A Djibouti, les jeunes représentent une frange très importante de la population. Les moins de 30 ans représentent  plus de 60%  de la population.  Chaque année, ils sont des milliers à quitter le circuit scolaire et à rejoindre la vie active. L’Université de Djibouti produit un nombre  important  de diplômés qui,  à l’issue de leur formation,  sont en quête d’emploi. La problématique du chômage des jeunes est une dure réalité à laquelle fait face le gouvernement avec l’aide de ses partenaires.

Ces dernières années le gouvernement a mis au centre de sa politique la lutte contre le chômage et la création d’emploi.  On ne lésine pas sur les moyens pour juguler les effets du chômage des jeunes. Dans ce sens, l’ANEFIP est le bras armé du gouvernement pour cette politique ambitieuse visant à créer 5000 emplois pour les jeunes. L’Etat mobilise ses partenaires comme le PNUD pour que les jeunes puissent s’épanouir et trouver du travail à l’issue de leurs formations.

Dans le cadre de la politique de l’employabilité, et particulièrement la promotion de l’insertion socioprofessionnelle des jeunes, le ministère du travail chargé de la réforme d’Administration, en étroite collaboration avec le SEJS a mis en place des pôles d’emplois reliés à L’ANEFIP dans les différents centres de développements communautaires de la capitale (CDC). Autrement dit, des agences chargées de recueillir les informations, d’accueillir et d’enregistrer les jeunes en quête d’emploi issus des communautés riveraines des différents CDC, en établissant un tableau de référence statistique, voire une base de données sur les diplômes, les qualifications, et le genre, ainsi que les emplois postulés.

Pour le gouvernement, il s’agit de recueillir des données exactes sur les jeunes diplômés qui sont en quête d’emploi afin de mieux les orienter.

D’autre part, l’inadéquation entre l’offre d’emploi et les besoins du secteur privé doit être relevée. Certains programmes ont cependant donné de très bons résultats notamment un programme d’insertion professionnel qui a permis à 240 jeunes dont 73% (dont 58% de femmes) a trouvé un emploi en 2018. Ce programme lancé par le ministère du travail avec le support du PNUD et financé par le JAPON vise à promouvoir le partenariat public-privé en vue de répondre aux besoins des entreprises du secteur privé et aux problèmes de chômage des jeunes.

Dans le cadre du nouveau projet de renforcement de la résilience des jeunes financé par les Japonais, 90 jeunes participent actuellement au programme d’insertion professionnelle et ont entamé leur stage dans les entreprises du secteur privé. Selon le responsable de ce projet à l’ambassade du Japon à Djibouti, ce projet vise à renforcer le mécanisme de jumelage existant entre les jeunes sans emploi et les employeurs, principalement des entreprises privées qui recherchent constamment une main-d’œuvre qualifiée.

Fayçal Abdallah,  stagiaire au garage Illeyeh, fait partie des jeunes qui bénéficient de ce programme. C’est un jeune djiboutien âgé de 30 ans. Depuis qu’il a décroché son diplôme d’auto-électricité au LIC il y a de cela  10 ans, il était au chômage. En 2018, il a déposé un dossier à l’ANEFIP, étant à la recherche d’emploi. Auparavant, il avait frappé à toutes les portes, mes ses tentatives se sont révélées infructueuses. En 2020, il a été contacté par l’ANEFIP et a profité d’un stage théorique de formation suivi d’un stage rémunéré en entreprise.  Il a été affecté au garage Illeyeh, situé à la zone industrielle.  Il est très satisfait de ce stage qui lui a permis de perfectionner sa connaissance dans le domaine de l’électricité automobile. Il est très optimiste d’être recruté à l’issue de sa formation car il est bien conscient de ses capacités professionnelles qui pourraient servir son employeur.  Il tient à remercier, l’ANEFIP et le PNUD, mais aussi l’ambassade du Japon qui ont permis de concrétiser cette formation. Aux jeunes, il conseille de ne point se décourager et de se former pour trouver un travail décent.

Le 26 octobre dernier, le président de la République a lancé le dialogue inclusif sur l’emploi visant à créer 5000 emplois. L’objectif était  d’encourager toutes les opportunités d’emplois, en particulier celui des jeunes.

Kenedid Ibrahim