La 10éme Assemblée Générale du Conseil Régional de formation  des Institutions  Supérieures de Contrôles des Finances Publiques de l’Afrique Francophone  Subsaharienne(CRIEFIAF) s’est ouvert hier au Djibouti Palace Kempinski. Organisé par la Cour des Comptes de Djibouti,  le lancement des travaux de l’assemblée ont été précédés par les réunions des commissions techniques et la réunion des différents comités et groupes de travail pour préparer l’agenda ainsi que les délibérations des questions  et thématiques à l’ordre du jour  des assises de Djibouti.

Placée sous la houlette du ministre de la Justice et des Affaires Pénitentiaires chargé des Droits de l’Homme M. Ali Hassan Bahdon, la cérémonie d’ouverture s’est déroulée  en présence du Premier président de la cour des Comptes de la République Démocratique de Congo et président en exercice du CRIEFIAF M. JIMMY Munganga, ainsi que la première présidente de la cour des Comptes de Djibouti, Mme Ismahan Mahamoud Ibrahim, le procureur général de la République, Djama Souleiman, les chefs des institutions judiciaires du pays, des parlementaires ainsi que les délégués de plusieurs pays qu’englobe le CRIEFIAF.

Association internationale créée en 1997 à Yaoundé au Cameroun, le CRIEFIAF  regroupe 23 cours des comptes d’Afrique francophone, auxquelles s’est ajoutée depuis 2021 la cour des comptes de l’Union Economique et monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Sur ces missions, le CREFIAF se propose de promouvoir le statut des institutions supérieures de contrôle des finances publiques de la sous-région et de leurs membres. Son principal objectif est de contribuer à l’amélioration et à l’harmonisation des pratiques, des méthodes et procédures de vérification des finances publiques dans la problématique de la bonne gouvernance et de la bonne gestion des deniers publiques.

Et ce par le biais de l’adoption de normes modernes et la mise en place d’une formation intégrée et l’échange de l’expérience entre les pays membres. Portant comme thème « L’indépendance des Institutions supérieures de contrôle des finances », les travaux des assises de cette 10éme Assemblée Générale du CRIEFIAF possèdent  un caractère particulier dès lors où cette assise demeure déterminante eu égard de  la mise en œuvre des questions  techniques notamment statuaires  avec la validation à l’ordre du jour ayant trait à la désignation d’un nouveau président de l’organisation pour un mandat de trois ans et la validation du plan stratégique 2025-2030. C’est dire toute la portée de cette Assemblée Générale du CRIEFIAF.   Ce faisant, la cérémonie d’ouverture de cette AG  a été ponctuée par les allocutions des officiels qui ont unanimement mis en exergue l’importance de ce rendez-vous quant à l’application des normes standards fixés s à l’échelle mondiale avec à la clé l’objectif  de garantir la qualité et l’objectivité des travaux qu’ils soient juridictionnels ou non. La première présidente de la cour des comptes de Djibouti a pris la parole en premier pour d’abord souhaiter la bienvenue aux délégués issus des pays qu’englobe le CRIEFIAF.

Dans son mot de bienvenue, la 1ère présidente de la cour des comptes s’est réjouie de l’honneur pour  la république de Djibouti d’accueillir pour la première fois les assises du Crefiaf. Elle a insisté par ailleurs sur le rôle primordial que jouent les institutions supérieures de contrôle dans le processus de bonne gouvernance, notamment dans la bonne gestion des deniers publiques.

Poursuivant son allocution, la première présidente a donc donné une ébauche des activités de l’organisation, sans omettre de brosser de manière  succincte les atouts que possèdent les cours des comptes. A ce propos, Mme Ismahan Mahamoud Ibrahim  a fait savoir que : «  la 1ère force réside dans sa composition de magistrats inamovibles qui détiennent des garanties de protections contre tout ingérence et toute influence indues, qui peuvent accéder aux informations sans restriction.

Son 2e atout d’une Cour des comptes est porté par son mandat suffisamment large, la liberté de programmation et de publication des résultats de ses travaux. Placée à équidistance entre l’exécutif et le parlement, elles exercent leur mission au nom du peuple, elle contrôle l’action du gouvernement pour en rendre compte au Parlement et en définitive au citoyen. »

Le  président en exercice et premier président de la cour des comptes du RDC a quant à lui fait observer que  La présente Assemblée Générale n’aura donc pas le format de la précédente car  a-t-il dit : «elle place au cœur de nos échanges un sujet d’une importance capital qui ne manquera pas d’avoir un impact significatif sur l’ensemble de nos actions, à savoir : la définition du nouveau cadre stratégique pour les six (06) prochaines années. Il s’agit donc d’un tournant majeur dans la vie de notre Organisation. »

M. Ali Hassan Bahdon, ministre de la Justice, des affaires Pénitentiaires, chargé des Droits de l’homme a profité de cette tribune devant les ISC du CREFIAF pour exposer la politique du gouvernement djiboutien face aux enjeux de la problématique de la bonne gouvernance. Et ce à travers la cour des comptes, juridiction financière chargée de mettre en application la politique de bonne gestion des finances publiques.

Il est à noter que la première présidente de la cour des Comptes de Djibouti  Mme Ismahan Mahamoud Ibrahim  a été désignée nouveau président de l’organisation et ce pour un mandat de trois ans.

 Une désignation qui met en lumière l’évolution  et le rôle  très actif ces dernières années  de la cour des comptes de Djibouti  sur le plan international  qui assure la vice-présidence de l’AISCCUF, autre association qui regroupe l’ensemble des ISC des pays francophones à travers le monde.

Sadik Ahmed

PORTRAIT

Ismahane Mahamoud Ibrahim : nouvelle Présidente du CREFIAF

Madame ISMAHAN MAHAMOUD IBRAHIM, première présidente de la cour des comptes de Djibouti a été désignée à l’ouverture des assises de la 10ème assemblée générale présidente de l’organisation pour une période de 3 ANS.  Elle succède ainsi au président en exercice sortant M. Jimmy Mungana Ngwaka, premier président de la cour des comptes de la république démocratique du Congo.  La cérémonie de passation de pouvoirs s’est déroulée à l’issue de l’ouverture protocolaire de la 10ème assemblée générale. Madame ISMAHAN MAHAMOUD IBRAHIM assure  depuis 2017 les fonctions de première présidente de la cour des comptes de Djibouti. Mère de famille reconnue et saluée pour sa probité, elle  possède une solide expérience professionnelle de plus de 25 ans au sein de la fonction publique. Elle a été tour à tour en fonction au ministère du commerce, de l’économie et des finances avant d’intégrer la cour en 2001.  Elle a notamment assurée la direction du parquet général de la cour entre 2005 et 2013. A noter que Madame

Ismahan Ibrahim a été élue au mois d’octobre dernier à Paris comme 1 ère vice-présidente de l’AISCCUF (Association des institutions supérieures de contrôle des pays ayant l’usage du français en commun) en marge du sommet de la Francophonie au mois d’octobre dernier à PARIS.

Salah Ismail

5 questions clés à savoir sur le CREFIAF

1- Qu’est ce que  le CREFIAF ?

Le conseil régional de formation des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (ISC) d’Afrique francophone subsaharienne est une organisation internationale crée en 1997 à Yaoundé au Cameroun.

2- Quels sont les pays membres ?

Le CREFIAF regroupe 23 ISC suivantes auxquelles s’est ajoutée depuis 2021, la cour des comptes de l’union économique et monétaire ouest africaine(UEMOA) : Benin, RDC, Mali, Burkina Faso, Cote d’Ivoire, Niger, Burundi, Djibouti, Sao Tomé et Principe, Cameroun, Gabon, Sénégal, Cap Vert, Guinée Bissau, Tchad, Centrafrique, Guinée, Togo, Comores, Guinée Equatoriale, Congo et Madagascar.

3- Quelles sont ses missions ?

Le CREFIAF se propose de promouvoir le statut des institutions supérieures de contrôle des finances publiques de la sous-région et de leurs membres. Son principal objectif est de contribuer à l’amélioration et à l’harmonisation des pratiques, méthodes et procédures de vérification des finances publiques dans la problématique de la bonne gouvernance et de la bonne gestion des deniers publiques. Et cela, par le biais de l’adoption de normes modernes, la mise en place d’une formation intégrée et l’échange d’expériences entre les pays membres.

4- Comment fonctionne le CREFIAF ?

Le CREFIAF est présidé par un président élu pour un mandat de 3 ans à la faveur de  l’assemblée générale de l’organisation qui se réunit également tous les 3 ANS dans le pays assurant la présidence. Le CRRI, comité régional de renforcement institutionnel est l’organe exécutif du conseil. Il est composé de six membres dont :

– Deux membres de droit

– Quatre membres élus pour un mandat de trois ans renouvelable une seule fois.

Les membres de droit sont l’ISC assurant la présidence permanente du comité et l’ISC assurant la présidence du CREFIAF. Enfin, la composition du CRRI doit respecter une représentation égale entre les trois zones géographiques de l’Afrique.

Quels sont les enjeux et l’agenda de la 10ème assemblée générale de Djibouti.

Le président sortant de l’organisation et premier président de la cour des comptes de la RDC devrait passer le témoin à un nouveau président pour les trois prochaines années. Les assises de Djibouti devraient également entériné plusieurs dispositions statutaires, la mise en œuvre des projets en cours ainsi que la désignation des membres des différentes commissions et des représentants du CREFIAF aux différentes institutions africaines et internationales. Mais le point saillant sera sans aucun doute l’examen et la validation du projet du nouveau plan stratégique 2025-2030.

Salah Ismail