
A Addis-Abeba, vendredi dernier, le débat « Mjadala Afrika » tant attendu et qui a opposé les trois candidats à la présidence de la commission de l’Union africaine a eu lieu au siège de l’UA. Deux heures durant, les trois postulants ont exposé leur programme et répondu aux questions posées devant un public et des millions de téléspectateurs à travers le continent africain. Le candidat de Djibouti, le ministre des Affaires Etrangères M. Mohamoud Ali Youssouf par son éloquence et sa maitrise des grands dossiers africains a surclassé ses adversaires Kenyan et Malgaches. Compte-rendu d’une soirée qui a tenu tout le monde en haleine.

Trois figures éminentes se sont affrontées sur ce plateau : Mahmoud Ali Youssouf, éloquent ministre des Affaires étrangères de Djibouti, Raila Odinga, ancien Premier ministre du Kenya, et Richard Randriamandrato, ancien ministre des Affaires étrangères de Madagascar. Chacun, armé de son expérience et de ses ambitions, a eu l’opportunité de partager sa vision pour un continent en quête de renaissance, façonnant ainsi un discours en adéquation avec l’agenda de développement continental 2063.
Le format du débat, conçu pour favoriser l’interaction et l’échange, a permis d’établir un dialogue fécond entre les candidats et le public. Sous l’égide d’un panel indépendant, représenté par l’ambassadrice d’Éthiopie, Mme Giorgis, les questions ont été soigneusement élaborées en quatre volets, abordant des thématiques essentielles telles que la paix, la sécurité, la gouvernance démocratique et l’intégration économique.
Ce cadre a permis à chaque candidat de dévoiler ses propositions tout en répondant aux préoccupations pressantes des citoyens africains. Le débat n’a pas seulement été une joute verbale ; il a constitué une réflexion profonde sur les défis contemporains. Les candidats ont été appelés à articuler leurs visions face à une Afrique en proie à des crises multiples : conflits armés, dérèglements climatiques et inégalités persistantes. Leurs réponses, empreintes de conviction, ont résonné comme un appel à l’action, invitant à la solidarité et à l’unité face à l’adversité.
Dans un souci d’inclusivité, le débat a été diffusé sur le site de l’Union Africaine, avec interprétation simultanée dans les six langues officielles et sur les réseaux sociaux. Cette démarche a permis de toucher un large public, transformant ainsi cet événement en un véritable forum démocratique. Le choix de rendre ce débat accessible à tous témoigne d’une volonté de transparence et d’engagement envers une population avide de participation citoyenne. « Mjadala Afrika » ne se limite pas à être une simple plateforme de discours ; il s’agit d’un moment charnière pour l’émancipation démocratique du continent. Alors que le mandat de l’équipe actuelle, dirigée par S.E. Moussa Faki Mahamat, approche de son terme, l’élection du nouveau président de la Commission de l’Union Africaine, prévue pour février 2025, se profile comme une étape cruciale dans l’histoire de l’UA.
La présence d’officiels djiboutiens, Au débat Mjadala afrika de vendredi soir dernier dont la ministre de la femme et de la Famille Mme Mouna Osman, le Secrétaire général du ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale, l’ambassadeur de Djibouti en Ethiopie M. Abdi Mohamoud Eybe, les collaborateurs du président de la république dont la conseillère diplomatique Fathia Djama et le conseiller à la communication Naguib Ali Taher et les ambassadeurs moussa Mohamed et Guelleh Idriss Omar et de nombreux diplomates de Djibouti a souligné l’importance de cet événement pour la nation.
À travers ce débat, les voix des candidats ont résonné non seulement pour défendre leurs idées, mais aussi pour réfléchir sur les voies à tracer pour un avenir commun.
Encore une fois il convient de rappeler que le débat « Mjadala Afrika » a servi de miroir aux aspirations et aux défis du continent, offrant un cadre propice à la réflexion sur la place de l’Afrique dans un monde en mutation.
À l’aube de cette élection, les discussions et les engagements pris lors de cet événement s’érigent en fondements des décisions futures, témoignant d’une Afrique résolue à s’affirmer sur la scène mondiale.
Le ministre de Affaires étrangères Mahmoud Ali Youssouf candidat de Djibouti à la présidence de la commission de l’Union africaine face à deux hommes politiques ancien premier ministre du Kenya et l’ancien ministre des affaires étrangères de Madagascar a marqué l’assistance et tous ceux qui ont suivi la débat Mjadala Afrika vendredi soir dernier grâce à sa connaissance des grands dossiers du continent.
Dans une série de quatre rounds de questions dont le premier volet a porté sur la vision et l’ambition de chaque candidat pour le continent africain. Voici l’une de ses brillantes interventions où le candidat de Djibouti a exposé son programme et sa vision pour l’Afrique : « L’Afrique avance. L’Afrique s’organise. Et l’Afrique se positionne sur la scène internationale. L’Afrique que nous voulons intégrer pacifique et prospère, c’est d’abord le choix de nos peuples avant d’être le choix de nos dirigeants Les pères fondateurs de l’OUA en 1963 à nos dirigeants d’aujourd’hui qui ont institué l’Union africaine il y a plus de vingt ans jusqu’au citoyen lambda, le panafricanisme et ce qui nous rassemble et consolide notre diversité, le ciment d’unité du continent. En adoptant l’agenda 2063 et posant les jalons de cinq plans décennaux pour réaliser ses objectifs, l’Union africaine s’est donnée une feuille de route pour y arriver. La commission de l’Union africaine à la responsabilité d’orienter, de coordonner et de mettre à exécution les décisions des organes décisionnels Si je suis élu à la tête de la commission, je m’engage à rehausser le niveau de performance et de mise en œuvre de nos actions communes estimées à seulement 37% à l’issue du premier plan décennal 2013-2024. En matière de paix et de sécurité, la prévention et l’alerte rapide à travers le système continental d’alerte rapide fera l’objet d’un renforcement concerté Le Conseil de Paix et de Sécurité devra être plus proactif et les Etats membres en portent une responsabilité indéniable. Le comité des sages devra obtenir les moyens.de continuer efficacement son travail de médiation. J’agirai en sorte que les ressources nécessaires soient mobilisées afin de rendre réellement opérationnelles les forces en attente et je plaiderai pour une flexibilité dans l’utilisation dans l’utilisation du fonds de la paix. Je poursuivrai avec les instances compétentes les réformes non mises en application à ce jour Je travaillerai à mobiliser et à diversifier les sources de financement pour le programme de l’Union. Et je m’attellerai à la tâche d’autonomiser financièrement l’Union africaine. L’intégration passe par le commerce et le commerce interafricain doit aller au-delà des 18% affichés à ce jour. Je travaillerai à la levé des barrières non tarifaires et faciliterai la libre circulation des biens et des personnes. La place de l’Afrique sur la scène internationale sera l’une de mes priorités. Je serai la voix écoutée de l’Afrique à travers le monde. La transformation de notre continent se fera à travers notre jeunesse et nos femmes et notre diaspora par les moyens du savoir, des techniques et des technologies en agriculture, en industrie et dans les services. L’Afrique que nous voulons mesdames et messieurs est l’Afrique de la paix, de l’intégration et de la prospérité qui passe d’abord par la volonté politique des Etats, par la solidarité agissante africaine et grâce à l’adhésion de nos peuples. Devant vous ce soir.
Devant des millions d’africains je prends l’engagement d’assumer la responsabilité qui me sera confiée si je suis élu pour faire en sorte que notre continent brille sur la scène internationale. »
Il faut dire que les deux autres candidats, à savoir le vétéran politicien Kenyan M. Raila Odinga et Richard Randriamandrato, l’économiste malgache ont été peu convaincants et se sont limités à des promesses un peu superflues.