Allocution du président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, lors de la remise des lettres de créance du nouvel ambassadeur de la France à Djibouti
« C’est pour moi un grand plaisir de vous accueillir à Djibouti en cette occasion solennelle et d’accepter les lettres de créance par lesquelles le président de la république française, Emmanuel Macron, vous accrédite en qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire auprès de notre République.
Par cela, je prends acte des lettres de rappel de votre prédécesseur qui, durant sa mission, a su œuvrer au renforcement des liens d’amitié et de coopération entre nos deux pays.
Monsieur l’ambassadeur,
La république de Djibouti et la France sont unis par des liens historiques et fraternels basés sur le respect mutuel et l’intérêt commun. Lors de sa visite à Djibouti en mars 2019, le Président Macron a rappelé cette relation privilégiée et unique unissant nos deux pays et c’est pour moi un motif de satisfaction de voir la France déterminée à contribuer davantage au développement économique et social de Djibouti. Je me réjouis de la création en 2017 d’un groupe d’affaires franco-djiboutien GAFD qui se réunit régulièrement à Djibouti et qui a pris le relais du Forum des Affaires. Cela témoigne de la volonté de redynamiser la coopération commerciale entre nos deux pays.
Monsieur l’ambassadeur,
La France intervient dans de nombreux domaines de coopération sur le plan culturel, social, sécuritaire et plus récemment dans celui de l’énergie renouvelable. Mon pays a accueilli avec satisfaction la signature le 28 mai 2019 entre le ministre de l’Energie et la société ENGIE d’un mémorandum d’entente relatif à la construction d’une centrale solaire photovoltaïque d’une capacité de 30 MW.
Je voudrais vous exprimer également la gratitude du peuple djiboutien pour le soutien inestimable apporté par la France dans le domaine de la coopération militaire concrétisée à travers le Traité de coopération en matière de défense.
Monsieur l’ambassadeur,
La république de Djibouti est fière d’appartenir à l’espace francophone et de partager non seulement la langue mais les valeurs et les principes de solidarité, de démocratie et de diversité culturelle.
Membre de l’ACCT, ensuite de l’OIF créée en 1997, Djibouti s’est efforcé de contribuer au rayonnement de la langue française dans cette région anglophone et arabophone.
Monsieur l’ambassadeur,
Je saisis cette occasion solennelle pour manifester, à travers vous, l’amitié du peuple djiboutien pour le peuple français et tout le prix qu’il attache aux liens qui unissent nos deux pays. A ce titre, je peux, dès à présent, vous assurer de mon soutien et de celui de mon gouvernement dans l’accomplissement de votre noble mission dans notre pays. »
« La France doit prendre et sans doute reprendre toute sa part dans le développement économique et social de Djibouti » Discours du nouvel ambassadeur de la république française à Djibouti, Arnaud Guillois, à l’occasion de la remise de ses lettres de créance au chef de l’Etat Ismaïl Omar Guelleh.
« Monsieur le Président de la République,
C’est avec un sentiment de fierté mais aussi d’humilité que je m’adresse à vous, mesurant la responsabilité qui m’échoit de représenter mon pays auprès de la République de Djibouti. Je suis très honoré que les autorités françaises m’aient confié la tâche de pouvoir concourir au renforcement de la relation unique et privilégiée entre nos deux pays.
Permettez-moi avant tout de vous remercier vivement de me recevoir si peu de temps après mon arrivée sur le sol djiboutien. J’y suis particulièrement sensible.
La France et Djibouti partagent un siècle et demi d’histoire commune. Ce temps long mais aussi les épreuves de l’histoire ont permis de forger une relation unique. La mémoire collective française retient le lourd tribut payé par vos soldats lors de la bataille de Verdun et de la reprise du Fort de Douaumont mais aussi leur foi inébranlable en la liberté par leur ralliement aux rangs de la France libre, en décembre 1942. Le Président de la République a parlé il y a tout juste une semaine à Saint-Raphaël, à l’occasion du 75ème anniversaire du débarquement en Provence, de « la part d’Afrique » que la France avait en elle. Cette part, c’est aussi celle du sang versé. La France ne l’oubliera jamais.
Au-delà de nos épreuves partagées, notre relation est rendue spéciale par la langue que nous avons en partage. Bien plus qu’un vecteur de communication, elle représente un autre regard porté sur le monde. Cette langue est aussi porteuse d’opportunités quand on sait que les francophones représentent une communauté de plusieurs centaines de millions de locuteurs sur tous les continents. Elle est un atout considérable pour Djibouti. Ce sera, à travers notamment l’Institut français et le Lycée français de Djibouti, un axe prioritaire de mon action.
J’ai la conviction que nos relations sont plus vivantes que jamais. Elles ne reposent pas seulement sur les souvenirs d’Arthur Rimbaud, Henry de Monfreid ou Jean-François Deniau. Elles sont également faites d’intérêts communs, politiques, sécuritaires, culturels, économiques ou de développement. C’est ce qu’est venue souligner la visite historique du Président Macron à Djibouti en mars dernier.
Djibouti tire sa force de la paix et de la sécurité que vous avez su construire et garantir dans un environnement régional complexe. La préservation de l’intégrité et de la souveraineté du territoire djiboutien est pour la France un engagement majeur. Cette ambition partagée se concrétise au travers d’un Traité de coopération en matière de défense, unique en son genre, et que nous saurons continuer de faire vivre.
Il n’est pas fortuit que votre pays accueille sur son territoire depuis plusieurs décennies la plus importante implantation militaire française à l’étranger. Les forces françaises n’ont pas seulement un rôle de contribution à votre souveraineté.
Ouvertes aux échanges, parfaitement intégrées, elles concourent au renforcement de la coopération militaire entre nos deux pays, répondant à vos attentes en particulier dans la préparation de vos engagements opérationnels au profit de la paix en Somalie. Nos forces bénéficient à Djibouti de facilités d’entrainement sans égal. Nous en sommes pleinement conscients et œuvrerons à la consolidation de ces capacités pour qu’elles bénéficient aussi et avant tout à la modernisation des Forces Armées Djiboutiennes.
Notre relation ne saurait se résumer aux questions de défense aussi fondamentales soient-elles. Je suis déterminé à la développer tous azimuts.
Sur le plan économique, nous devons hisser nos relations commerciales au niveau de notre partenariat politique. La France doit prendre et sans doute reprendre toute sa part dans le développement économique et social de Djibouti.
L’environnement entourant les investissements joue un rôle clé dans ce contexte. Des perspectives fortes existent. Le Groupe d’affaires franco-djiboutien joue un rôle important. En appui des entreprises françaises, je m’emploierai à faire fructifier ces opportunités au service de la croissance et de la population djiboutiennes.
Il est également fondamental que les sociétés djiboutiennes et françaises se connaissent davantage. J’ai déjà dit un mot de la langue française. La promotion des échanges humains sera pour moi prioritaire, qu’il s’agisse des étudiants, des chercheurs, des hommes et femmes de culture, des élus locaux ou des acteurs associatifs. C’est sur ce terrain fertile que pourront se renouveler et s’épanouir les relations entre les futures générations djiboutiennes et françaises.
Enfin, ici comme partout dans le monde, la France demeure attachée au respect de certains principes fondamentaux au premier rang desquels les droits de l’homme ou l’Etat de droit, dans le plein respect de la souveraineté propre à chaque Etat et du principe de non-ingérence.
Monsieur le Président de la République, dans un message que vous avez adressé au Président Macron à l’occasion du 14 juillet, vous avez-vous-même évoqué les «relations exceptionnelles» qui unissent Djibouti et la France. Permettez-moi de faire mienne cette expression. Avec votre concours, celui de votre gouvernement et de tous les Djiboutiens, j’entends apporter ma pierre à cet édifice au cours des prochaines années. Soyez assuré de ma disponibilité mais aussi et surtout de ma détermination et de mon enthousiasme pour ce faire.
Vive la France ! Vive Djibouti ! Vive l’amitié franco-djiboutienne!»