De notre envoyé spécial en Ouganda : Abdourazak Ali Diraneh

Le président de la République, Ismail Omar Guelleh, a pris part vendredi 19 janvier 2024 à Kampala, la capitale ougandaise, aux travaux du 19ème sommet du Mouvement des pays non-alignés. Les dirigeants de plus de 120 pays et plus de 4 000 délégués et invités ont participé à cette rencontre qui avait pour thème ; « Approfondir la coopération pour une richesse mondiale partagée ».

L’Ouganda qui a succédé à l’Azerbaïdjan à la présidence de trois ans de ce mouvement entend donner une impulsion à une dynamique multilatérale dans les relations internationales.

Au cœur de ce 19ème sommet, deux questions internationales brûlantes ont émergé : la question palestinienne et la crise entre la Somalie et l’Ethiopie née de la signature récente d’un Mémorandum d’entente entre l’Ethiopie et le Somaliland.

Depuis sa création il y a 62 ans, le Mouvement des Non-alignés a été confronté à d’importants défis, notamment la décolonisation, l’établissement d’États modernes et la lutte contre la pauvreté et le sous-développement, deux fléaux aussi sérieux et dangereux pour la paix mondiale et la sécurité que la bipolarisation de la planète pendant la guerre froide. De plus, le Mouvement a lutté pour obtenir un ordre international plus équitable et s’efforce maintenant de relever les défis de la mondialisation.

Dans une allocution captivante, le président Ismail Omar Guelleh a tenu à féliciter le chef de l’Etat ougandais, Yoweri Museveni, pour son accession à la présidence du Mouvement des non-alignés, se disant persuadé que grâce à son leadership il lui donnera l’impulsion nécessaire pour exprimer les préoccupations des pays en développement.

Le président Guelleh a également salué les efforts inlassables du président Ilham Alieyv de l’Azerbaïdjan pour avoir fait progresser et promouvoir  constamment les priorités et principes de notre Mouvement durant les trois dernières années.

« La République de Djibouti espère faire de la coopération Sud-Sud une question prioritaire. Il va de soi qu’il est dans l’intérêt de nos pays de promouvoir la coopération et le partenariat entre eux, en renforçant leur autonomie dans leur effort commun pour relever les défis actuels », a souligné le chef de l’Etat djiboutien.

Pour lui, « il faut promouvoir la complémentarité entre les pays du Sud d’où l’importance du prochain sommet sud-sud qui se déroulera également à Kampala ».

« A cet effet, a-t-il affirmé, mon pays soutient l’initiative relative à la revitalisation du Consortium pour la science, la technologie et l’innovation pour le Sud (COSTIS) ».

Estimant primordial de reformer en profondeur l’architecture financière internationale qui, a-t-il dit, n’est pas conçue pour répondre aux besoins des pays du Sud, le président de la République a indiqué que sa réforme complète est une demande de longue date qui vise à rester fidèle aux principes et objectifs de la Charte des Nations Unies et du droit international. « Cela implique de procéder à la réforme de la structure de gouvernance des Institutions Financières Internationales, en particulier du FMI et de la Banque mondiale car le système de vote basé sur le pouvoir économique ou financier n’est plus tenable », a-t-il martelé.

Exprimant sa préoccupation face aux tensions nées de la signature récente du Mémorandum d’entente entre l’Éthiopie et le Somaliland, le président Ismail Omar Guelleh a réaffirmé son attachement à l’unité, l’indépendance politique et l’intégrité territoriale de la république fédérale de Somalie. `

« Nous appelons à la désescalade et formons le vœu qu’à travers le dialogue et les efforts diplomatiques, une issue favorable sera trouvée », a affirmé le chef de l’Etat djiboutien.

En ce qui concerne le Soudan, le président Guelleh a précisé que Djibouti se félicite de l’engagement pris par son Excellence le Général Abdel Fattah Al Burhan, président du conseil de transition souverain, en faveur d’un cesser le feu inconditionnel, la résolution du conflit à travers un dialogue politique et son engagement à suivre la proposition de l’IGAD de rencontrer le Commandant des forces de soutien rapides.

« Nous exhortons les acteurs soudanais à honorer  les engagements pris et répondre aux attentes du peuple soudanais », a-t-il noté avant de réiterer la disponibilité de Djibouti en sa capacité de président en exercice de l’IGAD « à travailler aux côtés des acteurs soudanais et de tous les partenaires de la région et d’ailleurs concernés par le conflit au Soudan jusqu’à l’avènement d’une paix durable dans ce pays frère ».

Pour ce qui est du conflit au Moyen-Orient, le chef de l’Etat a appelé le Mouvement d’utiliser tout son poids et son influence dans cette crise qui constitue une menace sérieuse pour la paix et la sécurité internationales, en raison de l’occupation illégale par Israël des territoires Palestiniens et de son agression persistante contre les populations Palestiniennes sans défense notamment à Gaza où les bombardements israéliens incessants depuis plus de 100 jours ont fait plus de 24 000 morts dont 70% de femmes et d’enfants.

« Djibouti salue et soutient la décision courageuse engagée par l’Afrique du Sud contre l’état d’Israël concernant les violations par ce dernier de ses obligations au titre de la convention contre le génocide à l’égard des palestiniens et demandant à la cour internationale de justice de rendre une mesure conservatoire de protection », a-t-il enfin souligné.