La vie sous l’eau vise à conserver et à utiliser durablement les océans, les mers et les ressources marines pour un développement durable. L’eau représente plus de 70 % de la surface de la terre et contient une biodiversité extrêmement riche. Plus de trois milliards de personnes dans le monde entier dépendent des ressources marines pour leur subsistance. Cependant, la santé et le bien-être de ces immenses ressources naturelles marines sont en jeu en raison du changement climatique, de l’exploitation non durable des ressources marines, de la dégradation de l’environnement, de l’empiètement des établissements humains sur la mer et des autres activités humaines. Environ 40 % des océans et des mers sont touchés par ces interventions humaines ou induites par l’homme. L’élévation du niveau de la mer, l’acidification des océans, le blanchiment des coraux, l’épuisement des pêcheries, l’étouffement et la suffocation des poissons et des animaux marins par le plastique, les déversements de pétrole et la perte d’habitats côtiers sont quelques-uns des impacts très visibles sur les océans et la vie sous l’eau. La valeur cumulée des ressources marines et côtières, également connues sous le nom d’éléments de l’économie bleue, est estimée à 3 000 milliards de dollars.

Le pétrole constitue une menace réelle pour la biodiversité . Les marées noires consécutives à une fuite de pétrole s’infiltre dans les océans, les fleuves et même dans les nappes souterraines polluant les eaux  avec tous les dangers que cela entraine . Par exemple au Yemen  le pétrolier, appelé le Safer, est amarré près du terminal pétrolier de Ras Issa depuis plus de cinq ans. L’ONU avait précédemment averti que Safer pourrait évacuer quatre fois plus de pétrole que lors de la catastrophe d’Exxon Valdez en 1989 au large des côtes de l’Alaska. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et le Conseil de sécurité ont appelé à plusieurs reprises les insurgés houthis au Yémen à autoriser l’accès au pétrolier pour une évaluation technique et des réparations d’urgence.

Adoption d’habitudes respectueuses de l’environnement

Alors que les opportunités et les défis liés à la biodiversité marine sont partagés au niveau mondial, l’impact direct se fait sentir sur les pays ayant accès à la mer  et à l’océan. Les pays ayant accès aux corps marins ont une immense opportunité d’alimenter leur développement par la Blue Economy. Comme beaucoup d’autres pays côtiers, la mer et la biodiversité marine ont contribué de manière significative à la croissance économique nationale de Djibouti. Notre pays qui est doté d’une biodiversité marine unique doit avoir des politiques fortes et une volonté politique et individuelle plus forte pour protéger les vies sous l’eau. Une étude antérieure a révélé qu’il y a au moins 890 espèces animales et plus de 17 espèces végétales vivant sous les eaux djiboutiennes. Les requins baleines et les coraux sont l’une des plus grandes attractions touristiques de Djibouti et ont un grand potentiel écotouristique. Mais plus important encore que le champ d’application de l’écotourisme est la nécessité de développer la protection et la conservation de la biodiversité marine basée sur les écosystèmes. Le gouvernement de Djibouti travaille avec les partenaires de développement notamment le PNUD pour développer des politiques, des directives et des instruments de protection de sa biodiversité marine unique. Parmi les travaux exemplaires que le gouvernement de Djibouti a déjà réalisés, citons l’identification et l’annonce des zones marines protégées, l’élaboration de lignes directrices pour une pêche durable, le développement des ressources humaines et l’utilisation de technologies de pointe pour protéger les zones marines protégées, ainsi que la création des activités génératrices de revenus pour les communautés côtières et l’adoption d’habitudes respectueuses de l’environnement. Protéger la biodiversité marine ne signifie pas seulement identifier la zone à protéger et interdire toutes les activités illégales dans cette zone, mais cela signifie également être attentif aux activités sur le littoral et à l’intérieur des terres. Examinons la situation actuelle liée à COVID-19. Pour sauver nos vies et suivre les mesures préventives, nous utilisons des masques faciaux et des gants en caoutchouc comme jamais auparavant.

Et les masques et les gants utilisés ne sont pas éliminés correctement. Ainsi, en plus des autres déchets tels que les bouteilles et les sacs en plastique, nos mers reçoivent maintenant des masques et des gants usagés. Ces déchets non biodégradables nuisent non seulement à la valeur esthétique de nos mers, mais aussi à notre biodiversité marine. Nous ne le voyons peut-être pas aujourd’hui, mais il est vrai que les poissons, les coraux et les plantes marines meurent lentement à cause des polluants que nous rejetons dans les mers.

Il faut signaler que notre action sur la terre affecte la vie sous l’eau et la biodiversité. Si nous prenons soin de l’environnement, évitons la pollution, la planète se portera mieux. La pollution par le plastique est de loin la plus dangereuse et la plus complexe.  La  bonne gestion des déchets et des détritus améliorera la qualité de notre environnement et permettra la protection de la biodiversité.

Le PNUD a aidé le gouvernement de Djibouti à obtenir des fonds du Fonds pour l’environnement mondial afin de mettre en œuvre un projet spécifique sur la biodiversité marine et les zones marines protégées. Le nouveau projet sur la biodiversité marine est mis en œuvre par le Ministère MUET avec le soutien technique et financier du PNUD.  L’île de Musha est la première zone marine protégée de Djibouti déclarée par un décret en 1972 et Mashkali en 1980. Au fil du temps, deux autres ont été ajoutées à la liste – l’île de Haramous- Douda et les îles de Sept-Frere sont trois zones marines protégées couvrant ainsi environ 52 000 ha d’écosystèmes marins et côtiers.

Actuellement, quatre sites sont proposés – Arta Plage, Ghoubet, Sagalou et Sable Blanc – pour être déclarés zones marines protégées dans le cadre de ce nouveau projet. L’objectif principal de ce dernier  est de protéger les écosystèmes marins et côtiers ainsi que la biodiversité, y compris celle des mangroves, et de promouvoir l’écotourisme comme l’une des options pour la Blue-Economy à Djibouti.

Dans le cadre du projet, les gardes-côtes sont engagés dans la protection de ces zones marines protégées et ont également formé les éco-gardes pour s’assurer que la biodiversité marine et côtière est prise en charge.

Kenedid Ibrahim