réuni l’ensemble des chefs d’Etat et de gouvernement des 15 pays membres du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine.

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mahmoud Ali Youssouf, et la conseillère diplomatique du chef de l’Etat, Fathia Djama Oudine, ont assisté le président de la République dans le cadre de sa participation aux travaux de cette réunion.