A travers ce geste, notre pays veut démontrer, si besoin était, qu’il reste attaché à la paix et à l’entente des peuples. Djibouti a été toujours un havre de paix dans une zone de turbulence.

Au nom de la république de Djibouti, le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Mahmoud Ali Youssouf, a déposé hier un objet traditionnel symbolisant la culture djiboutienne au forum de Paris sur la paix. Il s’agit du récipient appelé Gorof en somali et Ayni en Afar.  Celui-ci présente plusieurs caractéristiques qui s’inscrivent dans les thématiques de la paix, de l’environnement et de la question genre.

Ce récipient est confectionné à la main par les femmes djiboutiennes. Il met en valeur l’artisanat djiboutien et le savoir-faire des femmes. Sur le plan de l’environnement, ce récipient est confectionné de façon écologique avec les feuilles du palmier qui pousse sur l’ensemble du territoire national.

C’est donc un récipient biodégradable. Enfin, pour ce qui concerne la paix,  ce récipient avec lequel on trait le lait (surtout de la chamelle) est d’une importance centrale dans le mode de vie des habitants de Djibouti. C’est un récipient qu’on tend en premier à l’invité de passage comme à tout voyageur car son contenu (le lait) symbolise la paix. L’adage populaire reprend d’ailleurs cet état d’esprit avec une formule qui associe la Paix et le Lait (Nabad iyo Caano, en somali et wagarimourri cana, en afar) qu’on peut traduire littéralement de la sorte : Paix et Lait

Cet ustensile symbolise la simplicité d’un peuple qui a besoin du strict minimum pour vivre  en paix : le lait qui est un élément complet et bio en même temps. Le Gorof est utilisé pour traire et recueillir le lait de chamelle. Les Somalis et les Afars associent souvent le lait à la paix et à la prospérité. A  travers cet objet, notre pays veut démontrer, si besoin était, qu’il reste attaché à la paix et à l’entente des peuples. Djibouti a été toujours un havre de paix dans une zone de turbulence. Notre pays a la tradition d’accueillir les populations fuyant les guerres et les conflits dans la région.

Kenedid Ibrahim, envoyé spécial à Paris