En fin de matinée de mercredi dernier, le Premier ministre SEM Abdoulkader Kamil Mohamed, a reçu en audience à la Primature une délégation du fonds souverain Gabonais. Cette délégation était composée de Mme SENDE ETALI Scyrielle, Directrice Générale Adjointe, M. AMISSAH Serge, Directeur des Investissements, et M. MOUSSAVOU Philipe-Xavier, accompagnés du Directeur de l’Agence Souveraine du Carbone et du Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, M. Mohamed Abdoulkader Moussa Helem. Djibouti, qui est particulièrement vulnérable au changement climatique, a intégré la durabilité dans sa stratégie nationale, en se positionnant comme innovateur en matière de gestion du carbone grâce à l’Initiative Souveraine Carbone, lancée par décret présidentiel.
Cette initiative reflète l’engagement du pays à lutter contre le changement climatique et à atteindre une réduction de 40 % de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, en conformité avec les objectifs de l’Accord de Paris.
Par ailleurs, rappelant que l’Agence Souveraine Carbone de Djibouti, joue un rôle central dans cette innovation et promeut, en sus, des programmes qui ont des avantages sociaux, environnementaux et économiques, en se concentrant sur la séquestration du carbone, les projets d’énergie renouvelable, le reboisement et la préservation de la biodiversité.
En effet, l’agence encourage à la fois les contributions obligatoires des grands émetteurs (comme les secteurs de l’aviation et du maritime) et les contributions volontaires des entreprises et investisseurs souhaitant participer aux efforts de réduction des émissions de carbone. Un élément innovant de cette initiative est le Registre National Carbone, qui suit et vérifie les émissions des entités opérant à Djibouti.
Et partant, le registre qui soutient les marchés de crédits carbones, permet aux parties prenantes locales et internationales de participer au commerce des émissions tout en promouvant des projets qui répondent aux impacts climatiques à Djibouti. Or, l’application du principe pollueur-payeur à Djibouti s’inscrit dans une stratégie ambitieuse visant à financer des projets ayant des impacts sociaux et environnementaux significatifs, en particulier dans le cadre de la transition énergétique. Cette approche permet de mobiliser des ressources pour soutenir le passage de la production thermique traditionnelle vers des formes d’énergie verte, telles que l’énergie solaire.
En adoptant ce modèle, Djibouti explore également ses potentialités économiques en matière de développement durable et cherche à attirer des opportunités d’investissement, notamment dans le domaine des énergies renouvelables.
Par ailleurs, les projets soutenus par ces fonds incluent des initiatives de séquestration de carbone, de production d’énergie renouvelable, et de reforestation, permettant au pays de réduire ses émissions de gaz à effet de serre tout en stimulant la croissance économique. L’objectif est d’assurer une croissance durable qui profite à l’ensemble de la population, notamment aux communautés les plus vulnérables, tout en positionnant Djibouti comme un leader régional dans l’adoption d’une économie verte. Cette stratégie permet au pays de transformer ses défis climatiques en opportunités de développement, tout en contribuant à la lutte mondiale contre le réchauffement climatique. Cette réunion s’inscrit dans une dynamique plus large de collaboration régionale face à des enjeux climatiques globaux, renforçant le rôle de Djibouti en tant que pionnier dans les initiatives climatiques en Afrique.
Enfin, le Premier ministre a également souligné l’importance de renforcer la coopération Sud-Sud, encourageant une collaboration plus étroite entre les pays du Sud. Une exploration plus approfondie de ce concept de coopération pourrait également identifier les partenaires potentiels dans la région africaine et les bénéfices à long terme d’une telle approche pour Djibouti.