Le  Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, M. Mohamed Abdoulkader Moussa Helem,  a participé du 28 février au 4 mars 2022 à la 5ème session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement ainsi qu’à la cérémonie de célébration du 50ème anniversaire du Programme des Nations Unies pour l’Environnement.

Le Ministre était accompagné par Son Excellence Monsieur Yacin Elmi Bouh, Ambassadeur de Djibouti au Kenya, Monsieur Dini Abdallah Omar, Secrétaire général du Ministère de l’Environnement ainsi que Mme Hibaa Ismail, Conseillère à l’Ambassade de Djibouti à Nairobi.

Le thème retenu pour la cinquième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnements’intitule : « Renforcer les actions en faveur de la Nature afin d’atteindre les objectifs du développement durable ». Ce thème met l’accent sur la nécessité de mener des actions concrètes en faveur de la protection de notre unique planète.

La 5ème session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement a adopté une décision historique relative à la création d’un Comité Intergouvernemental de négociation dont la mission est de préparer un instrument juridique contraignant pour mettre fin à la pollution par les plastiques. La résolution porte sur l’ensemble du cycle de vie du plastique, c’est-à-dire sa production, son utilisation et son élimination. L’accord juridiquement contraignant doit être adopté en 2024.

La conférence a aussi adopté la décision mettant en place un Panel Intergouvernemental sur la gestion des produits chimiques et des déchets. D’autres décisions importantes ont été adoptée au cours de cette importante conférence.

Dans une allocution prononcée à cette occasion le  Ministre de l’Environnement et du Développement Durable M. Mohamed Abdoulkader Moussa Helem a déclaré que « le premier défi auquel notre planète est confrontée aujourd’hui c’est le changement climatique. En effet, les ouragans, les sècheresses, le feu des forêts, la fonte de glacier, les inondations sont autant d’éléments qui témoignent de l’impact du dérèglement climatique sur notre chère planète. »

« En Afrique, nous ressentons déjà les impacts négatifs des changements climatiques qui affectent durement nos populations et nos écosystèmes. La République de Djibouti est ainsi frappée régulièrement par des sècheresses qui impactent négativement les populations rurales. Notre pays est par ailleurs soumis à un stress hydrique de plus en plus aigu. En outre, Djibouti est confronté régulièrement à des inondations qui détruisent les infrastructures, les logements, les jardins et qui entraînent des pertes de vies humaines. Djibouti est donc soumis à une succession de longues périodes de sécheresse et à des inondations dévastatrices lorsqu’il pleut. », a-t-il mis en exergue.

Le Point avec …

Mohamed Abdoulkader Moussa Helem

Ministre de l’Environnement et du Développent Durable

Permettez-moi tout d’abord d’adresser mes vives félicitations au président de la conférence. Je voudrai par la même occasion remercier le gouvernement et le peuple kenyan pour l’accueil chaleureux qui a été réservé à ma délégation depuis notre arrivée dans cette belle ville de Nairobi. Mes félicitations vont également au Secrétariat de l’ONU Environnement pour avoir préparé toutes les documentations nécessaires pour le bon déroulement de nos réunions.

Le thème retenu pour cette session s’intitule: « Renforcer les actions en faveur de la Nature afin d’atteindre les objectifs du développement durable ». Ce thème met l’accent sur la nécessité de mener des actions concrètes en faveur de la protection de notre chère et unique planète.

Depuis la création du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, le monde a beaucoup évolué. Certes les conditions de vie des populations se sont améliorées : on peut notamment noter l’augmentation de l’espérance de vie, le recul de l’analphabétisme, la baisse de la pauvreté, le progrès technologique. D’un autre côté, la situation de la planète est aujourd’hui plus préoccupante qu’il y a 50 ans. Nous sommes confrontés en ce début du 21ème siècle à plusieurs défis qui mettent en péril la survie de l’humanité sur la terre.

Le premier défi auquel notre planète est confrontée aujourd’hui c’est le changement climatique. En effet, les ouragans, les sècheresses, le feu des forêts, la fonte de glacier, les inondations sont autant d’éléments qui témoignent de l’impact du dérèglement climatique sur notre chère planète.

En Afrique, nous ressentons déjà les impacts négatifs des changements climatiques qui affectent durement nos populations et nos écosystèmes. La République de Djibouti est ainsi frappée régulièrement par des sècheresses qui impactent négativement les populations rurales. Notre pays est par ailleurs soumis à un stress hydrique de plus en plus aigu. En outre, Djibouti est confronté régulièrement à des inondations qui détruisent les infrastructures, les logements, les jardins et qui entraînent des pertes de vies humaines. Djibouti est donc soumis à une succession de longues périodes de sécheresse et à des inondations dévastatrices lorsqu’il pleut.

C’est la raison pour laquelle nous appelons les pays développés à réduire de façon drastique leurs émissions des gaz à effet de serre et de fiancer les actions d’adaptation au changement climatique dans les pays les plus vulnérables au réchauffement global. Cependant, chaque pays doit agir à son niveau pour limiter l’augmentation de la température à 2 degrés Celsius conformément à l’Accord de paris.

Pour sa part, la République de Djibouti, fort de son potentiel en énergie renouvelable, s’est engagée dans une politique sobre en carbone visant à mettre en place des programmes d’énergies solaires, éoliennes et géothermiques au niveau national. Grâce au développement des énergies renouvelables, Djibouti produira 100% d’électricité verte en 2030.

Le deuxième défi auquel le monde est confronté, c’est celui de la perte de la biodiversité. Djibouti dispose d’une biodiversité relativement importante qui comprend des espèces endémiques telles que le francolin, la gazelle beira, les palmiers géants ou le requin baleine. Notre pays possède également des écosystèmes exceptionnels tels que la forêt de mangrove de Godoria, la forêt d’acacia nilotica de Magdoul, les îles Sept Frères et j’en passe. Malheureusement, cette biodiversité s’effondre. Les causes sont multiples: des sécheresses répétées, un surpâturage qui continue et s’accentue du fait de la sélection des plantes non appétées et de la quasi-disparition des autres, l’érosion de sols dénudés et le déboisement pour le bois-combustible et le charbon de bois, l’invasion du prosopis et des criquets pèlerins.

Quant à la mer, la situation est identique. Sous l’eau, les écosystèmes s’effondrent: trop de pollutions, trop de pêches, trop de chaleur, moins de vitalité.

La cinquième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement doit donc adopter des décisions permettant de réduire l’érosion de la biodiversité.

Le troisième défi auquel l’humanité est confrontée c’est la pollution de l’air, de l’eau et des sols. Permettez-moi d’insister ici sur la pollution par les plastiques qui affecte maintenant tous les océans de la planète, menaçant ainsi les écosystèmes marins qui sont indispensables pour le développement de la pêche et du tourisme.

Comme tous les pays, Djibouti est affecté par la problématique de déchets plastiques. Partout, nos villes et nos régions sont envahis par les plastiques qui se retrouvent dans nos rues, sur les arbres, sur les plages et en milieu rural sous forme de sachets, bouteilles, capsules, jerrican et j’en passe. Les déchets plastiques dégradent le cadre urbain, impactent notre paysage et ont des conséquences néfastes sur l’environnement et la santé.

Chacun de nous, à savoir les individus, le secteur privé et les décideurs, peut réduire l’utilisation de plastiques.

C’est la raison pour laquelle, nous invitons tout le monde à prendre des mesures pratiques que ce soit au niveau de nos foyers, de nos supermarchés, ou de nos entreprises pour développer un comportement responsable en phase avec les objectifs du développement durable.

La célébration du cinquantième anniversaire de la création du Programme des Nations Unies pour l’Environnement constitue une formidable opportunité pour prendre des décisions qui permettent de modifier de façon substantielle nos modes de production et de consommation si l’on veut léguer aux générations futures une planète vivable. Il est urgent d’agir pour limiter le réchauffement global, réduire la perte de la biodiversité et lutter contre la pollution par le plastique.