Aimer, commenter, partager, infox, épingler, buzz font partis du jargon spécifiques aux réseaux sociaux. Internet et réseaux sociaux connaissent une audience particulière dans notre pays depuis l’avènement de la 3 G et de la démocratisation des smartphones. Or, Le recul de la fracture numérique a favorisé cette révolution d’internet qui continue d’émerveiller les djiboutiens. Une révolution qui a bouleversé le fonctionnement de tous milieux et secteurs notamment politique, communication, vie sociale, économie et même le développement. Ainsi, les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ont incontestablement transformé notre société mais aussi les rapports entre les individus.

La plus grande interactivité est offerte par les réseaux sociaux à travers les plateformes qui permettent aux personnes de communiquer ou s’exprimer « différemment » en ménageant leurs efforts. En outre, les réseaux sociaux ont aussi supplanté les médias traditionnels, les obligeant à s’adapter à cette nouvelle tendance. Grace au media social, les gens reçoivent en temps réel, l’information quand elle émane d’une source fiable mais le côté « intox « ou« scoop » pullulent dans le fil d’actualité dans une culture libertaire. Or, l’essentiel pour les activistes est de créer le « Buzz ».

Ces réseaux sociaux qui ont désormais une place de choix dans la vie sociétale peuvent générer des risques et être en même temps des atouts. Dans les deux cas, une chose est sûre, les Facebook, Twitter, Instagram, et autres Snapchat ont un impact indéniablement dans les comportements de toutes les tranches d’âges et à des degrés divers.

Le côté « Baba cool « du média social. Ces plateformes restent des lieuxde convivialité pour l’ensemble des djiboutiens.Un lieu d’échanges qui en quelquesclics, rapprochent au-delà des frontières etles océans, les amis, proches en renforçantles liens gratuitement (par rapport au téléphone)via Messenger, what’sapp dansdes discussions audios, textuelles par vidéos.

Dans une autre mesure, Facebook et ses consoeurs servent parfois des plateformes de rencontre qui se terminent par des évènements plus gais comme des mariages. Un véritable vivier pour les rencontres entre célibataires. Bien sûr, on ne va oublier également toutes ces belles rencontres qui donnent naissance à des affinités amicales entre des personnes qui se croisent dans les débats interactifs. Le hic est que certains peut-être par inconscience publient des photos ou des vidéos de leur intimité au risque de subir des inconvenances.

Cette insouciance ou inconscience notoire démontre la méconnaissance des dangers et des risques encourus pour soi ou pour les autres dans cette autoroute de l’information sans limite.

Le côté commercial du média social. La plateforme Facebook est de loin la plusutilisée par les djiboutiens en majorité, lesadultes lettrés sont doublement présentsdans Twitter et dans Facebook. Alors quela jeunesse est active dans Instagram etFacebook. Au-delà de cet aperçu du moded’utilisation des djiboutiens d’ici ou de ladiaspora, on remarque que les djiboutienscommencent à se servir de ces plateformespour faire du commerce. Cette tendanceencore à ses premiers pasdémontre que les djiboutiens s’approprientces différentes plateformes en innovant deplus en plus. D’où l’apparition des petitesagences effectuant du commerce ou deprestation de service dans plusieurs secteurscomme la communication, la publicitéet la vente des produits. Les enseignescommerciales de la place ne sont pas enreste et commencent eux aussi à réaliserdu markéting en ligne via leurs comptes etpages principalement dans Facebook.

Et comme toute médaille à son revers …. Là où le bât blesse, c’est cetteforme de web-activisme qui fait fi del’éthique journalistique et de toutes autres règles de civisme. Ces activistes qui réalisentdes vidéos en live ou différé avec undiscours qui frise parfois l’ignominie dansun style sans foi ni loi. Un discours populistequi n’hésite à effectuer l’apologie du tribalisme.Parallèlement, un autre genre deweb-activiste jouant le journaliste d’investigationen se passant des preuves malgrécet entorse à la déontologie ils ont gagnéune petite notoriété dans le média social.Diffamer, calomnier et insulter raisonnentdans l’écho de leurs propos. Ces individusreprésentent un danger réel à la cohésionsociale.

Dans cette jungle, on note également la présence d’une criminalité qui usurpe les identités pour escroquer les utilisateurs de Facebook. Une cybercriminalité que fort heureusement les victimes ne sont pas nombreuses face à la vigilance des djiboutiens.

Enfin, il est fort utile de savoir que l’internet n’est aucunement une zone de non-droit. Et dans cette optique, chacun peut s’exposer à être poursuivi pour donner suite à un manquement, une atteinte, une diffamation et autre désinformation.

Sanctionner toute dérive dans les réseaux sociaux relève de la logique dans un état de droit. Mais auparavant une prépondérance s’impose pour contre balancer cet activisme qui sera capable à la longue de jouir d’une capacité d’influencer les plus vulnérables d’entre nous.

Dans cette optique, un travail préventif axé sur la sensibilisation sur les avantages et inconvénients des réseaux sociaux doit être mené. Par ailleurs, il est indisponible de créer un espace de débat aux internautes. Et cette responsabilité incombe aux médias conventionnels de pouvoir apporter des réponses en innovant vers le web-média. Soit mettre sur pied un contrecourant à ce nouveau dogme envahissant. En somme, les réseaux sociaux nécessitent une régulation multidimensionnelle.

MOUSTAPHA DJAMA

(DIT GAUCHER)