Jeudi matin, une célébration empreinte de solennité a eu lieu au prestigieux Palais du Peuple, marquant le lancement du Mois de l’Artiste et des Langues Maternelles. Sous la houlette de la ministre de la Jeunesse et de la culture Dr Hibo Moumin Assoweh, cette journée a débuté par un moment de spiritualité avec la récitation d’un verset du saint coran et invocations, soulignant ainsi la symbiose entre l’art et la spiritualité.


Mme Fadouma Abdi Issé, directrice de la culture, a ouvert la série d’interventions pour présenter le riche programme d’activités qui va se dérouler tout au long de ce mois. Ensuite, l’expert national et consultante, Mme Bilan Ahmed, a effectué une présentation éclairante du projet de statut de l’Artiste porté par le MJC en collaboration avec l’UNESCO dans le cadre du programme Aschberg qui a pour objectif principal de fournir une assistance technique à la République de Djibouti afin de formuler un document légal qui aidera au développement des capacités des artistes, des artisans et acteurs de la culture et à l’amélioration de leurs conditions sociales et économiques. Le projet en question vise à offrir un cadre décent de vie aux artistes et professionnels de la culture, reconnaissant ainsi leur contribution significative à la richesse culturelle et artistique de la nation.
Hamadou Dabaleh doyen et président d’honneur des artistes djiboutiens a ensuite pris la parole pour remercier la ministre et inviter les artistes à œuvrer ensemble aux côtés du ministère afin d’atteindre les objectifs de développement culturel et artistique, suivi du directeur général de la RTD, qui a mis en lumière les deux piliers essentiels de la culture : la langue maternelle et les artistes. Évoquant le rôle fondamental de la mère en tant que première enseignante de l’enfant, il a plaidé pour la connexion entre la langue maternelle et ce rôle précieux que celui de l’auteur-compositeur. La langue, a-t-il souligné, est une bénédiction et joue un rôle crucial dans l’existence d’un peuple, d’une communauté, d’une nation.


Le directeur général par intérim de l’ANPC (Agence Nationale pour la Promotion de la Culture) a ensuite pris la parole soulignant à son tour le rôle essentiel des artistes dans le développement et la préservation des langues nationales.
La Ministre de la Jeunesse et de la Culture a ensuite évoqué dans son discours, les défis auxquels sont confrontés les artistes, saluant le plan quinquennal de développement des activités artistiques mis en place par le MJC. Elle a également souligné l’importance de la collaboration avec le Maroc et le soutien de l’UNESCO pour la mise en place d’un statut juridique pour les artistes. Elle a insisté sur le caractère transversal de la culture et sur la nécessité d’associer les langues maternelles aux artistes. Elle a encouragé la diversité culturelle dans l’unité, et la pluralité artistique incluant les photographes, les vidéastes, les peintres, les éditeurs, la gastronomie et a souligné l’importance de sauvegarder le riche patrimoine des chansons par la transcription et la publication d’ouvrages collectifs.
Puis elle a appelé les artistes à collaborer et à soutenir les jeunes talents, soulignant la diversité linguistique comme une richesse inestimable pour le pays. Elle a souligné que ce mois dédié à l’artiste et aux langues nationales s’annonce prometteur, porté par la vision et l’engagement du gouvernement djiboutien pour le développement culturel et artistique du pays. Elle a aussi longuement loué les réalisations et efforts inlassables consentis pour la préservation des langues et cultures nationales par le  Président de la République, son excellence Ismaël Omar Guelleh. Parmi les riches acquis l’impression et la publication de milliers de livres écrits en langue afar et en langue somalie, la tenue de nombreux colloques, la construction d’infrastructures ultra modernes comme la Bibliothèque et Archives Nationales. Elle a clôturé son discours par un hommage à nos prestigieux artistes décédés et a incité les artistes chevronnées à aider et encourager les jeunes artistes djiboutiens. Elle a enfin mis en exergue le fait que les artistes djiboutiens doivent suivre les mutations en cours dans le monde car on parle aujourd’hui d’économie culturelle et les activités artistiques sont devenues une véritable industrie génératrice de revenus conséquents. Elle a achevé son discours en déclarant ouvert le mois de l’artiste et des langues maternelles.