Vous l’avez sans doute aperçu dans la baie de Djibouti, le porte-avions Charles de Gaulle, majestueux de ses 260 mètres de long. Accompagné par d’autres bâtiments de combat et tout un ensemble d’aéronefs, à la pointe de la modernité, ils forment ensemble le groupe aéronaval (GAN).
À Djibouti du 3 au 7 janvier 2023, le GAN a fait une relâche opérationnelle de quatre jours. Un temps relativement important qui marque l’attachement de la France à son pays ami, Djibouti, et qui a mis à l’honneur l’étroite collaboration entre nos deux pays. Outil de puissance mais aussi de rayonnement, ce « bout » de France a traversé les eaux du monde entier et s’est arrêté quelques jours en mer Rouge, bénéficiant du chaleureux accueil de la population djiboutienne.
Djibouti, une escale précieuse sur le plan logistique, économique et humain. Fort de 3000militaires, le GAN est capable de se déployer loin, longtemps et avec une grande agilité. Il a passé ses amarres au port de Djibouti, tournant la page de la période de la pandémie de COVID et permettant au centre-ville de se remplir à nouveau de militaires français pour le plus grand bonheur des commerçants de la capitale.
Cette escale, longue de quatre jours,a positivement impacté l’économie locale grâce au commerce, la gestion logistique mais aussi environnementale qu’elle génère.Achats de vivres aux commerçants, de carburant, paiement des charges de fonctionnement du port, location de bus, ou encore dépenses en consommation courantes et de loisir des marins ; cette arrivée massive est une aubaine pour la ville de Djibouti et les acteurs privés locaux, dans une ville historiquement animée par le commerce. Le port de Djibouti, qui accueille le porte-avions et son escorte, assure l’ensemble des prestations nécessaires au bon déroulement de cette relâche opérationnelle. En parallèle, la base navale de Djibouti est indispensable. Elle fait le relai entre l’équipage et les acteurs djiboutiens, grâce à sa bonne connaissance du milieu local et ses compétences à terre qui facilitent une escale de cette ampleur. Les Marins de la base navale ont d’ailleurs supervisé en 2022,une centaine de jours d’escales au quai militaire de Djibouti. Après plusieurs semaines en mer, les marins du groupe aéronaval ont inévitablement besoin de se ravitailler en nourriture.
Les bâtiments du GAN peuvent alors réapprovisionner leurs stocks à Djibouti pour assurer la poursuite de la mission.Ce n’est donc pas moins de 26 tonnes de vivres qui ont été embarquées : légumes et fruits frais, viandes, pain, surgelés, …qui représentent plus de 18 millions de FDJ, dont les commandes sont passées par les FFDJ auprès des entreprises locales.
Enfin, d’autres entreprises locales plus discrètes profitent de ce type d’escale, comme les spécialistes du traitement des eaux usées.
Au total, plus de 100 millions de francs djiboutiens sont injectés dans l’économie locale, au profit des acteurs contribuant au bon déroulement de cette escale : location de voiture, de grue, approvisionnement en eaux potables, dépenses des marins découvrir ou redécouvrir des paysages et la culture djiboutienne et ramener des souvenirs pour leurs proches, etc.
Le GAN, un acteur propre. Rayonnement de la France à travers le monde, atout militaire de premier ordre mais également prise en compte de l’environnement, les unités du GAN sont des acteurs responsables vis-à-vis de l’environnement et plus particulièrement des mers et océans qu’ils traversent. Le porte-avions Charles de Gaulle est un bâtiment à propulsion nucléaire : ce choix technique et stratégique de la France permet d’assurer une autonomie en mer incomparable à ce jour, et ce sans émettre de CO2. La Marine française a mis en place une gouvernance spécifique à l’environnement et s’emploie à développer une expertise de haut niveau en matière nucléaire. Ainsi, les déchets générés par l’utilisation de l’énergie nucléaire sont comptabilisés et stockés spécifiquementsur des sites spécialisés en France, selon le niveau d’activité et la durée de vie des radioéléments.
La propulsion nucléaire apporte une réelle autonomie énergétique grâce à cette énergie décarbonnée. Les bâtiments qui accompagnent le porte-avions ne sont pas en reste ; les frégates multi mission accueillent un système expérimental selon le principe du « zéro déchet à la mer » : ainsi, les eaux usées sont retraitées à bord par une station d’épuration embarquée. En matière de biodiversité, la Marine favorise l’utilisation de peintures antisalissures (évitant la fixationsur les bâtiments de colonies d’organismes vivants et leur déplacement), qui respectent l’environnement.
Le Groupe Aéronaval déployé dans le cadre de la mission ANTARES. La France, puissance d’équilibres et acteur militaire de premier plan, déploie son groupe aéronaval (GAN), aux côtés de ses alliés et partenaires stratégiques dans les zones d’intérêts majeurs pour la France, l’Europe et l’OTAN. Depuis le 15 novembre 2022, le GAN est déployé en mission ANTARES, de la Méditerranée à l’océan Indien, démontrant ainsi la capacité de la France à intervenir avec ses alliés loin de la métropole et au-delà de la zone immédiate du conflit actuel en Ukraine, dont les répercussions se font ressentir en Méditerranée et jusqu’au Moyen-Orient. Cette mission prépare également les armées françaises à l’engagement de haute intensité, en coalition et avec un matériel de pointe. Le GAN vient renforcer un dispositif de présence à l’ouvert de la mer Rouge et de l’océan Indien, dispositif déjà important avec le déploiement régulier de bâtiments français dans cette zone et la présence de forces stationnées.
A Djibouti, partenaire stratégique à l’entrée de l’indopacifique, la coopération opérationnelle est privilégiée avec la Marine et la garde-côtes djiboutiennes, ce qui a permis une entrée dans les eaux territoriales sous la protection de plusieurs escorteurs djiboutiens. La France, au travers du passage du groupe aéronaval, exprime à son partenaire historique l’importance de la relation solide et profonde qu’elle entretient avec lui.