Selon un récent rapport du ministère de l’Urbanisme, de l’Environnement et du Tourisme, la forêt du Day fait face aujourd’hui à un grave problème : celui de la désertification galopante et inexorable. “La forêt du Day est passée d’une surface d’environ 7.500 ha, voici un peu plus de 200 ans, à 1.500 ha en 1984 et moins de 900 ha aujourd’hui”, a souligné d’emblée le rapport.

Aux effets désastreux du phénomène de la désertification, s’ajoute l’impact de l’activité de l’homme qui alourdit davantage le fardeau sur cet espace naturel et accélère sa dégradation.

On peut constater ainsi, selon le rapport publié par le ministère de l’Environnement, que le nombre d’animaux pâturant en forêt, y compris celui des bovins, est très supérieur à la capacité de charge de la forêt. Ce qui se traduit par une dégradation floristique et une baisse quantitative et qualitative de la ressource fourragère, et donc de sa valeur nutritive.

“L’effondrement du système traditionnel d’exploitation pastorale ne permet plus une régénération de l’espace pâturé en forêt”, a ajouté cette même source.

Face aux menaces diverses qui pèsent actuellement sur la forêt du Day, les autorités entendent mettre en œuvre tous les moyens afin de préserver ce site naturel dont le devoir de préservation “va de pair avec le développement durable de l’ensemble du territoire.

Une éruption volcanique en 1862, à 300 km au nord du Day, aurait été à l’origine de la plus forte régression de la forêt, classée parmi les aires écologiques protégées par l’Etat et qui renferme à elle seule 60% de la biodiversité de Djibouti.

Sa dégradation se serait poursuivie largement sous l’effet de l’action de l’homme avec une accélération entre 1949 et 1984, du fait notamment de coupes illicites de bois et de l’usage du feu par les pasteurs et les collecteurs de miel (usages qui n’ont plus cours aujourd’hui).

En outre, le surpâturage lié à la sur-fréquentation des zones forestières par les animaux dont les sabots érodent le sol anéantissent les régénérations de la forêt.

A en croire les experts du ministère djiboutien de l’Environnement, le nombre d’animaux pâturant en forêt, y compris celui des bovins, est très supérieur à la capacité de charge de la forêt, aujourd’hui plus qu’hier du seul fait de la dégradation floristique, et corrélativement d’une baisse quantitative et qualitative de la ressource fourragère et donc de sa valeur nutritive. “L’effondrement du système traditionnel d’exploitation pastorale, est confirmé et ne permet plus une régénération de l’espace pâturé en forêt”, précisent-ils.

Quant à la flore de la forêt du Day, environ 360 espèces de plantes ont été inventoriées dont 181 présentent un intérêt pastoral certain et 62 sont utilisables en foresterie. Cette diversité reste malheureusement à l’heure actuelle fortement menacée de disparition. Parmi les plantes les plus remarquables, citons les palmiers de Bankoualé (Livistona carinensis, endémique régional), genévrier (Juniperus procéra), olivier africain (Oléa africana), Mimusops degan, Terminalia brownii, Dracaena ombet …

Concernant, la faune de l’unique forêt existant à Djibouti, les vertébrés sont représentés par environ 23 mammifères, 97 oiseaux et 8 espèces de serpents.

Cette liste n’est pas exhaustive et des inventaires plus complets devront être entrepris. Les insectes restent encore mal connus en dehors des lépidoptères diurnes sont évalués à environ une vingtaine d’espèces.

IOH

(Source : ADI)