C’est un passeport pour la liberté qui passe d’abord par une épreuve de conduite. Le permis de conduire à Djibouti n’est pas donné puisque l’examen du code de la route est une épreuve plus difficile à obtenir à tel point qu’un candidat sur trois obtient son permis du premier coup.

Aujourd’hui, presque la moitié de la population djiboutienne possède le permis de conduire, on peut dire que c’est l’examen le plus passé chaque année dans le pays. Or, pour pouvoir bénéficier d’un permis de conduire, il faut obligatoirement s’inscrire dans une Auto-École agréée pour suivre la formation du code de la route et de la conduite de véhicules. Une fois le code en poche, s’impose deux semaines plus tard l’examen de conduite, beaucoup plus difficile que celle de la théorie, une épreuve de conduite qui semble ou a semblé plus cauchemardesque pour beaucoup d’entre nous, et les statistiques en disent long car 54% de candidats échouent à chaque fois. C’est le cas de Gadid, 38 ans, il en est à son troisième tentative et selon son inspecteur : « Son défaut premier, c’est la manœuvre, lorsqu’il tombe sur une voie rapide, il gêne la circulation des autres automobilistes, et cela est une faute éliminatoire ».

A l’avenue Georges Clémenceau, près de la Mosquée Al Sadat, Mme Mariam G. se rend depuis des mois à trois fois par semaine à l’Auto-Ecole pour prendre son cours de code. Cette trentenaire est un multirécidiviste car elle a raté plus de 5 fois, ce qui lui fait perdre ses moyens, c’est le stress, un handicap qui désormais lui coûte cher puisqu’elle se trouve qu’elle a dépensé depuis 3 ans plus de 150 000 FD rien que pour le code.

Son mari nous dit : « Son problème, évidemment c’est le stress, elle ne fait qu’accélérer et pense tout le temps à freiner lorsque je lui sers de moniteur, mais cette année c’est diffèrent, elle est plus confiante, j’espère qu’elle aura son permis ».

Barakaleh, un jeune dikhilois de 27 ans qui cherche du travail, devra encore attendre pour retenter de décrocher le code qu’il a raté. « J’ai été recalé sur plusieurs mois pour avoir échoué deux fois, Il faudra cependant que je patiente pour rassembler encore 50 000 fd pour me réinscrire à nouveau », dit-il car pour le moment, il n’a pas cet argent en poche.

Pour M. Zakaria, responsable d’Auto-École : « la formation pour une bonne conduite passe par 4 étapes, de maîtriser son véhicule dans un trafic faible, de pouvoir circuler dans un trafic normal, circuler dans des conditions difficiles, et enfin de maîtriser la conduite en autonomie ».

Or, à Djibouti, les différentes catégories de permis de conduire qui existent sont :

– Permis A : Motocyclettes (A), tricycles ou quadricycles (AT) dont l’inscription à partir de l’âge de 16 ans.

– Permis B : Pour véhicules de moins de 10 places et d’un PTAC inférieur ou égale à 3,5 tonnes autorisé à passer qu’à partir de 18 ans.

– Permis C : Véhicules de transport de marchandises dont le PTAC supérieur à 3,5 t (poids lourds) accessible qu’à partir de l’âge de 21 ans.

– Permis D : Pour le transport en commun comportant plus de 9 places assises et pour devenir un chauffeur de bus, il faut avoir au minimum 21 ans.

– Permis E : Il autorise la conduite des véhicules de catégories B, C, D attelés d’une remorque.

Cependant, nous ne pouvons circuler sans avoir recours aux règles qui régissent la circulation. Les catégories du permis A qui concernent les motos en sont les plus cités pour enfreindre souvent la loi, puisque dans ce domaine beaucoup n’ont pas de permis de conduire et ignorent même qu’il en existe un, malgré l’avertissement perpétuel de l’autorité publique aux conducteurs de deux-roues de se munir d’un permis et le port du casque pour moto. Quant au permis de la catégorie B, il serait préférable pour limiter les accidents, de verbaliser en infraction les conducteurs manœuvrant leurs véhicules en pleine discussion avec leur portable, ce qui est très dangereux pour la circulation.

Le permis de conduire est une étape primordiale de la vie, posséder un permis de conduire est d’abord un atout pour la recherche d’un emploi. La mention « Permis B» sur ton CV est un réel avantage, notamment de nos jours, dans une société qui demande de plus en plus de mobilité. En général, toutes les auto-écoles sont rattachées au centre d’examen du District par décision de la Mairie, vu que la délivrance de l’Attestation du permis de conduire est un document administratif qui peut servir comme une pièce d’identité.

Pour finir, il faut savoir qu’obtenir son permis de conduire n’est pas une question de chance, ce n’est certainement pas grâce à l’inspecteur et au moniteur, mais c’est du travail et de l’estime de soi.Le permis de conduire de nos jours n’est pas un luxe mais une nécessité.

Saleh Ibrahim Rayaleh