Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mahmoud Ali Youssouf, et le premier conseiller de l’ambassadeur de France à Djibouti ont conjointement co-présidé le lancement d’une conférence sur les rivalités géopolitiques «du golfe persique au golfe d’Aden» dans les locaux de l’institut d’études diplomatiques (IED).
L’événement a regroupé sur place le secrétaire général du MAECI, Mohamed Ali Hassan, le directeur de l’IED, Moussa Ali Meigague, des cadres de différents départements ministériels et un bon nombre d’intellectuels et de chercheurs de l’université de Djibouti et du CERD.
Animée par le docteur Fabrice Balanche, cette conférence porte sur les enjeux politique, économique et géopolitique au sein de la région du golfe arabo-persique et du golfe d’Aden.
La conférence vise à proposer un éclairage qui permet de mieux comprendre les tensions qui traversent cette région et les logiques d’alliance qui la composent.
Dans une allocution prononcée à cette occasion, le chef de la diplomatie djiboutienne a expliqué que «cette conférence qui a pour thème «le golfe arabo-persique au golfe d’Aden» désigne deux régions séparés par la péninsule arabique mais qui ont toujours interagie par l’histoire contemporaine ». Le ministre Mahmoud Ali Youssouf a également indiqué que «le commerce et les échanges ont toujours existé entre ces deux régions comme en témoigne aujourd’hui le patrimoine culturel et religieux ainsi que les vestiges que nous retrouvons sur toute la côte de l’Afrique de l’est».
A noter que Fabrice Balanche est maître de conférences à l’Université Lyon 2, agrégé et docteur en géographie. Il a fait un premier séjour au Moyen-Orient en 1990. Depuis il a vécu une dizaine d’années entre la Syrie et le Liban, terrains privilégiés de ses recherches.
Fabrice Balanche essaie de comprendre le pouvoir politique par l’étude du territoire à travers une approche multidisciplinaire qui associe les méthodes quantitatives et qualitatives, les systèmes d’information géographique et les études directes sur le terrain. La cartographie occupe une grande place dans ses recherches. Il a été chercheur invité en 2015-2017 au Washington Institute et en 2017-2018 à l’Université de Stanford (Hoover Institution).
Mohamed Chakib
Ils ont dit…
Fabrice Balanche, docteur en géographie et maître de conférences à l’Université Lyon 2 :– « Nous avons beaucoup échangé sur la stratégie entre l’Ethiopie et l’Erythrée et sur les problèmes internes à la Somalie. J’espère revenir pour continuer à échanger avec les collègues djiboutiens, pour mieux comprendre la situation locale. L’objectif de cette conférence a été d’apporter la vision de la géopolitique actuelle, des évolutions du monde depuis 2011. Actuellement, il existe 2 blocs avec d’un coté les Etats Unis d’Amérique et l’Europe et de l’autre la Chine et la Russie. Dans ce cadre, l’Europe et les Etats Unis d’Amérique essayent de revenir dans la région. La question est de savoir aujourd’hui comment se positionne Djibouti et la corne de l’Afrique dans ce nouveau contexte mondial».
Moussa Ali Meigague, directeur de l’IED :- « Nous sommes très heureux en tant qu’institut d’accueillir le professeur Fabrice Balanche qui a développé les questions d’actualité sur les transferts des rivalités géopolitiques. Il a une grande connaissance des rivalités géopolitiques dans cette région mais aussi dans la nouvelle configuration et les mutations géopolitiques que connait le monde actuel. Les échanges sur les mutations géopolitiques dans le golfe arabo-persique et le golfe d’Aden ont été très instructifs et enrichissants d’une part avec le professeur Fabrice Balanche et d’autre part avec les hauts cadres du ministère des Affaires étrangères mais aussi les cadres de différents départements ministériels. Je peux dire qu’on a diversifié les relations avec d’autres pays, à savoir le Japon, la Chine et les pays européens et nous allons continuer à travailler avec le Dr Fabrice Balanche qui a une expérience positive sur le développement de Djibouti en termes économique et politique internationale. Djibouti utilise assez intelligemment la nouvelle concurrence mondiale qui existe à propos de l’Afrique pour valoriser ses intérêts et faire valoir son intérêt national».
Propos recueillis par MOHAMED Chakib