Parmi les grands défis de ce siècle s’imposent les changements  climatiques. La planète terre subit des transformations provoquées par les actions de l’homme contre la nature. Pollution, désertification,  inondation, déforestation  impactent  négativement sur notre terre et sont à l’origine des dérèglements climatiques. Pour faire face à cette problématique qui risque d’avoir des conséquences désastreuses sur la nature et l’Homme, les Nations Unies ont dès le début du siècle voulu prendre le taureau par les cornes en intégrant dans les objectifs pour le développement du millénaire,  puis dans les Objectifs du Développement Durable  (ODD) à travers le SDG 13 des mesures relatives à la lutte contre le réchauffement global. Djibouti est un hot spot. Avec l’appui de ses partenaires comme le PNUD, le ministère de l’Urbanisme, de l’Environnement et du Tourisme (MUET) a entrepris  des actions visant à atténuer les effets négatifs du changement climatique. Tour d’horizon.

Djibouti est l’un des pays d’Afrique les plus vulnérables au climat et en même temps les plus exposés aux catastrophes naturelles. Le rythme auquel l’impact du changement climatique affecte le pays et plus particulièrement les personnes pauvres et vulnérables dont la vie dépend fortement des ressources naturelles est très alarmant. Il y a eu des cas de personnes déplacées à l’intérieur du pays à cause du climat à Djibouti.

Ces personnes sont également appelées réfugiés climatiques. Des organisations comme le PNUD, qui sont accréditées auprès des fonds verticaux consacrés au changement climatique, à la protection de l’environnement et à la conservation de la biodiversité, aident le gouvernement de Djibouti à accéder aux fonds pour s’attaquer à cette cause. Le Ministère de l’Environnement et  du Tourisme  (MUET) qui fonctionne comme le point focal opérationnel et politique de l’un de ces fonds – le Fonds pour l’environnement mondialFEM- et qui sert également d’autorité nationale désignée pour le Fonds vert pour le climat et d’autres fonds tels que le Fonds d’adaptation, met en œuvre plusieurs projets sur le changement climatique en collaboration avec les entités accréditées comme le PNUD.

« Nous venons de terminer notre travail à Adailou et à Assamo où nous avons aidé les communautés à renforcer les activités agropastorales. Ces activités comprenaient quelque chose de très innovant et pourtant pratique dans le contexte local, comme l’irrigation goutte à goutte, l’agriculture sous tunnel, le jardinage potager à petite échelle et les structures d’ingénierie résistantes au climat au niveau communautaire. Étant donné que les financements externes sont limités et sont canalisés pour piloter de nouvelles idées ou approches, le succès à long terme de ces activités basées sur des projets réside dans la forte appropriation nationale, le PNUD et le MUET ont conjointement commencé à explorer les options de structures et de mécanismes de Fonds national pour le changement climatique. », nous a affirmé Mme Fatima Elsheikh, représentante résidente du PNUD à Djibouti.

Depuis 2012, le PNUD a favorisé l’accès au gouvernement de Djibouti à un total de 21 899 716 dollars US soit 3 876 249 732Fdj de subventions pour l’élaboration et la mise en œuvre des initiatives relatives aux changements climatiques, la biodiversité et la gestion de catastrophes naturelle. Les projets du PNUD accordent une attention particulière au développement des capacités des communautés locales afin de leur permettre de minimiser l’impact des changements climatiques sur les conditions de vie des populations rurales et d’assurer la durabilité des actions de développement et de renforcement de la sécurité alimentaire.

Djibouti fait partie des quelque 200 pays qui ont signé le protocole de Kyoto en 1997 et ont approuvé l’accord de Paris en novembre 2016 à la suite de la conférence historique des parties qui s’est tenue à Paris en 2015. La célèbre campagne mondiale visant à limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré Celsius est le résultat de l’accord de Paris et de la contribution annuelle de 100 milliards de dollars des pays, en particulier des pays hautement industrialisés, pour soutenir les projets de lutte contre le changement climatique. Pour s’assurer que les parties qui ont approuvé l’accord de Paris ont exprimé leur engagement à suivre un développement respectueux du climat dans les contributions nationales déterminées (NDC). Chaque pays dispose d’un rapport sur les CDN qui mentionne clairement les approches, les politiques et les activités que chaque pays met et mettra en œuvre pour suivre les voies d’un développement durable respectueux du climat. Djibouti a soumis son rapport sur les CDN en 2016, dans lequel il s’engage à agir en faveur du climat.

Le SDG 13 est consacré aux actions liées à l’adaptation au changement climatique ainsi qu’à l’atténuation du changement climatique. Le Ministère de l’Urbanisme, de l’Environnement et du Tourisme (MUET) est le ministère de référence pour les questions liées au changement climatique à Djibouti.

Kennedid Ibrahim

Dini Abdallah Omar, secrétaire général du MUET

« Outiller les populations locales pour s’adapter aux changements climatiques »

Le changement climatique comporte deux volets  au niveau mondial comme à Djibouti. Il y a le volet qu’on appelle atténuation, c’est-à-dire comment réduire les gaz à effets de serre. Et le volet adaptation qui consiste à comment s’adapter aux conséquences des changements climatiques qui sont déjà là ,  telles que les inondations, la baisse de la pluviométrie, l’augmentation du niveau de la mer etc…  Au niveau des atténuations il faudra réduire la consommation des énergies fossiles et augmenter l’utilisation des énergies renouvelables. A Djibouti nous n’avons pas de pétrole, ni du charbon donc ce problème ne se pose pas à nous, mais nous avons des grands potentiels pour développer les énergies renouvelables. Le soleil est en quantité, le vent est toujours disponible. Nous avons aussi la géothermie. Le potentiel en termes d’énergie renouvelable est très important.  C’est le ministère de l’énergie qui développe des projets dans ce sens comme le projet d’éolienne de  Lac Assal, de panneaux solaire au Grand Bara , a  travers le financement du Fonds Vert pour le climat. Quant à l’adaptation du changement climatique, avec le PNUD nous avons  deux  projets.  D’abord au petit Bara où nous avons mis en place 5 à 6 forages et réhabilité la retenue d’eau qui a avait été faite par le ministère de l’agriculture.  Aussi des périmètres agricoles ont été crées au petit Bara. A Aidalou et Assamo des digues ont été construites pour ralentir le découlement des eaux de pluies pour les oueds ne déversent t pas tout vers la mer. Nous avons formés les agriculteurs de cette région et leur avons offert des équipements.  Dans la plaine de Hanleh et la région de Tadjourah de nombreux forages ont été construits avec des débits très élevés. Nous avons réhabilité les anciens périmètres agricoles et mis en place une pépinière pour procéder à un reboisement. Construction de digue pour protéger la ville contre les inondations, multiplication de périmètres agricoles, l’objectif de tous ces projets est de permettre à la population d’avoir accès à l’eau et y pratiquer l’agriculture et donc de s’adapter aux changements climatiques. Avec la baisse de la pluviométrie et les sécheresses fréquentes, il n’est plus possible de pratiquer l’élevage extensif que la population avait l’habitude de pratiquer. L’alternative est d’avoir peu de cheptel mais bien nourris et protégés. D’où la mise en place de forages dans les périmètres agricoles  qui vont servir à l’alimentation  de bétails. Nous mettons en place aussi un programme de soutien et de formation vétérinaire au profit de ces populations rurales L’essentiel est d’avoir accès à l’eau et d’avoir une source de revenus , soit sous forme d’élevage ou d’agriculture. 

Propos recueillis par KI