Depuis quelques temps, les prix de la viande sont montés en flèche. Dans cet entretien, le président du syndicat des bouchers de Djibouti, Mohamed Mahamoud Guelleh, se dit optimiste quant au décroissement du prix du kilogramme de viande qui, selon lui, reviendra à son cours d’avant pénurie.

La Nation : Peut on dire qu’il y a pénurie de viande actuellement dans le pays?

Mohamed Mahamoud Guelleh : Oui. La pénurie de viande perdure depuis presque six mois, elle a surtout pris de l’ampleur au mois du Ramadan passé.

L’augmentation du prix de la viande s’élève alors à combien ?

Avant la pénurie, le kilo de viande était à 1200 fd, hormis la viande de dromadaire qui était à 1000 fd le kilo. Aujourd’hui, il varie entre 1500 fdj et 1600 fdj le kilo, toute viande confondue. D’où un écart de 300 fd à 400 fd, à l’exception de la viande du dromadaire qui lui a augmenté de 100 fd. Du coup,  beaucoup de gens travaillant dans le commerce de la viande ont vu leurs gains diminuer promptement faute de cheptel.

Le ministère de l’agriculture et celui du commerce ainsi que les responsables de l’abattoir de Djibouti nous ont énormément aidés dans la quête de viande saine pour nos compatriotes. Nous nous sommes battus pour que la viande ne manque jamais dans nos marchés. Nous sommes entrés en contact direct avec les propriétaires de cheptel dans les régions de l’intérieur et aussi à l’étranger, c’est-à-dire dans les pays limitrophes. Ainsi nous avons trouvé du cheptel à prix abordable pour nos concitoyens. Grâce à Dieu, nos marchés n’ont jamais manqué de viande, toutefois avec une légère augmentation du prix du kilogramme.

Quelle est la vraie cause de cette pénurie ?

Chaque année à la même période nous sommes confrontés aux mêmes difficultés. C’est-à-dire qu’en période de saison sèche, la viande se raréfie. Seulement cette année cela a duré plus de temps et c’est dû aux successions des conflits entre les communautés en Ethiopie.

Aujourd’hui, je peux dire que depuis l’arrêt des hostilités en Ethiopie et le retour des pluies abondantes, la situation se normalise peu à peu. J’affirme ainsi que le prix du kilogramme de viande décroit peu à peu.

Propos recueillis par Djibril Abdi Ali                 

Que dit la ménagère ?

Maryam Egueh, habitant Balbala T3

« Le kilo de viande du bœuf est aujourd’hui vendu au marché à 1 400 fd, le kilo de viande de mouton est à 1 200 fd,  le kilo de viande de chèvre est à 1 200 fd et la viande de dromadaire est à 1000 fd le kilogramme.  Avant la pénurie, le kilo de viande de bœuf s’est vendait entre 700 fd et 800 fd, le kilo de viande de  mouton variait de 600 fd à 800 fd  et celui de dromadaire à 800 fd le kilo. Avant ma famille consommait tous les jours de la viande et aujourd’hui ce n’est seulement que tous les trois jours qu’elle le fait. Je pense que les commerçants spéculent tout simplement ! »

Ilham Mohamed, habitant à cité Maka-Almoukarama

« J’achète à 1 400 fd le kilo de viande de mouton, la viande de bœuf à 1 400 fd aussi, pareillement pour la viande de chèvre. Avant la pénurie, j’achetais à 900 fd le kilogramme de viande tant de mouton que de bœuf ou de chèvre. Avec cette pénurie, j’achète de la viande 5 fois par semaine et les deux autres jours, nous consommons de la viande blanche, c’est-à-dire du poisson ou du poulet. J’espère que les prix de la viande rouge redescendront rapidement à leurs niveaux initiaux».