Hier matin, la commission des Droits de l’Homme a lancé  conjointement avec la chambre de commerce le projet « Business and Humain Rights ». L’événement s’est déroulé dans la grande salle de conférence de la chambre de commerce.

Ce projet constitue une première à Djibouti. Djibouti est le premier pays arabe et le 3éme en Afrique à mener ce genre d’initiative. La pertinence de ce projet n’est guère difficile à démontrer. En effet, les entreprises sont au cœur de la société et elles peuvent contribuer grandement à l’édification d’une société prospère, plus harmonieuse et plus inclusive.

La cérémonie de lancement a regroupé sur place le président de la commission des Droits de l’Homme, M. Ali Soubaneh Atteyeh, le président de la chambre de commerce, M. Youssouf Moussa Dawaleh,  la représentante du PNUD résidente à Djibouti, Mme Emma N’Gouan-Anoh ainsi que différents responsables.

Le projet « Business and Humain Rights » vise à renforcer la sensibilisation des connaissances et les capacités des entreprises à Djibouti en matière de principes des droits de l’homme et de leur mise en œuvre. Le point d’orgue de cette journée a été une présentation complète faite par un consultant  international sur les objectifs et aspects clés du projet. Cette présentation a su apporté des perspectives précieuses sur les stratégies et les résultats attendus du projet.

Dans son intervention, la représentante du PNUD a dit que « La thématique Entreprises et Droits de l’Homme est une thématique majeure d’amplification de la collaboration entre le secteur privé les institutions chargées de promouvoir les droits humains ainsi que les nations unies, Le système des Nations Unies, et le PNUD en particulier, aident les gouvernements et les entreprises à promouvoir et améliorer la situation des droits de l’homme. Aujourd’hui, Principes directeurs des Nation unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme, développés en 2011, offrent un guide méthodologique utilisé dans le monde entier par les différentes parties prenantes. Les activités commerciales être un moteur puissant du développement durable, et le sont en réalité, en offrant un accès aux opportunités sociales et économiques, et une voie vers la prospérité. Toutefois, elles peuvent aussi avoir une incidence sur les droits humains, et les personnes les plus touchées sont souvent parmi les plus vulnérables. Ainsi, dans une perspective de développement économique durable, les entreprises doivent désormais se pencher sur les composantes environnementales mais aussi humaines de leurs activités. Si la tendance montre de plus en plus une prise en compte des impacts environnementaux des activités économiques, la dimension humaine et éthique du travail est souvent négligée. Dans le cadre de cette initiative, la première étape consiste en l’élaboration d’une étude de référence nationale qui permettra d’échanger avec chaque partie prenante et de les engager autant que possible dans ce processus qui se veut résolument inclusif. Cette étude de référence permettra le développement du plan d’action national de Djibouti sur les entreprises et les droits humains à destination du secteur privé, des institutions étatiques, et des porteurs de droits, afin que personnes ne soit mis de côté ».

En tant que premier pays de la région des Etats arabes à se lancer dans cette initiative Djibouti suit aussi les pas de ses partenaires de l’IGAD, le Kenya et l’Ouganda qui ont également conduit cet exercice. Cette initiative constitue ainsi une réelle opportunité pour Djibouti de renforcer ses partenariats publics comme privés et également de promouvoir son label de qualité envers les investisseurs actuels et futurs, dans le but de renforcer les flux d’investissement à Djibouti et pérenniser son capital de développement.

Dans son discours, le président de la commission des Droits de l’Homme a déclaré « Notre pays a beaucoup progressé dans le classement ‘’Doing Business ‘’. Je suis convaincu qu’en progressant dans le respect des Droits de l’Homme dans les entreprises, nous gagnerons ensemble en renforçant notre image de marque pour attirer encore plus d’investisseur privés. Cette cérémonie marque le lancement de cette initiative, elle marque également le premier jour de la mission de l’équipe nationale et internationale de consultants avec qui vous aurez l’occasion d’échanger dans les prochains jours et dont les discussions viendront nourrir l’étude de référence nationale ».

Le commerce ne doit pas être une fin en soi, mais plutôt un moyen de promouvoir des valeurs universelles telles que la dignité, le respect et la justice. Lorsque le développement  des activités économiques, il est primordial de veiller  à ce que les droits de l’homme soient respectés tout au long des chaines d’approvisionnement.

Enfin, le président de la chambre de commerce a expliqué que « En intégrant les droits de l’homme dans notre stratégie commerciale, nous établissons une base solide pour la durabilité et la croissance à long terme. Je tiens à souligner que le respect des droits de l’homme ne se limite pas à nos propres opérations commerciales .En tant que chef d’entreprise élus au sein de notre Institution, nous avons la possibilité d’encourage et d’inspirer d’autres acteur du monde des affaire à intégrer les droits de l’homme dans leur démarche. Nous devons être des leaders dans ce domaine, en créant des alliances stratégique pour un commerce respectueux des droits de l’homme. Mesdames et Messieurs, en travaillant main avec la commission Nationale des Droits de l’homme, nous pouvons construire un espace ou le commerce et le respect des droits de l’homme ne sont pas opposés, mais plutôt interconnectes. En unissant nos forces, nous pouvons façonner  un environnement commercial qui favorise la prospérité économique tout en garantissant la dignité et les droits fondamentaux de chacun ».

Nima Egueh