Le ministre de l’Energie, chargé des ressources naturelles, Yonis Ali Guedi, a reçu hier dans son cabinet Mme Julie Shutleworth, Directrice Générale du Groupe australien FFI (Fortescue Future Industries), à la tête d’une forte délégation composée de M. John Ngumi, Président du Groupe FFI-Afrique, de M. Bruh Ayele Terfie, Directeur Régional, de M. Larry Giltrow, Responsable HSE (Hygiène, Sécurité et Environnement) et de M. Moustapha Abdillahi, Responsable Pays des Opérations Internationales du Groupe FFI pour Djibouti.

L’entrevue fut l’occasion pour le ministre et son hôte d’échanger sur le projet de développement de l’Hydrogène vert à Djibouti, un produit adapté pour la transition énergétique qui s’inscrit dans le droit fil de la Vision Djibouti 2035 en matière de promotion et de développement des énergies renouvelables dans notre pays.

L’entretien a servi aussi de cadre pour s’enquérir de l’état d’avancement des discussions en vue de la signature prochaine d’un Mémorandum d’entente entre le Ministère de l’Energie, chargé des Ressources Naturelles (MERN) et le Groupe australien FFI sur ledit projet. En effet, dès la signature de ce protocole d’accord, le Groupe australien compte mener des études préalables de faisabilité du projet à Djibouti pour se lancer principalement dans la production de l’hydrogène et de l’ammoniac vert non seulement pour la consommation locale mais aussi destinée à l’exportation.

En prenant la parole en premier, le ministre de l’Energie, chargé des Ressources Naturelles, Yonis Ali Guedi, qui s’est d’emblée déclaré réjoui d’accueillir la Directrice Générale de ce grand groupe minier australien et la délégation l’accompagnant, lui a ensuite souhaité un agréable séjour à Djibouti, terre de rencontres et d’échanges. M. Yonis Ali Guedi a informé le CEO du groupe FFI que la République de Djibouti est très intéressée par ce projet de développement de l’Hydrogène vert dans notre pays car constituant un projet d’avenir. Le haut responsable djiboutien a également indiqué qu’au regard de la position géostratégique de notre pays, il s’agit de faire de Djibouti un hub pour l’approvisionnement en hydrogène pour les navires étrangers empruntant le Détroit de Bab El Mandeb.

M. Yonis Ali Guedi a en outre mis l’accent sur la nécessité, pour ce genre de projet d’envergure, de développer un accord tripartite Djibouti/Ethiopie/Groupe minier FFI non seulement dans le domaine de la production de l’hydrogène vert mais aussi pour son exportation via les ports de Djibouti. Il a aussi rassuré les responsables du groupe minier de l’existence des études fiables déjà menées sur le potentiel en énergies renouvelables de notre pays qu’elles soient solaires, éoliennes ou encore géothermiques.

Le Ministre a enfin salué le fait que les projets développés par le groupe australien soient couplés par des volets sociaux en faveur des populations locales avant de donner des instructions fermes à ses collaborateurs pour finaliser rapidement les termes du Mémorandum d’entente avec le Groupe minier australien.

Pour sa part, la Directrice Générale du Groupe minier australien, Mme Julie Shutleworth, qui s’est dit réjoui de sa visite à Djibouti, a informé le Ministre de l’objet de sa mission de travail. Il s’agit, a-t-elle dit, de s’enquérir de l’état d’avancement des discussions portant élaboration du protocole d’entente et de finaliser les instruments juridiques avant de procéder aux études de faisabilité du projet.

Après une brève présentation des valeurs, de la vision et des objectifs poursuivis par son Groupe, elle a ensuite informé le Ministre que le Projet de développement à grande échelle de l’hydrogène vert à Djibouti s’inscrit dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD) et s’intègre aussi dans une optique de lutte contre le changement climatique.

Par ailleurs, elle a indiqué que son groupe, qui dispose de plus 1000 ingénieurs spécialisés dans le domaine des énergies renouvelables, avait déjà signé des Mémorandums d’entente avec des pays africains mais aussi avec des grands groupes européens notamment avec E.ON et Airbus.

Mme Shutleworth a enfin informé le Ministre de l’Energie, chargé des Ressources Naturelles que son groupe était prêt pour exécuter rapidement le projet.

Il sied de souligner que le Groupe FFI qui a fait de Djibouti, un choix stratégique, a déjà proposé des offres similaires à un groupe restreint des pays africains disposant d’un potentiel énorme dans le domaine de la production de l’hydrogène vert notamment le Kenya, la République Démocratique du Congo ou encore l’Ethiopie.

Pour information, l’hydrogène vert renouvelable représente un marché à fort potentiel sur lequel la République de Djibouti compte se positionner aujourd’hui au moyen d’une stratégie nationale forte et d’importants investissements dont ceux du Groupe FFI qui a manifesté son intérêt pour un tel produit.

Provenant des énergies renouvelables, l’hydrogène vert est un vecteur d’énergie qui requiert une chaîne de valeur complexe. Généralement, il est produit à partir d’eau ou d’hydrocarbures, soit par procédés thermochimiques avec captage du CO2, émis lors de la fabrication, soit par électrolyse de l’eau. Après avoir été stocké et éventuellement transporté, il est utilisé comme énergie avec une pile à combustible ou par combustion directe.

Le déploiement de l’hydrogène vert représente un gros potentiel de diminution de gaz à effet de serre (GES) ainsi qu’une manne économique significative. Beaucoup de pays investissent de manière conséquente dans ce marché en pleine expansion qui permettra à l’avenir de créer des milliers voire des centaines de milliers d’emplois directs.

Dans le cadre de la transition énergétique, l’hydrogène vert renouvelable est utilisé dans le monde entier pour alimenter le secteur des transports (notamment les voitures, les trains, les avions et les navires) mais aussi pour pallier à l’intermittence des énergies renouvelables au moyen de stockage d’électricité et surtout décarboner le secteur industriel.

Il faut enfin noter que le groupe minier australien FFI, filiale de FMG (Fortescue Métal Group) est spécialisé dans les technologies de production des énergies renouvelables avec une maîtrise totale de toute la chaine de production de ces énergies de la réalisation des études de faisabilité à la distribution au client final. Il emploie plus de 20 000 salariés en Australie et dans le monde. Il dispose d’une capitalisation boursière de plus 45 Milliards de dollars US et a réalisé en 2021 un résultat net de 10 Milliards de dollars US, ce qui lui permet de mobiliser des capacités financières considérables pour financer des projets de grande envergure. De plus chaque projet développé s’accompagne d’un volet social au profit des populations locales (dans les domaines de la santé ou encore de l’éducation).

Des hauts cadres du Ministère de l’Energie, chargé des Ressources Naturelles dont le Conseiller Technique, M. Mahdi Waberi Hassan, le Directeur des Ressources Naturelles, M. Aden Hyd Ismail et le Chef de Service des Energies Renouvelables, M. Nagache Mohamed Gaas ont pris part à cette entrevue.

Source : MERN