On  les appelle « Argot ». Ils font  partie  du décor depuis très longtemps. Composé en majorité de jeunes qui  ont quitté leur Ethiopie natale en quête d’un avenir meilleur et attiré par l’éldorado djiboutien, ils squattent les rues et grandes  artères de la capitale et  sont  à  l’affût   d’un job quotidien, d’une opportunité de travail. On les trouve souvent devant le siège de l’UNFD, à la route d’Arta, en train de jouer à des jeux de cartes pour « tuer» le temps et affronter l’oisiveté. Dès qu’une voiture s’approche, c’est la ruée vers elle. Une course éperdue s’engage pour s’engouffrer dedans. Gagner une place. Car beaucoup de djiboutiens se rendent là bas,   à la recherche d’une main d’œuvre bon marché. Les Argots sont aussi employés dans les résidences huppées comme gardien. Ils économisent leur revenu en travaillant dur des années durant, pour ensuite regagner leur pays d’origine après avoir amassé un petit pactole. Dans notre pays, la population flottante  prend des proportions inquiétantes et cela risque de nuire gravement à notre sécurité,  car ces immigrés sont les auteurs parfois de faits-divers rocambolesques  et de crime crapuleux. 

Pire, on s’en accommode et cela n’inquiète personne outre mesure. Jadis les opérations de rafle jugulaient cette masse d’immigrés clandestins, qui franchissent tous les jours nos frontières devenues poreuses. Terre d’accueil et d’asile pour de nombreux déplacés originaires des pays de la Région, la République de Djibouti a longtemps croulé sous le poids des immigrés. Il est temps d’agir !

Pour rappel en 2003, une vaste campagne de retour volontaire de la population flottante dans son pays d’origine a été entreprise avec  succès. A quand la prochaine opération de refoulement de ces immigrés illégaux qui risquent de dépasser la population nationale ?

Kenedid Ibrahim