Trois temps forts ont marqué cet événement, à savoir les discours de la cérémonie d’ouverture, les travaux en plénière rythmés par des présentations sur les états d’avancement de la fiscalité locale et du programme d’appui à la décentralisation et au développement local (ADIL) et discussions et enfin l’adoption des recommandations.
La ville historique d’Obock a accueilli mercredi 30 décembre 2020 une retraite de travail de la famille de la décentralisation. En effet, autour du ministre chargé de la décentralisation, Hamadou Mohamed Aramis, se sont retrouvés le staff de son département, les présidents des conseils régionaux, leurs secrétaires généraux fraîchement nommés et opérationnels ainsi que les membres du bureau du conseil régional d’Obock, hôte de l’événement.
Les objectifs de cette retraite de travail initiée par le ministre Aramis au terme de cette année 2020 étaient de faire ensemble une analyse critique du bilan des activités réalisées au cours de cette année tant au niveau du ministère que de chaque région et avec d’autres départements ministériels sectoriels et techniques, de tracer des perspectives et de proposer des recommandations pour booster le processus de décentralisation.
La cérémonie d’ouverture de cette réunion de concertation a débuté par le mot de bienvenue du président du conseil régional d’Obock, Mohamed Houmed Ismail, hôte de cet événement. Celui-ci a tout d’abord souhaité, en son nom et au nom de tous les élus d’Obock, au ministre Aramis et son staff, à ses collègues présidents des régions d’Arta, de Dikhil et d’Ali-Sabieh, la bienvenue à Obock. Après avoir abordé l’objet de la réunion et les attentes de ses travaux, il a estimé que l’on ne peut parler de la question de la décentralisation sans une rétrospective de ce processus qu’il a présenté, à juste titre, comme étant « complexe certes mais salutaire pour le développement de nos régions ».
« Depuis la mise en place de premiers conseils régionaux provisoires jusqu’à ce jour, le gouvernement sous le leadership du président de la république, chef du gouvernement, son Excellence Monsieur Ismaël Omar Guelleh, n’a cessé d’apporter une plus-value progressive à la politique de la Décentralisation puisque nous sommes aux 3ème élections communales et régionales après celles de 2006 et 2012», a-t-il martelé.
Il a relevé que l’année 2016 a été une étape importante avec la création d’un département ministériel spécialement dédié à la question de la décentralisation dont la direction fût confiée à une jeune personne, appréciée pour son dynamisme et surtout fin connaisseur du milieu rural en la personne de Monsieur Hamadou Mohamed Aramis. Il a ensuite mis en exergue les avancées enregistrées depuis en citant les plus importantes, à savoir la mise en place de la fiscalité locale avec l’ouverture de services régionaux d’impôt, l’octroi d’un budget propre aux régions, les nominations des secrétaires généraux amenés à devenir les chevilles ouvrières de l’administration régionale et enfin le démarrage du programme d’appui à la décentralisation et au développement local (ADIL), financé par l’Union européenne.
Il a conclu son intervention en rappelant que l’engagement et le plaidoyer du ministre Aramis ont été déterminants pour la concrétisation des acquis mentionnés. Lui succédant au micro, le préfet de la région d’Obock, Abdoulmalik Mohamed Banoyta, a remarqué l’intérêt d’une telle concertation pour faire ensemble le bilan des actions réalisées mais également pour dresser les contours des difficultés rencontrées et les défis à relever. Il a félicité le ministre Aramis pour cette initiative qui « doit servir d’exemple », a-t-il dit.
Dans son discours à cette occasion, le ministre Hamadou Mohamed Aramis a tout d’abord souhaité à toutes et à tous la bienvenue chaleureuse à cette retraite de travail de la famille de la décentralisation.
D’emblée, il a souligné sa satisfaction de voir que la famille de la décentralisation s’est au fur et à mesure étoffée, consolidée et structurée autour de la Feuille de Route tracée par le Président de la République, S.E. Monsieur Ismail Omar Guelleh.
Il a ensuite rappelé que malgré les évènements difficiles et imprévus de l’année 2020 dont la crise sanitaire planétaire de la COVID 19, son département n’a pas dévié de ses objectifs, procédant inlassablement à l’opérationnalisation de ses différents axes stratégiques déclinés dans la politique nationale de décentralisation, mobilisant des partenaires soucieux de participer activement à la mise en œuvre énergique de notre politique de décentralisation.
« La méthode non plus n’a pas varié d’un iota : toujours au carrefour des départements sectoriels, nous avons œuvré sans relâche et de manière inclusive pour le bien-être de nos populations, surtout des ménages les plus vulnérables, les plus éloignés géographiquement, les plus touchés par les affres de la pauvreté », a martelé le ministre.
A propos de cette retraite de travail, le ministre Aramis a estimé que la principale force pour la famille de la décentralisation « est de prendre le temps d’organiser ce dialogue inclusif, de regarder lucidement le chemin parcouru, d’en extraire une masse critique de données pour nous juger nous-mêmes et nous projeter, ensemble, dans un même élan vers des actions futures au bénéfice de la bonne gouvernance locale. »
Il a ajouté que cette retraite est également l’occasion de bénéficier d’un même niveau d’informations, de scruter les actions passées, de tracer des perspectives qui tiennent compte des expériences individuelles et collectives, de faire remonter les appréciations de chacun et de chacune des participants.
« Un tel exercice, a dit le ministre, est à la base de l’apprentissage commun et d’une planification qui met en avant la compréhension des hommes et des femmes qui ont un même but : servir nos populations, en assurant leur bien-être, quels que soient les défis à relever ensemble ! ».
Le ministre Aramis a profité de l’occasion pour appeler les responsables des collectivités territoriales à une forte implication dans les actions d’organisation des communautés autour de tous les programmes mis en œuvre par le gouvernement dans nos régions. Il a cité en exemple les volets de transfert monétaire et investissements de niveau communautaire du projet intégré de transfert monétaire et du développement du capital humain (PITCH) du ministère des affaires sociales, mis en œuvre sur le terrain en partenariat avec le SED, le projet de l’école rurale intégré du MENFOP, etc.
Il a insisté sur le fait que les élus locaux pourraient mettre à profit leur rôle d’interface entre les communautés et le département de l’éducation pour une meilleure adhésion des premières à ce programme et pour qu’une attention particulière soit accordée à la promotion de la scolarisation des filles.
Évoquant l’état d’avancement du volet de la fiscalité locale et la question de la dotation annuelle de l’Etat au budget des collectivités territoriales qui va doubler en 2021, le ministre Aramis a félicité l’équipe du ministère du budget et particulièrement le ministre Abdoulkarim Aden Cher pour les efforts déployés en termes d’écoute, de disponibilité et de concours pour faire avancer le processus de décentralisation.
Les présidents des conseils régionaux de Dikhil, d’Ali-Sabieh et d’Arta, respectivement Abdourahman Yonis Arreh, Omar Ahmed Assoweh et Elmi Bouh Goudaleh, ont tour à tour pris la parole pour remercier le ministre Aramis et pour cette initiative et pour les efforts qu’il déploie pour faire avancer le processus de décentralisation.
Dans leurs appréciations de cette initiative de retraite de travail, ils ont mis en exergue son aspect de renforcement du sentiment d’appartenance à la seule et même famille, la famille de la décentralisation.
Ensuite, des présentations sur les états d’avancement de la fiscalité locale et du programme d’appui à la décentralisation et au développement local (ADIL) ont servi de cadre pour amorcer les discussions, lesquelles ont été très riches en échanges.
A l’issue de cette retraite, les acteurs de la décentralisation ont fait des recommandations pertinentes dont l’une porte sur la nécessité de concertation soutenue et constante tous les deux mois afin de renforcer le dialogue entre l’ensemble des acteurs de la décentralisation. Il a été convenu de tenir une prochaine réunion fin février à Arta.
Une meilleure appropriation du programme Adil par tous les acteurs de la décentralisation afin de tirer les meilleures dividendes et la participation des collectivités territoriales à la planification stratégique du ministère de la décentralisation sont deux autres recommandations.
Enfin, à noter que le ministère chargé de la décentralisation prévoit très prochainement de tenir une réunion de concertation similaire entre les hauts cadres du SED et les hauts responsables de la collectivité territoriale de Djibouti-ville.
Source : SED