Permettez-moi tout d’abord de saluer la présence parmi nous, des délégations des pays amis et frères venues célébrer avec nous ce 40ième  anniversaire de notre formation politique.

Cet événement qui nous réunit aujourd’hui a vu le jour le 4 Mars 1979 en terre Okar. Une terre ancestrale, emblème de la richesse et la diversité culturelle de notre peuple façonné par des siècles et des siècles d’agropastoralisme. Une terre d’échanges, de rencontres. Une terre authentique, berceau des valeurs d’unité, du partage et du vivre ensemble.

C’est  toute la configuration sociologique de notre communauté nationale qu’on y retrouve.

Le choix de cette ville pour abriter cet événement politique majeur qu’est la fondation du premier parti de notre République en ce 04 mars 1979 n’a pas été fortuit ni anodin.

Bien au contraire. Pour l’histoire, il convient de rappeler que la création du Rassemblement populaire pour le progrès est survenue deux ans seulement après la décolonisation de notre pays.

La proximité de l’événement avec la conquête de la liberté par notre peuple n’avait rien de hasardeux mais répondait objectivement à une urgence historique et une nécessite pressante et impérieuse.

Celle de préserver le jeune Etat contre les risques de déstabilisation dans un environnement régional devenu, un foyer de tension avec l’afflux des milliers de refugiés sur notre territoire national. La  mise  en  place  d’une     organisation  politique  chargée  de promouvoir l’unité nationale, s’avérait  donc incontournable. Le  RPP  se  voulait  être  le  creuset  de  tous  les  courants  et sensibilités politiques du pays. Ce processus d’unification des forces vives était la condition essentielle pour édifier un état unitaire et solide sur le chemin du développement socio-économique.

Permettez moi, chers concitoyens, de rendre hommage devant cette tribune à nos ainés au premier rang desquels le père fondateur Al Haji Hassan Gouled (PSA) et au patriote Barkat Gourad Hamadou (PSA), pour avoir contribué avec beaucoup d’abnégation et de lucidité mais aussi des sacrifices, à la réalisation de cette œuvre colossale.

Notre pays a parcouru un long chemin depuis  1979. On ne disposait à l’époque que deux collèges, l’un à Djibouti-ville Boulaos, et l’autre à Tadjourah, d’un collège d’enseignement technique, d’un lycée.

L’enseignement secondaire comptait à la même date 1063 collégiens et 341 lycéens pour ne citer que ces quelques chiffres dans le domaine de l’éducation.

Nous avions tant besoin de stabilité et de paix, pour inverser cette fâcheuse tendance d’une part, et fournir au pays, les cadres nécessaires à son développement.

Le parti s’était donné pour mission d’accompagner le processus de développement  par la consolidation de l’unité nationale.

Le RPP, dès sa création, n’a jamais été une formation monolithique, sectaire, mais ouverte à toutes les sensibilités pour instaurer dans le pays, un environnement paisible, loin des turbulences qui agitaient souvent la région, un environnement traversé par des facteurs d’imprévisibilités, comme la menace du terrorisme.

Nous pouvons affirmer, non sans fierté, que ce parti a accompli les missions qui étaient les siennes à l’époque, même si le combat pour l’unité nationale reste toujours un objectif qui requiert toute la vigilance de notre engagement politique.

Cependant quatre décennies se sont écoulées. Mais en quarante ans, le monde a changé et avec lui notre pays, notre société, notre jeunesse. Il ne peut, par conséquent, se mettre en marge de la mondialisation.

Il a atteint à l’heure actuelle l’âge de raison qui exige une maturité et une sagesse profonde, seules capable d’envisager l’avenir avec un regard serein et la force tranquille pour porter les aspirations, sans cesse renouvelées des djiboutiennes et djiboutiens.

C’est en écoutant ce que peuple a à nous dire, en étant sur le terrain et partout sur le territoire que l’on peut répondre aux défis multiformes.

Sinon, à quoi pourrait se définir un parti si ce n’est que par son expression la plus vivante qu’est le terrain et par sa sève et vitalité qu’est le militantisme.

Fidèle à sa vocation originelle de sentinelle avancée de l’unité, de solide rempart de préservation de l’intérêt national, nous avons opté depuis longtemps, pour une politique d’ouverture à toutes les forces vives de la nation.

Nous pensons que l’exercice politique est un affrontement perpétuel d’idées, d’idéologie. Chaque parti a son identité, son ADN et donc ses soutiens. Nous le considérons comme étant une richesse témoignant de la vitalité démocratique d’un pays tant que le jeu politique ne perd pas de vue et ne compromet pas ce que nous avons en commun et qui demeure essentiel : la patrie.

Cette initiative d’unir et non pas d’uniformiser les forces politiques nationales que nous avons entrepris à travers l’UMP, s’explique encore une fois, par la volonté d’associer tout le monde au développement du pays.

S’unir politiquement est le choix d’un positionnement commun pour le développement, pour le progrès et le bien-être de notre population. C’est un acte de courage.

La création de l’UMP en constitue une illustration vivante et l’ouverture de nos congrès politiques à la société civile comme les rencontres citoyennes désormais annuelles avec celle-ci, en est une autre.

L’ouverture démocratique en question ne peut en aucun cas transiger sur les fondamentaux d’une nation, c’est-à-dire le patriotisme, la solidarité, le civisme, l’intérêt général.

Durant ces 40 ans, nous avons mis en avant comme une constante, la préservation de ce bien commun qu’est l’Etat qui porte haut et fort les couleurs de notre identité nationale, dans un monde où Djibouti occupe une position respectable à travers ses relations avec les pays de la région et le monde en général.

Enfin ce quarantième anniversaire nous interpelle pour méditer sur la longévité du RPP. Les partis qui sont nés à la même époque, sur le continent, ont disparu à quelques rares exceptions.

Notre parti reste toujours imperturbable et solide, disposé à accueillir dans l’alliance de l’UMP tous ceux qui le désireraient à condition de partager avec lui, les valeurs patriotiques, la tolérance, la solidarité, la prééminence de l’intérêt national sur toutes autres considérations.

Ces valeurs au fondement de notre formation politique cimentent notre destin à tous. A nous de continuer à en faire un rempart pour abriter le dessein devenu grand de notre pays.

A nous de continuer à ensemencer de nos idées, de nos projets les sillons qui mèneront notre peuple vers un lendemain toujours prospère.