« Nous sommes réunis en séminaire gouvernemental dans cette jolie ville d’Arta, connue pour la douceur de son climat et ses terres fertiles. Haut lieu touristique, c’est aussi un espace tout en contraste d’une géologie exceptionnelle.  Aujourd’hui par votre présence, j’ai voulu que vous voyez le gisement de potentiel qui s’offre à notre vue, comme c’est le cas pour chacune de nos régions. Aujourd’hui, je vous invite à partager non pas un rêve mais une vision. Et cela part d’abord d’une réalité. Djibouti est devenu une cité-Etat dont l’expansion galopante nous contraint à des défis perpétuels et inédits. Certes, Djibouti-ville est un élément-clé de notre croissance. Mais désormais, il nous faut aussi penser à l’échelle du territoire et englober les villes secondaires dans les projets de développement.

Notre volonté est d’agir à l’échelle du territoire

de manière à décloisonner les opportunités entre la capitale et les régions pour arriver au Djibouti que nous voulons ; un Djibouti inclusif, à la croissance équilibrée et dont chaque région serait un élément moteur du développement. Réussir l’inclusion dans notre économie, dans notre modèle de croissance n’est, pour moi, pas seulement une question d’équité : c’est un principe de justice. Et cela est valable partout sur toute l’étendue de notre territoire.

Sachant cela, nous devons plus que jamais penser à un modèle agile de développement tout en accélérant les projets structurants. Evidemment, on aura toujours besoin d’infrastructures, des routes, des ports et des aéroports pour communiquer, transporter et accroitre notre développement. Mais la technologie de nos jours nous permet de contourner bon nombre d’obstacles qui freine  notre transformation économique.

L’agilité c’est cela. C’est également transformer des communautés de destins en des communautés de projets et de savoir tisser des liens entre elles.  C’est savoir manager autrement et sortir du carcan de la bureaucratie et de la théorie vaine. C’est aussi changer de méthode pour arriver plus efficacement, plus rapidement aux objectifs que nous nous sommes fixés, conformément à la feuille de route gouvernementale et qui sont repris dans vos attributions respectives.

(( Réussir l’inclusion dans notre économie, dans notre modèle de croissance n’est, pour moi, pas seulement une question d’équité : c’est un principe de justice. Et cela est valable partout sur toute l’étendue de notre territoire.))

L’agilité, c’est adopter les outils qu’il faut.

Il y a plusieurs années, nous avions lancé un vaste chantier de modernisation de l’administration publique. Les bénéfices attendus étaient multiples : en plus d’accroitre la transparence et profiter au développement du secteur privé, nous avons voulu rendre le service public et les administrations plus efficaces notamment en réduisant les écueils administratifs. Je voudrais donner un coup d’accélérateur à ce projet. Dorénavant, les ministères devront soumettre un plan d’action annuel détaillé pour la dématérialisation et la simplification des procédures administratives en vue d’améliorer  la qualité de leur service public.

L’agilité c’est enfin l’optimisation des moyens. La parcimonie dans l’usage des ressources de vos ministères devra être une vertu cardinale. Je souhaite que cela soit suivi scrupuleusement.

Ne jamais perdre de vue la réalité de nos concitoyens.

Aussi grande et lointaine que doit être notre vision, celle-ci ne doit jamais perdre de vue la réalité de nos concitoyens. Nos politiques publiques doivent être au plus juste et au plus près de leurs attentes. J’ai parlé des territoires. Le territoire, c’est aussi les femmes et les hommes qui l’habitent ; ils doivent y trouver à se loger, à se déplacer, se divertir… Pour que nos villes soient des espaces de vie, elles doivent permettre à tout un chacun d’y vivre, d’y travailler  dans la dignité et la sécurité pour sa personne et ses biens.

C’est parce qu’il s’agit d’un sujet capital que j’ai décidé de créer un portefeuille ministériel chargé de la Ville afin de recentrer nos moyens, condenser nos idées et nos actions. 

Aussi, notre grand projet de lutte contre l’habitat insalubre et précaire ne doit pas connaitre le moindre hiatus. Il doit pouvoir mobiliser l’ensemble des pouvoirs publics pour résoudre le déficit en logement de nos villes. Par exemple, on ne peut s’étonner de voir la faiblesse de l’investissement privé si le foncier n’est pas rendu disponible à un coût raisonnable. Idem pour la question du financement. Sans une fiscalité appropriée ou des mécanismes d’incitation, les logements, une fois construits, resteront inabordables.

Je vous exhorte donc à vous montrer tous, ensemble, intelligents dans l’analyse, créatifs dans les solutions que nous apportons.

Ensemble nous devons construire l’avenir.

Notre objectif est  de laisser à l’issue de nos mandats, un Djibouti plus fort, un Djibouti plus stable et plus prospère. En paix avec ses voisins. Et un allié fiable dans une région tourmentée.Il est donc important pour le gouvernement de se tenir au courant des évolutions régionales et internationales qui pourraient impacter nos perspectives nationales.

Par ailleurs, il y a une vérité que nous devons garder à l’esprit : Si le monde d’aujourd’hui appartient à ceux qui travaillent, celui de demain appartiendra à ceux qui se forment…aujourd’hui.

Nous n’avons pas le droit à la tergiversation. Pas le temps pour les égos ni pour les querelles de chapelles. Pour la réussite de l’action gouvernementale, pour le bonheur de nos concitoyens, pour l’avenir de nos jeunes, je vous invite non pas à la solidarité, mais plutôt à la fraternité et au travail. Car la fraternité ouvre l’esprit. Et le travail paie ».

(( Notre objectif : un Djibouti plus fort, un Djibouti plus stable et plus prospère. En paix avec ses voisins.))