Le ministre du Commerce, des Pme, du Tourisme et de la Formalisation, Hassan Houmed Ibrahim, en partenariat avec la Commission Economique pour l’Afrique, (CEA) a lancé  le premier  forum national sur la zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf), hier au palais du peuple. L’ouverture de ce forum ouvre des initiatives pour l’Afrique car elle catalyse, les investissements , stimule la croissance économique , développe les interconnections continentales  et apporte en même temps un dynamique nouveau à l’ intégration  en afrique et à l’ émergence de nouvelles filières.  

L’accord portant création de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf) signé par les chefs d’Etat africains de 54 pays, le 21 mars 2018 à Kigali, constitue une étape essentielle de l’intégration des économies Africaines entre elles.

Cette marche vers un continent intégré a été lancée avec le Plan d’Action de Lagos pour le développement économique de l’Afrique en 1980 et le Traité d’Abuja instituant la Communauté économique africaine en 1991.

La ZLECAf est une initiative visant à approfondir l’intégration, stimuler la compétitivité industrielle et la création d’emplois en Afrique. De même, elle  vise l’élimination progressive des barrières tarifaires et non tarifaires au commerce intra-africain.

D’ ailleurs, celle-ci est mise en œuvre avec succès. Elle devrait créer un marché continental unique et intégré de plus de 1,2 milliard de personnes et un produit intérieur brut supérieur à 2 500 milliards de Dollars américains.

A ce égard, elle offrira aussi l’ opportunité aux pays africaines et à Djibouti  en particulier  d’ apporter  une réponse  aux défis  de la création d’ emploi , diversification de l’économie , de développement d’ un système pour inclusion  sociale  et une meilleure  répartition des bénéficiaires  de la croissance  conformément  aux objectifs de développement durable. Ceci permettra aussi aux acteurs du secteur informel, par exemple les femmes commerçantes, de migrer vers le secteur formel.

C’est dire l’intérêt du lancement du  premier  forum national sur la zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf), hier  au palais du peuple. L’ouverture de ce forum s’est déroulée en présence de plusieurs membres du gouvernement, du président de la Chambre de Commerce de Djibouti, Youssouf Moussa Dawaleh, du secrétaire général du ministère du commerce, Ali Daoud,  de la coordinatrice du système des nations unies à Djibouti, Barbara Manzi, des représentants du COMESA, de l’ IGAD, du représentant de la commission Economique pour l’Afrique Dr Souleymane Abdallah,  des membres du dispositif institutionnel de la ZLECAf, ainsi que  des représentants des institutions publiques et privées .

Organisé par le Ministère du Commerce  et les experts de  la ZLECAf, avec l’Appui de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA), et de l’Union Européenne (UE), ce forum de deux jours permettra aux participants de débattre de plusieurs thèmes portant sur la ZLECAf.

Dans son discours d’ouverture, le ministre du commerce a rappelé qu’ « une zone de libre échange continentale guidée par une recherche d’équité, permettra à notre continent d’intensifier sa coopération et de mieux coordonner ses synergies afin d’offrir aux peuples africains, un espace propice au développement humain  à l’échelle continental».

M. Hassan Houmed Ibrahim a aussi précisé que la république de Djibouti demeure favorable  à un commerce  multilatéral  fondé sur des règles claires, équitables et reposant sur des mécanismes efficaces. « Djibouti, dans le cadre de la ZLECAF, dispose de réels avantages comparatifs en matière logistique, avec des infrastructures portuaires de pointe. Ça permettra au pays d’exploiter davantage le marché de la corne de l’Afrique, et au-delà », a-t-il souligné en substance.

Pour sa part, la coordinatrice résidante du système des Nations Unies à Djibouti,  Barbara Manzi, a évoqué les retombées de la zone de libre échange continentale. « Afin d’exploiter les opportunités de la ZLECAf, les Etats parties doivent pouvoir en effet déterminer les secteurs où ils disposent d’avantages comparatifs pour la diversification et le développement des chaînes de valeur autant de biens que de services», a-t-elle affirmé.

Selon le représentant de  la Commission Economique pour l’Afrique des Nations Unies, Dr. Souleymane Abdallah,  « la ZLECAf marque un tournant historique pour l’Afrique, qui a décidé de s’intégrer et de s’unir. Ce sont 84.000 km de frontières, 84 000 km d’obstacles qui font que les échanges entre Etats africains ne représentent aujourd’hui que 15% des échanges sur le continent, loin derrière l’Asie (autour de 50%) et l’Europe (Près de 70%).»

A l’entendre, avec la ZLECAf, les entreprises africaines seront plus compétitives et pourront satisfaire la consommation intérieure, mais aussi répondre aux besoins de cette classe moyenne en pleine expansion et rendre le continent plus attrayant.

Souber