L’Union de la presse Francophone de Djibouti en collaboration avec l’Unesco a célébré hier  au sheraton hôtel la journée mondiale de la liberté de la  presse. Cet évènement a vu la participation du ministre de la Communication, chargé des Postes et des Télécommunications M.Radwan Abdillahi Bahdon, du Président de l’UPF-Djibouti M.Kenedid Ibrahim Houssein, de la responsable du bureau de l’Unesco à Djibouti Mme Idyl Moussé Iyé, Mme Aïcha Mohamed Robleh membre de la Commission Nationale de la Communication, du secrétaire général de la commission de l’Unesco à Djibouti M. Mohamed Moussa Yabeh et de la Présidente de l’IRICA Mme Zahra Youssouf Kayad ainsi que de nombreux professionnels des médias djiboutiens.  

Cette journée qui était  un événement anniversaire spécial à Djibouti, marquant les 30 ans de la proclamation de la journée internationale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale des Nations Unies.  Elle avait pour thème cette année «Façonner un avenir des droits : La liberté d’expression, clé de voûte des droits humains ».

En plus du thème principal, quelques sous-thèmes ont  été développés par différents conférenciers.

Dans une intervention faite à cette occasion, le Président de l’UPF-Djibouti M.Kenedid Ibrahim Houssein, il a rappelé le cheminement de la presse djiboutienne, de l’époque coloniale à nos jours avec ses haut et bas mais aussi la nouvelle réalité avec l’apparition des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication qui  a  révolutionné le secteur des médias dans le monde. 

« La presse djiboutienne est à la croisée des chemins, avec  une périodicité qui a largement augmenté mais aussi la venue au sein de la profession de jeunes qui sont l’avenir du journalisme à Djibouti », a-t-il indiqué. Il a rappelé que cette journée est une journée de débat, de réflexion, de bilan mais aussi de perpectives d’avenir de la presse djiboutienne qui seront abordés durant les tables rondes organisées à cette occasion. 

Quant à la  responsable du Bureau de l’Unesco à Djibouti Mme Idyl Moussa Iyé, elle s’est réjouie de la célébration de cette journée à Djibouti. Elle a relayé le message de a directrice générale  l’UNESCO à l’occasion de cette journée. « La liberté de la presse est la pierre angulaire des sociétés démocratiques. Sans débat d’idées, sans faits vérifiés, sans diversité de perspectives, la démocratie n’est que l’ombre d’elle-même ; et c’est pour le rappeler que cette Journée a été adoptée.

Pour la communauté internationale, il s’agit d’abord de lutter contre l’impunité qui entoure encore les crimes dont les journalistes sont victimes, avec près de 9 assassinats de journalistes sur 10 qui demeurent impunis. C’est notamment l’enjeu du Plan d’action des Nations Unies pour la sécurité des journalistes et la question de l’impunité, que l’UNESCO mène depuis 10 ans.

Il s’agit aussi de faire en sorte que les médias indépendants puissent continuer à exister. Avec la révolution numérique, le paysage de l’information, ses modes de production et de diffusion, ont en effet été radicalement bouleversés – mettant en péril la viabilité des médias professionnels indépendants. »

Mme Aicha Mohamed Robleh représentant la Commission Nationale de la Communication a dans un discours prononcé à cette occasion déclaré que « La liberté de la presse n’est pas une liberté parmi tant d’autres. La liberté de la presse pour une société, c’est la liberté cardinale, celle dont découlent les autres libertés. C’est celle qui fait qu’une société se libère de ses propres préjugés, de ses propres pesanteurs, mais aussi de ses propres intolérances. C’est donc une liberté programmatique de l’architecture d’une société. Et c’est pourquoi on doit la cultiver, l’entretenir et la chérir tout à la fois.  Car là où dépérit la liberté de la presse, c’est toute une société qui est freinée dans son progrès, dans son développement, dans sa progression vers son futur et vers son avenir.

Mais la liberté de la presse ne se décrète pas, elle ne s’improvise pas. Il s’agit là d’un principe qui s’enracine dans des modalités pratiques. Et le plus noble de cette pratique c’est bien sûr la liberté d’expression qui a été choisie pour le thème de cette journée. »

Elle  a rappelé qu’à « l’heure des réseaux sociaux, des blogueurs ou des influenceurs en tout genre, la profession de journaliste semble être à la portée de tout un chacun. Or il n’en est rien. N’est pas journaliste qui veut. C’est une profession réglementée, non seulement par des compétences mais aussi une éthique et une déontologie.

Compétences, éthique, déontologie, voilà le triptyque qui garantit au journaliste sa crédibilité et son indépendance. Voilà également le triptyque qui lui sert de rampe de lancement pour mettre en orbite la liberté d’expression. », a-t-elle affirmé.

Dans une allocution prononcée à l’occasion de la cérémonie d’’ouverture de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, le ministre de la Communication, chargé des Postes et des Télécommunications, M.Radwan Abdillahi Bahdon a déclaré que « Nous devrions tous et toutes être attachés à la liberté de la presse et la chérir. Sans presse, les citoyens resteraient dans l’obscurité. Et la puissance publique sans garde-fou. Mais les temps ont changé, et les manières d’informer aussi. L’arrivée des réseaux sociaux bousculent votre profession, en la mettant notamment à la portée de quiconque. Sur ces défis liés au numérique, et sur d’autres encore, il faut engager la réflexion. C’est ce vous allez faire aujourd’hui dans le cadre de ces tables rondes. »

Il a rappelé que Le ministère de la Communication, chargé des postes et des télécommunications  a toujours appuyé les initiatives visant   à promouvoir la presse  qui fait au un travail remarquable  avec des hommes et des femmes dévoués et passionnés par leur métier.

Il  a tenu à préciser que le secteur des médias a fait l’objet de nombreuses réformes sous l’initiative du Président de la République, Son Excellence Monsieur Ismail Omar Guelleh. Ces réformes ont porté sur l’organisation des structures, la modernisation des équipements et le développement des ressources humaines.

« Mais aussi mon département  continue d’affirmer son soutien au processus national de transformation des médias, qui doit être aligné sur les défis de l’environnement numérique en perpétuelle mutation.

La République de Djibouti  reste attachée à la liberté de la presse et à la liberté d’opinion. Les journalistes exercent librement, y compris les journalistes de la presse étrangère que nous accueillons à longueur d’année et qui effectuent leurs reportages sans entraves. On ne connait pas d’attaques contre les journalistes, ils ne sont guère victimes de harcèlement. On ne pratique pas des détentions abusives. C’est le signe de la maturité de notre démocratie. », a-t-il conclu.

Des tables rondes ont clôturé cette journée avec des interventions de plusieurs experts qui ont developpé des sujets relatifs  à la  presse. Comme M.Aden Omar Abdillahi, Directeur de l’Institut des Etudes politiques au sein du CERD qui a fait une brillante  présentation  qui met en perspective dans une optique de comparaison les conditions de production du journalisme et de la recherche en sciences sociales. Elle analyse les diverses contraintes qui pèsent sur ces deux professions et revient sur les opportunités offertes par le contexte national.

De même, elle cherche à les encourager à pleinement profiter des opportunités des réseaux sociaux. Enfin, cette réflexion jette les bases d’une collaboration entre ces deux professions afin de démontrer leur utilité social et de renforcer leur apport dans le développement social et économique du pays.

Le Docteur Amina Nouh Bouh a quant à elle traité les réseaux sociaux et les jeunes.

Enfin, Mme Zahra Youssouf Kayad, présidente  de l’Institut IRICA, elle a  développé une présentation intitulée «Genre, inclusion sociale et médias à Djibouti » où elle a analysé le rôle de la gente féminine au sein des médias nationaux.

La célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse à Djibouti s’est clôturé par des débats et échanges très enrichissant sur la presse nationale et ses perspectives d’avenir.