Le Chef de l’Etat, Ismail Omar Guelleh, a prononcé un important discours à la tribune du 14ème Sommet ordinaire de l’IGAD qui a clos ses travaux hier soir au Kempinski Palace Hôtel de Djibouti.

La situation régionale, l’état de paix et de sécurité dans la Corne de l’Afrique, les défis humanitaires nés des conséquences multiformes dont les confits et les changements climatiques…, constituaient entre autres les thématiques principales de ce sommet.

Dans une allocution faite à cet évènement, le Président Guelleh a d’emblée souligné que notre région fait face à des défis de plus en plus transnationaux qui, assignent les dirigeants des Pays de la Corne d’Afrique à faire preuve d’un «leadership audacieux, des solutions innovantes et d’une vision partagée qui dépasse les frontières et les idéologies. »

« Nous avons la responsabilité de guider nos nations à travers ces temps difficiles vers le développement, la paix et la stabilité », a en ce sens indiqué le Chef de l’Etat qui a placé la crise au Soudan au 1er rang des préoccupations incombant aujourd’hui à l’IGAD.

« Nous sommes profondément alarmés par la détérioration de la situation qui prévaut au Soudan », a affirmé à ce propos le Président Guelleh qui a procédé au récit d’efforts sans cesse entrepris en vue d’une solution négociée à ce conflit.

« Notre Organisation a, dès le début du conflit, mis en place une troïka chargée de se rendre à Khartoum afin de négocier un cessez-le feu et exhorter les parties à revenir à la table des négociations », a-t-il rappelé.

« C’est dans cet esprit que notre frère, le Président de la République du Sud Soudan, M. Salva Kiir Mayardit, a travaillé sas relâche en poursuivant sa médiation à travers une série de discussions avec les deux parties », a- également fait observer le Président Guelleh, au titre d’autres initiatives de l’IGAD en faveur du retour de la paix au Soudan.

Dans ce récit relatif à l’énumération des problématiques à l’ordre du jour dans cette partie du monde, le Président de la République, Ismail Omar Guelleh, a également cité « les conflits frontaliers, foyers de tensions…qui injectent instabilité et division et entravent notre marche vers le progrès ». Et les retombées du phénomène de réchauffement climatique, à l’origine de « catastrophes naturelles telles que les sécheresses, les inondations qui ont des conséquences désastreuses sur la vie des populations locales, engendrant destructions des infrastructures, perte de vies humaines et surtout des tensions intercommunautaires. »

Dans cette intervention, le Chef de l’Etat djiboutien a réitéré sa foi en la capacité des pays de la Corne d’Afrique à venir à bout des conflits entre Etats, notamment par le biais d’un plus grand recours aux mécanismes de médiation en place au sein de l’IGAD.

« Nous nous félicitons du rôle prépondérant que l’IGAD joue dans la résolution et la médiation des différends. On ne soulignera jamais assez le rôle essentiel des mécanismes de gestion et de médiation des conflits. », a ajouté le Président Guelleh. « Nous devons encourager et assister davantage l’IGAD afin qu’elle puisse remplir pleinement son rôle de facilitateur et de médiateur », a dans cet élan exhorté le Président Ismail Omar Guelleh. Quant aux voies et moyens permettant d’atténuer la portée des tensions et conflits nés au prolongement des conséquences du phénomène de changement climatique, le Président de la République a suggéré le recours à des politiques anticipatives.

« Il est essentiel de mettre en place des systèmes d’alerte précoce permettant aux communautés de se préparer face aux menaces imminentes », a-t-il noté, citant l’exemple de la République de Djibouti, adepte de politiques de « sécurité alimentaire, de réalisation « d’infrastructures de résilience telles que les systèmes d’irrigation, les digues et les abris d’urgence » et de « Fonds de Solidarité nationale ».

La grande majorité des Chefs d’Etat et de Gouvernement de Pays membres de l’IGAD ont pris part, aux côtés du Président djiboutien, au 14ème sommet de l’Organisation régionale.

Le Premier Ministre éthiopien, M.Aby Ahmed Ali, le Président kenyan, M. Willam Ruto, le Président du Soudan du Sud, M. Salva Kiir, le Président somalien, M. Hassan Cheick Mahamoud et le Vice-Président du Soudan, M. Malik Agar, ont participé à ce sommet. L’Ouganda et l’Erythrée ont cependant été représentées par leurs Ministres respectifs des Affaires étrangères, en l’occurrence, M. Jeje Odongo et M. Mohamed Saleh.

Outre le discours du Président de la République, la cérémonie inaugurale de ce 14ème sommet de l’IGAD a été marquée également par les interventions faites à sa tribune par le Secrétaire exécutif de l’IGAD, M. Workneh Gebeyeh et le Président de la Commission de l’Union africaine, M. Moussa Faki.

Preuve que l’actualité s’est imposé à l’ordre du jour de sommet, ils ont tous deux dédié l’essentiel de leurs allocutions à la crise au Soudan.

« L’IGAD doit d’autant plus croire à sa capacité de trouver une solution négociée à la crise soudanaise que, notre Organisation compte à son actif de nombreuses médiations réussies », a indiqué M. Workneh. « Nous devons tout faire pour parvenir à un arrêt rapide des hostilités au soudan. Car la poursuite du conflit dans la durée disposerait à une situation de guerre civile totale dans ce pays et le risque d’une instabilité nouvelle dans toute la région », a pour sa part noté M. Faki.

Il y a lieu d’indiquer que le Président de la République s’était enquis, avant l’ouverture du sommet de l’IGAD, dans une audience en aparté avec le Vice-Président soudanais, de l’état d’évolution de la situation sur le terrain dans ce pays. Il s’agit là bien évidemment des informations qu’il a par la suite partagées dans la réunion, en marge du sommet, qu’il eut avec ses homologues du Soudan du Sud et du Kenya, membres comme lui de la Troïka de l’IGAD sur la problématique soudanaise.

Le 14ème sommet ordinaire de l’IGAD a débouché entre autres décisions phares sur l’élection du Chef de l’Etat djiboutien, Ismail Omar Guelleh, à la tête de la Présidence tournante de l’Organisation régionale.

Dans une déclaration faite à l’issue de son élection à la Présidence de l’IGAD, le Chef de l’Etat a réitéré son « engagement sans faille à travailler avec tous les pays membres, dans l’exercice de son mandat. » Le Président Guelleh mit également à profit cette déclaration pour décliner les grandes lignes de son action à la tête de l’Organisation régionale.

« Il s’agit de consolider de prime abord la paix et la sécurité dans notre région, condition préalable de développement économique et à l’intégration régionale », a-t-il dit.

« La situation qui prévaut au Soudan est au centre de nos préoccupations et je peux vous assurer de ma totale disponibilité au sein de la Troïka afin de trouver une solution rapide à ce conflit », a également indiqué le Chef de l’Etat. Qui a cité au rang d’autre priorité majeure de son mandat à la tête de l’IGAD « le renforcement de la capacité institutionnelle de l’IGAD pour un fonctionnement optimal .»

Autre décision importante adoptée à l’issue de ce 14ème sommet de l’IGAD est la transformation en un quartet de sa Troïka pour la médiation au Soudan. Désormais, l’Ethiopie est membre de ce quartet qui sera présidé par le Kenya.