Chaque année à l’ouverture de la saison sportive, la fédération djiboutienne de football met en œuvre de nombreux championnats dont les plus connus sont les championnats de la première, seconde et troisième division ainsi que les cadets pour les hommes. Il y a également les championnats senior et scolaire chez les femmes. A cela s’ajoute le championnat du football de plage et celui du football en salle, plus connu universellement sous le nom de futsal. Le football féminin et le football de plage sont gérés par des commissions de la fédération tandis que le futsal est la mission dévolue à une entité entièrement autonome mais qui est sous la tutelle de la FDF. Il s’agit de la ligue du football en salle dont la présidence est assurée par M. Mogueh Ali, ancien joueur et ancien dirigeant de club de football. A l’instar des autres compétitions nationales, le championnat du futsal s’est terminé il y a quelques semaines et le titre de champion est revenu au club de la Garde Républicaine pour la seconde année consécutive. Pour plus de détails, nous avons tendu le micro au président de la ligue.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, pouvez-vous nous dire s’il y a une grande différence entre le futsal et le football normal ?

Mogueh Ali Kahin : Absolument,  il y a une grande différence concernant les joueurs. Les équipes se font face. Elles comprennent 5 joueurs par équipe. Il y a 4 joueurs sur le terrain et 1 gardien. Ce dernier dispose de règles bien particulières. Ces relances doivent être effectuées à la main. De plus, la dimension de ces cages est bien plus petite que dans le football. D’autre part, tous les remplacements sont illimités. Ils peuvent être demandés à tout moment du jeu et une équipe peut faire plusieurs remplacements en même temps. Au niveau du comportement contrairement au football, les hors-jeux n’existent pas. Mais ici, les touches se font au pied, il n’y a le droit à aucun contact et il est interdit de tacler ou de charger son adversaire. En plus de cela, il existe la règle des 4 secondes. Les coups francs, les rentrées de touche, les dégagements du gardien et les corners sont concernés par celle-ci. Elle oblige pour ces derniers, que le ballon soit joué dans les 4 secondes. Si ce n’est pas le cas, l’équipe adverse tire un coup franc direct.

C’est la seconde fois que la ligue organise le championnat de football en salle, expliquez-nous comme a été cette saison ?

C’est vrai, c’est la seconde fois mais c’est la première fois pour moi en tant que président de la ligue. La première saison était expérimentale et c’était réussi. La seconde fois a été un succès éclatant car les membres du comité directeur ont fait un travail remarquable avant, pendant et après le championnat. Il y avait plus de professionnalisme dans la gestion de la compétition, dans l’arbitrage, dans l’encadrement et le soutien aux équipes.

Dix clubs ont participé au championnat de cette saison, les équipes et leurs cadres techniques ont bénéficié d’un accompagnement en matière de renforcement des capacités. Sur ce point, je peux vous dire que la ligue a élaboré une stratégie et un plan d’action pour développer le futsal dans le pays.

Quels sont les moyens dont vous disposez?

Toutes les actions et les efforts de la ligue jouissent du soutien de la fédération. Sachez que c’est le président de la FDF, Souleiman Hassan, qui m’a confié cette lourde mission et, par conséquent, il nous apporte toute l’assistance nécessaire. Par ailleurs, la ligue peut faire appel à des partenaires publics ou privés ou des organisations internationales similaires.

Maintenant, quelles sont vos priorités ?

D’abord pérenniser le championnat national, accueillir plus d’équipes dans cette compétition et ensuite créer une équipe nationale compétitive sur le plan régional et continental. Notre ambition est aussi de développer la pratique du futsal dans les régions de l’intérieur et pour cela nous allons étudier les voies et moyens de trouver des salles pouvant accueillir le futsal. Il est prévu également un volet très important qui va mettre l’accent sur la formation pour mieux outiller les entraineurs, les arbitres et les cadres de l’administration de la ligue. Ayant le soutien exceptionnel du numéro un de la fédération, je suis convaincu que tous nos efforts seront couronnés de succès.

Pensez vous que le futsal aura un avenir dans notre pays ?

Absolument, je suis convaincu à 100 % que la combinaison des efforts de toutes les personnes qui interviennent de près ou de loin dans ce sport constitue une force motrice. Ceci est le capital de confiance qui pousse à fond les membres et les dirigeants de la ligue. Nous le voulons et nous le pourrons. Je vous donne rendez vous en fin 2023 pour voir et évaluer le chemin que nous avons parcouru entretemps. Chaque jour est un défi pour mon équipe et moi. Nous sommes pleinement déterminés à faire avancer le futsal et aller au bout de nos objectifs.

Propos recueillis par AMK