Bien qu’à Djibouti, les toutes premières actions d’émancipation de la femme, aient débutées la veille de l’indépendance nationale avec la création d’une ONG,‘‘Union Nationale des Femmes Djiboutiennes (UNFD)’’, en charge de la défense de leur cause, le statut de la femme a réellement pris un élan important en 1999, lorsque le président Ismail Omar Guelleh fut conduit à la magistrature suprême du pays. Des nombreuses mesures tant institutionnelles que législatives visant à mettre la femme djiboutienne au cœur du développement national, ont été entreprises.
Depuis ces deux dernières décennies la république de Djibouti a réalisé des avancées remarquables dans le domaine de la promotion de la femme. En effet, dès son accession à la magistrature suprême du pays, le président Ismail Omar Guelleh a entrepris une véritable croisade dans une société djiboutienne, de tradition très patriarcale qui empêchait la djiboutienne d’accéder à des postes de responsabilités de haut niveau et notamment dans la sphère décisionnelle du pays. Lorsqu’il s’agit de convaincre, les résistances de mentalité patriarcale qui relèguent les femmes au rang d’éternelles assistées, le Chef de l’État affiche sa ferme volonté à défendre la cause de ses concitoyennes, qui représentent à peu près 50% de la population : «Chacun de nous, connaît la place tenue par les femmes à tous les niveaux de notre société» a-t-il déclaré dans une de ses allocutions prononcées lors de ses premières années au pouvoir.
Pour concrétiser sa détermination à promouvoir la gente féminine, le président de la république crée en 1999, un ministère délégué, en charge de la promotion de la femme et de la famille. Celui-ci, met en place, trois années plus tard un Code de la famille pour valoriser les spécificités religieuses et culturelles de la famille djiboutienne, avant de lancer une stratégie nationale visant à mesurer l’intégration de la femme dans le processus de développement du pays. Depuis cette date, les femmes sortent peu à peu de l’ombre.
En effet, tant qu’existait une ségrégation traditionnelle qui établit depuis des lustres des rôles sociaux et économiques selon le sexe, les conditions de l’atteinte des objectifs de développement économique étaient compromises.
En prenant le taureau par les cornes, le premier magistrat de la république, fidèle à nos valeurs républicaines, religieuses et culturelles, va galvaniser l’engagement de toute la société pour susciter en elle une prise de conscience de la question du genre comme étant un enjeu politique dans l’atteinte des objectifs de développement économique du pays.
Ainsi, un premier quota de 10 % fut réservé par la suite, en 2003, à la gente féminine, dans l’ensemble des différents services de l’administration et même au niveau des sièges de l’Assemblée Nationale.
Une avancée rapide sur la scène politique et sociale
Compte tenu des avancées significatives enregistrées, le département ministériel dédié à la femme devient en 2008, un ministère de pleine compétence. En février 2009, il promulgue La Loi no 34/AN/09/6ème L, portant organisation du Ministère de la Promotion de la Femme, du Bien-être familial et des Affaires Sociales, suivie de la Loi no165/AN/12/6ème L, portant réorganisation de ce département qui devient le Ministère de la Promotion de la Femme et du Planning Familial, chargé des Relations avec le Parlement.
Des nombreux textes institutionnels destiné à faire respecter les droits de la femme dont notamment la parité entre homme et femme aussi bien dans les domaines socio-économique et culturelle que celui de la politique, ainsi que la Politique Nationale Genre élaborée par la suite, ont occasionné l’émergence des premières femmes ambassadrices et même des représentantes du peuple au sein du parlement.
Enfin, dans la foulée de sa réélection en 2016, le Président Ismaïl Omar Guelleh procède à un nouveau lifting de ce département avec la Loi no171/AN/17/7ème L. Ainsi, le Ministère change de dénomination en devenant désormais le Ministère de la Femme et de la Famille et ce, afin d’inscrire la politique nationale en matière d’intégration de la femme dans le « processus du développement du pays» et permettre la participation du MFF à «la cohésion du tissu social, et particulièrement de la cellule familiale».
Il est à noter que le gouvernement djiboutien a ratifié tous les instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits humains dont en particulier ceux relatifs aux droits de la femme.
Durant la décennie qui suit, une approche plus large, alliant genre et développement, va compléter les réformes déjà mises en œuvre par l’institutionnalisation de la question genre dans différents textes juridiques et traduire plusieurs actions et des programmes (alphabétisation, autonomisation, entrepreneuriat,….etc.), propices au développement socio-économique et au renforcement de la protection des droits de la femme.
Grâce à la volonté politique du président Ismail Omar Guelleh, nos femmes bénéficient d’un congé de maternité de 6 mois au lieu de 3 auparavant. Au niveau du gouvernement, 10% des postes sont occupées par des femmes. Plus de 25% des parlementaires à l’assemblée nationale sont des femmes. Elles sont aujourd’hui, pilote dans l’aviation et de la marine marchande et occupent de hautes fonctions aussi bien au sein de forces militaires et policières du pays, que dans l’administration publique et dans le secteur privé. Elles sont présentes partout et dans tous les domaines et secteurs du développement national. Ainsi, le 8 mars de chaque année, lors de la célébration de la journée internationale de la femme, les plus entreprenantes parmi elles sont récompensées par le président de la république en personne.
Toutes ces considérations et ces encouragements ont permis à la femme djiboutienne d’affirmer son autonomie et de retrouver sa place dans la société pour mettre en pratique son énergie dans le développement et la modernisation de notre pays.
Rachid Bayleh