L’Éducation Équilibrée et Inclusive est une conception de la qualité éducative et de l’inclusion attentive aux dimensions culturelles, éthiques et sociales d’un apprentissage épanouissant pour la personne et pertinent pour la société. Elle fortifie la cohésion sociale, promeut l’équité, la justice et l’harmonie en ouvrant l’institution éducative sur la communauté. L’apprenant s’y approprie son éducation sous la houlette d’un enseignant facilitateur, se préparant ainsi au monde, à l’insertion et l’adaptabilité professionnelles.

Elle répond aux besoins des individus et des communautés, ainsi qu’aux aspirations, carences, priorités, réalités et défis internationaux, nationaux et locaux, en s’adaptant de manière anticipée au développement durable humain, social et économique.

Dès lors, s’engager pour une Éducation Équilibrée et Inclusive, c’est donner les moyens à un système éducatif d’être au service des priorités et aspirations nationales de développement, ainsi que de devenir plus efficace et capable d’offrir une éducation de qualité pour tous, en déjouant les mécanismes d’exclusion et de reproduction des inégalités.

Pour cela, il devient nécessaire d’articuler non seulement un langage commun permettant aux parties-prenantes d’échanger leurs expériences, mais aussi un cadre conceptuel et technique qui puisse leur permettre de collaborer afin de répondre aux défis et objectifs partagés.

Le présent projet de Déclaration Universelle de l’Éducation Équilibrée et Inclusive propose à votre jugement un texte court structuré autour de 15 articles composés chacun d’un paragraphe –affirmant droits, devoirs et nécessités éducatives – suivi de deux engagements concrets. Ces 15 articles sont ordonnés en 5 sections reprenant les 4 piliers de l’Éducation Équilibrée et Inclusive tels qu’ils sont présentés dans le Guide Mondial d’Éthique, des Principes, Politiques et Pratiques en Éducation Équilibrée et Inclusive (ERF, 2018): Intraculturalisme, Transdisciplinarité, Dialecticisme et Contextualité.

S’y ajoute une section sur la Coopération Internationale destinée à mettre en œuvre les aspirations de la Déclaration et ses engagements grâce à des plateformes de partenariat international intersectoriel SudNord et Sud-Sud.

Pourquoi la création d’une Organisation de Coopération Éducative (OCE) ?

Adopter une Éducation Équilibrée et Inclusive est un investissement dans le développement humain, social et économique durable d’une nation et du monde. C’est, par conséquent, introduire des modifications dans les systèmes éducatifs existants.

Cela implique inévitablement une mobilisation de ressources humaines, techniques et financières. Afin de réaliser les aspirations proclamées dans la Déclaration Universelle et ainsi de soutenir les États dans ce processus de changement, ERF voit la nécessité de créer une organisation internationale fondée par ceux-ci et auxquels elle devra rendre compte.  Cette organisation serait, cependant, conçue de manière à être agile et capable de soutenir efficacement, depuis une perspective systémique et novatrice, les changements auxquels aspirent les États Membres, ainsi que de faciliter les collaborations intersectorielles en matière  de recherche et dans la mise en œuvre des programmes.

ERF propose, par conséquent, que la Déclaration Universelle soit soutenue par la création d’une Organisation de Coopération Éducative (OCE) dont les principales caractéristiques seraient : – L’efficience : l’OCE adopterait structurellement un mécanisme administratif peu coûteux et sans bureaucratie excessive ; – L’intersectorialité : la collaboration internationale intersectorielle dans la recherche et la mise en œuvre de transformations éducatives étant essentielle, l’OCE inclurait des organisations de la société civile et des institutions académiques en qualité de membres associés, aux droits cependant limités ; – La soutenabilité : sa raison d’être étant le soutien des États Membres, l’OCE ne dépendrait pas de leur investissement continuel mais financerait, à moyen terme, son propre budget, par la création d’une subsidiaire financière éthique générant des fonds permettant de financer la programmation ; – La solidarité : l’OCE soutiendrait les États Membres techniquement, par la mise à disposition de ressources intellectuelles et humaines, et, par l’intégration d’une subsidiaire financière éthique, au moyen de financements solidaires.

La subsidiaire financière de l’OCE serait aussi structurellement dirigée à l’investissement dans des projets socialement et écologiquement responsables dans les États Membres, avec pour but de générer des fonds pour les coûts administratifs, la programmation de l’OCE, et la contribution au financement des systèmes éducatifs des États Membres, tout en faisant bénéficier ceux-ci d’investissements concrets au service du développement économique durable; – L’égalité : la coopération et l’inclusion ne pouvant avoir lieu que lorsqu’il y a égalité entre les parties-prenantes, l’OCE fonctionnerait sur la base démocratique d’un vote par État Membre, procédé qui s’étendrait à sa subsidiaire financière, puisqu’il s’agirait d’une filiale en propriété exclusive de l’OCE dont le Secrétaire-Général serait responsable devant tous les États Membres.