Maitriser les déplacements forcés et élaborer des solutions visant à renforcer la protection des réfugiés et des populations déplacés, ce sont quelques-uns des objectifs assignés au dialogue national sur la gestion des réfugiés, qui s’est ouvert hier dans la ville de Tadjourah. Ce dialogue national mobilise l’ensemble des acteurs et des parties prenantes qui interviennent dans les thématiques de la gestion des déplacements forcés et de la protection et l’assistance aux réfugiés.

Le Secrétaire général du ministère de l’Intérieur, M. Sirag Omar Abdoulkader, a ouvert les travaux du dialogue national sur les déplacements forcés. L’occasion pour lui de poser le cadre de ce colloque qui vise à comprendre les ressorts et les implications du déplacement forcé et la protection et l’assistance offerte aux réfugiés à Djibouti.

Plus généralement, il a salué la large participation des autorités préfectorales, et l’ensemble des parties prenantes sur la question des réfugiés issus des départements ministériels concernés, et administratives des régions, le secteur communautaire et les organisations non gouvernementales ainsi que le secteur privé et la société civile.

Le Secrétaire général du ministère de l’Intérieur a brièvement survolé les mécanismes d’obtention de l’asile à Djibouti délivrés par la commission nationale de l’éligibilité qu’il préside ainsi que les procédures de recours, en cas de rejet. Il a particulièrement salué la participation des agences du système des nations unies en république de Djibouti, en particulier le Haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés. Il a enfin tenu à rendre hommage et même remercier chaudement la directrice de la division de la santé et du développement sociale de l’IGAD, Mme Fathia Alwan Aboubaker, qui a personnellement participé aux travaux de ce colloque.

Le Secrétaire exécutif de l’ONARS, M. Houssein Hassan Darar, a pour sa part mis l’accent sur les proportions alarmantes du phénomène des déplacements forcés qui touchent plus de 83 millions de personnes à travers le monde. « Djibouti est un épicentre des déplacements forcés dans la région, avec près de 35 000 réfugiés et demandeurs d’asile qui sont pris en charge par le Gouvernement à travers l’ONARS ». Il a rappelé l’intérêt de cette rencontre qui « permettra de dégager des solutions communes aux déplacements forcés à Djibouti et ainsi promouvoir la protection des réfugiés et des demandeurs d’asile dans le cadre du mouvement migratoire plus large ».

La Directrice de la division santé et du développement sociale de l’IGAD, Mme Fathia Alwan Aboubaker, a pour sa part plaidé pour « une collaboration et une coordination plus étroite entre les Etats membres, les ministères techniques concernés, les institutions sous tutelle, la société civile, le secteur privé et les institutions académiques humanitaire et de développement engagées dans la région. » Pour ce faire, « l’IGAD est en train de convoquer des dialogues régionaux et nationaux sur la lutte contre le déplacement forcé et l’élaboration de solutions durables à la lumière es cadres mondiaux tels que le GCR et le CRRF ainsi que les cadres comme la Déclaration de Nairobi », a-t-elle indiqué. Elle a conclu en réaffirmant « le soutien de l’IGAD pour le dialogue national djiboutien avec l’espoir de capitaliser sur ces initiatives pour permettre aux réfugiés et autre populations déplacées de trouver des solutions ». Au nom  du représentant du HCR, le chef de bureau du HCR à Obock, M. Moustapha Mohamed Abdo, a prononcé un mot de remerciement au gouvernement djiboutien pour la volonté de fer les efforts considérables menés en faveur des réfugiés. Il a réaffirmé le soutien du HCR au gouvernement pour le succès de ce dialogue censé permettre de faire le bilan des actions menées en faveur des réfugiés au niveau national et régional. 

A l’issue des interventions officielles, les travaux du Dialogue national ont démarré par une série de présentations sur les tendances mondiales et régionales du déplacement forcé, le cadre juridique et institutionnel de gestion des réfugiés à Djibouti, la mise en œuvre des recommandations internationales sur les statistiques relatives aux déplacés internes et aux réfugiés et enfin la mise en œuvre du cadre d’action globale en faveur des réfugiés, etc.

Les participants ont pu échanger et travailler à l’élaboration de solutions communes et cohérentes visant à améliorer la prise en charge et le soutien adéquat pour les personnes réfugiées dans notre pays. A noter que le Dialogue permettra d’identifier les goulots d’étranglements et de prendre les mesures adéquates pour accélérer la mise en œuvre des activités identifiées pour renforcer la qualité des réponses aux déplacements forcés. A l’issue des deux journées de rencontres et d’échanges, des recommandations seront formulées pour l’élaboration de solutions communes et cohérentes aux problématiques des déplacements forcés. Notons enfin que le Dialogue national se déroule dans le cadre confortable et agréable de l’hôtel Le Golf, situé en bordure de mer dans la région de Tadjourah.

MAS