« La République de Djibouti s’est engagée dans une politique sobre en carbone »

Le premier défi, auquel notre planète est confrontée aujourd’hui, est le changement climatique. En effet, le changement climatique est devenu une menace grave et grandissante. Les ouragans, les sècheresses récurrentes, le feu de forêts, la fonte de glacier, les précipitations diluviennes, les inondations violentes sont autant d’éléments témoignant des impacts du dérèglement climatique sur notre chère planète.

Les pays en développement, et notamment la République de Djibouti, sont vulnérables aux conséquences dramatiques des changements climatiques. Nous ressentons déjà les impacts des changements climatiques qui affectent durement nos populations et nos écosystèmes. La République de Djibouti est frappée régulièrement par des sècheresses qui impactent fortement les populations rurales. Notre pays est par ailleurs soumis à un stress hydrique de plus en plus aigu.

Pour faire face au défi du changement climatique, le gouvernement de Djibouti avec l’appui des partenaires au développement a entrepris des actions d’adaptation aux changements climatiques dont l’objectif est d’augmenter la résilience des populations vulnérables, des écosystèmes fragiles et des infrastructures essentielles.

En matière d’atténuation, la République de Djibouti, forte de son potentiel en énergies renouvelables, s’est engagée dans une politique sobre en carbone visant à mettre en place des programmes d’énergies solaires, éoliennes et géothermiques au niveau national.

Le deuxième défi, auquel le monde est confronté, c’est celui de la perte de la biodiversité. L’Afrique regorge d’une biodiversité exceptionnelle qui commence à se raréfier à cause de la sécheresse, des actions anthropiques et des changements climatiques.  La biodiversité fournit des services écosystémiques importants pour l’homme. La biodiversité contribue également au développement économique de nos pays puisque le développement du tourisme et de la pêche est basé sur les écosystèmes terrestre et marin qu’il est indispensable de préserver, si l’on veut atteindre un développement durable. Djibouti dispose d’une biodiversité relativement importante qui comprend des espèces endémiques telles que le francolin, la gazelle beira, les palmiers géants ou le requin baleine. Notre pays possède également des écosystèmes exceptionnels tels que la forêt de mangrove de Godoria, la forêt d’acacia nilotica de Magdoul, les îles Sept Frères…etc. Mais cette biodiversité est menacée par des actions humaines et le changement climatique.

Le troisième défi, auquel l’humanité est confrontée c’est la pollution de l’air, de l’eau et des sols. Permettez-moi d’insister ici sur la pollution par les plastiques qui affecte maintenant tous les océans de la planète, menaçant ainsi les écosystèmes marins qui sont indispensables pour le développement de la pêche et du tourisme.

Selon le Fonds mondial pour la nature, pas moins de 8,8 millions de tonnes de plastique sont jetées dans les mers chaque année ; l’équivalent d’un camion à ordures complet à chaque minute. Avec cette tendance, d’ici 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans.

Le plastique se retrouve partout et son utilisation est devenue commode mais sa prolifération constitue une menace tant pour le milieu marin que terrestre. Face à cette pollution liée au plastique, préjudiciable pour l’environnement, il est important d’opérer la transition vers l’économie circulaire à savoir la récupération, la réduction, la réutilisation et le recyclage des plastiques. Les déchets plastiques dégradent le cadre urbain, impactent le paysage et ont des conséquences néfastes sur l’environnement et la santé. C’est pourquoi, les individus, le secteur privé et les administrations doivent réduire l’utilisation de cet objet.

En fin de compte, le problème de la pollution par les plastiques est dû à notre mode de production et de consommation. C’est pourquoi, nos systèmes de fabrication, de distribution, de consommation et de commerce du plastique doivent changer.

L’Assemblée Générale des Nations Unies pour l’Environnement, constitue une formidable opportunité pour prendre des décisions qui permettent de modifier de façon substantielle nos modes de production et de consommation si l’on veut léguer aux générations futures une planète vivable.