
Le 1er novembre est la journée commémorative des Forces d’Auto-Défense du Japon (JSDF). En effet, cette année marque le dixième anniversaire de leurs installations à Djibouti et à cette occasion, je voudrais inviter le peuple djiboutien à approfondir sa compréhension des JSDF et des activités menées par les JSDF basées en république de Djibouti. Personnellement, en tant qu’ancien amiral qui a servi dans la Marine japonaise pendant 40 ans, je suis très fier de leurs activités à Djibouti.

Le Japon, protégé par la mer qui l’entoure des quatre côtés, est à l’abri des invasions étrangères depuis plus de 1 500 ans. Au milieu du XIXe siècle, afin de s’opposer à l’agression coloniale occidentale, il a créé l’Armée de terre et la Marine nationale impériales de type occidental et maintenu son indépendance. Toutefois, avec la défaite de la Seconde Guerre mondiale, les Armées impériales ont été dissoutes et relancées en 1954, sous le nom des Forces terrestre, maritime et aérienne d’auto-défense.
Comme son nom l’indique, les JSDF ont été créés pour défendre le Japon contre une agression militaire. Ces dernières années, avec le développement de la technologie et la mondialisation de l’économie, les événements mondiaux éloignés du Japon ont un impact sur la sécurité du Japon. En conséquence, un nouveau rôle important des JSDF est ajoutés de contribuer à la promotion de la stabilité internationale et à la prévention des conflits.

Le gouvernement japonais promeut stratégiquement une coopération en matière de sécurité à facettes et à niveaux multiples dans le cadre de la vision de ” l’espace Indo-Pacifique libre et ouvert”. Il s’agit d’une vision pionnière et inclusive reposant sur trois piliers :
– Poursuivre les valeurs universelles telles que l’État de droit, la liberté de navigation, ainsi que la diffusion et la consolidation du libre-échange ;
– Poursuivre la prospérité économique grâce à une connectivité accrue entre l’Asie et l’Afrique ;
– Garantir la paix et la stabilité.
Plus important encore, il s’agit d’un partenariat qui respecte l’initiative africaine. L’Indo-Pacifique est une artère majeure reliant l’Asie et l’Afrique en tant que bien public international, et la coopération et les échanges en matière de sécurité avec les pays amicaux sont encouragés pour sa paix et sa stabilité. Dans cette vision axée sur la mer, la garantie de la sécurité maritime revêt une importance particulière.
La piraterie est une menace majeure pour le trafic maritime à notre époque. La question de la piraterie dans le golfe d’Aden a été portée à l’attention du Conseil de sécurité des Nations unies dans une résolution en 2008, ce qui a incité de nombreux pays à défendre la stabilité de la navigation internationale.
Grâce aux efforts de nombreux pays, le nombre d’incidents de piraterie dans cette région, qui s’élevait à plus de 200 par an, a considérablement diminué depuis 2013 et il n’y a désormais aucun incident. Toutefois, la situation sécuritaire en Somalie, la raison originelle qui a créé la piraterie, ne s’est pas encore améliorée ainsi que le conflit au Yémen qui se poursuit. Il est évident que dès que les troupes seront retirées et que la force de dissuasion aura disparu, la piraterie se ranimera en un moment. C’est pourquoi nous devons poursuivre nos efforts persistants pour lutter contre la piraterie.
Les opérations contre la piraterie ont marqué un grand tournant que le Japon contribue à la communauté internationale par sa force de défense. Depuis 2009, le Japon a déployé des bâtiments d’escorteur et des avions de patrouille maritime dans cette région à tout moment. Afin de pouvoir opérer en continu dans le golfe d’Aden, qui se trouve à plus de 10,000 kilomètres du Japon, un port de ravitaillement et de maintenance est nécessaire. Djibouti qui est un pays ami et qui présente la stabilité et la paix est un endroit idéal pour cet objectif.
Grâce au soutien du Gouvernement de Djibouti, les bâtiments d’escorteur japonais maintiennent leur présence dans le golfe d’Aden, 24 heures sur 24, 365 jours par an, depuis 12 ans et demi. Au total, environ 3000 vols des avions de patrouille maritime ont décollé de l’aéroport de Djibouti, avec une fréquence de deux patrouilles tous les trois jours.
En 2011, avec le généreux consentement du gouvernement de Djibouti, les JSDF ont établi une base aéronef adjacente à l’aéroport de Djibouti. Il s’agit de la première et unique base militaire étrangère des JSDF. Bien que le but de l’opération soit de lutter contre la piraterie, la présence de 180 militaires des JSDF a inévitablement multiplié les occasions pour la population djiboutienne d’entrer en contact avec les Japonais. Chacun d’entre eux travaille en tant que représentant du Japon pour l’amitié entre le Japon et Djibouti.
Les soldats et les marins des JSDF se réjouissent de pouvoir échanger activement avec le peuple djiboutien. On a organisé des cours d’arts martiaux tels que le Judo et le Karaté non seulement dans la base JSDF mais aussi dans la ville, notamment à l’université et aux CDCs. On a également organisé des événements d’introduction de la culture japonaise tels que l’Origami et la Calligraphie. Divers échanges ont eu lieu à l’école secondaire de FUKUZAWA, qui porte le nom du célèbre éducateur japonais FUKUZAWA Yukichi. Les membres des JSDF ont volontairement ramassé les déchets dans la ville. A l’inverse, l’artisanat djiboutien était exposé et vendu aux installations et à bord des bâtiments d’escorteur en escale, donnant aux soldats et marins japonais de nombreuses occasions de découvrir la culture djiboutienne.
Beaucoup de gens se souviennent encore que lors des fortes pluies et des inondations en novembre 2019, un total de 277 soldats et 30 véhicules ont travaillé pendant sept jours pour assécher les écoles primaires et secondaires de Djibouti et porter secours. Les soldats sont très heureux et fiers de pouvoir aider le peuple djiboutien, qui les ont accueillis chaleureusement.
Il est en effet dommage que la catastrophe de la COVID-19 ait empêché ces échanges depuis l’année dernière. Nous espérons vivement que le monde sortira de la crise de la COVID-19 le plus rapidement possible et que les échanges entre le personnel des JSDF et les citoyens de Djibouti seront revitalisés.
Si la piraterie s’intensifiait dans cette région qui est l’artère majeure du trafic maritime, l’impact sur l’économie mondiale globalisée serait incalculable. Djibouti possède ce qui a été salué comme le port le plus efficace d’Afrique, avec plus de 60% de son PIB dépendant des revenus portuaires. Par conséquent, toute perturbation du trafic maritime aura un impact direct sur l’économie de Djibouti. Le Japon est très fier de ses opérations de lutte contre la piraterie basée à Djibouti pour protéger la paix et la stabilité mondiales, et en même temps, ses actions contribuent à la sécurité de Djibouti.
Le gouvernement du Japon et les JSDF continueront à travailler ensemble en tant que partenaires égaux et fiables du gouvernement et du peuple de Djibouti.