Invité par le Lycée Français de Djibouti pour donner une série de spectacles Master class,  la compagnie de théâtre française, l’Emporte-voix, a joué La PARURE, une nouvelle de Guy de Maupassant  adaptée au théâtre, dans la soirée de mardi à l’Institut français de Djibouti.

Les amoureux du théâtre s’étaient donnés rendez-vous, mardi dernier à l’Institut français de Djibouti où la compagnie française l’Emporte-voix jouait La PARURE, une adaptation au théâtre de la nouvelle de Guy de Maupassant. Et ils en ont bien profité.

Aurélie Frère et Erwan Orain, les deux artistes leurs ont offert une sublime représentation. Artistes devant l’éternel, le duo a soyeusement joué le couple Mathilde Loisel, une parisienne au foyer éprise de richesse ostentatoire et d’élégance, et son mari, ‘sous fifre’ au ministère de l’instruction publique.

Incapable de lui offrir cette vie de rêve, il lui trouve un lot de consolation plutôt maigrichon ; une invitation à une soirée dansante au Ministère. Danser et festoyer avec la Jet Set le temps d’une soirée, et gouter à cette vie de rêve inaccessible. Pourquoi pas ? Le jeu en vaut la chandelle !

Alors allons-y. Mathilde se démène pour s’habiller comme la haute bourgeoisie et va même emprunter une riche parure à une amie “de la haute société”. Le couple s’incruste dans ce beau monde et prend son pied le temps d’une soirée…qui va virer au drame !

De retour à la maison, Mathilde est encore sur son nuage, chantant et dansant à tout va. Elle est plutôt magnifique et radieuse. Son mari est tout feu, tout flamme ! Ils sont juste admirables !

Passablement éméchée, elle brille encore et fait des girouettes, avant de s’affaler sur son canapé. Son mari prend place à ses côtés. Ils discutent à bâtons rompus, quelle soirée ils ont vécu ! Puis Mathilde se touche, elle sent que sa poitrine est dénudée. La magnifique parure qu’elle portait n’est plus autour de son cou !

Elle fouille les replis de sa robe. Glisse ses mains partout ! Elle alerte son mari qui va lui aussi retourner son pardessus, son costume, sa chemise, toute ses fringues ! Mais rien n’y fait ! La Parure n’est nulle part ! L’inquiétude s’installe. Que faire ? Mathilde et son mari cogitent, à la recherche de solutions.

Faire amende honorable et quémander le pardon de son amie ? Que nenni ! Le mari se décide alors de retrouver l’orfèvre qui a fabriqué le fameux bijou. Négociation ardue. Une parure similaire sera fabriqué presqu’à l’identique. Pour dix mille Francs. Une somme énorme que bien sur le mari ne possède pas.

Commence alors la quête auprès des prêteurs et des usuriers. Des gens sans foi ni lois. Le prêt est obtenu, remboursable sur dix ans !  Dix années de disettes, où le plus gros du salaire du pauvre secrétaire de rédaction du ministère de l’instruction ira aux prêteurs et usuriers. La famille accuse le coup ! Privation et vie de galère commence pour Mathilde, qui reste digne et courageuse dans la difficulté.

Aurélie Frère joue à merveille son personnage. Elle fait le ménage, prépare à manger, nettoie et astique les vêtements de son mari à défaut de femme de ménage. La petite soirée, amorce d’une vie de rêve s’est transformée en une longue décennie de misère et de servitude.

Les dix années écoulées, Mathilde a perdu de sa superbe. Elle s’habille comme une vulgaire servante. Alors elle va se promener sur les Champs Elysées histoire d’oublier ses misères. Et pour ne rien arranger, sa vieille amie qui lui a prêté sa Parure ne la reconnait même pas.

Mathilde ose alors lui raconter sa mésaventure. Abasourdi, son amie lui explique que la parure faite de Diamant rose n’est qu’un faux, une réplique qui ne vaut guère plus que 500 Fdj. Mathilde est sur le point de s’évanouir lorsque le rideau tombe ! Le public est hagard.

Il faut dire que le metteur en scène a réussi à restituer au plus près l’atmosphère de la nouvelle de Maupassant grâce à une adaptation théâtrale portée par des costumes et décoration d’époque. Assouvi, le public en redemande au moment de l’échange avec les artistes. « Une autre pièce, demain ou dans la semaine ?». Pas de bol, la troupe doit repartir dès le lendemain vers la métropole.

Le directeur de l’IFD, Stéphane Gallet, rassure. Il y aura d’autres pièces qui se joueront au cours de l’année. Les troupes de théâtre djiboutiennes présentes dans la salle, Iskoufilane, Orion,sont en mesure de proposer de tels spectacles, c’est une richesse pour Djibouti. A commencer par la fondatrice de la première école de théâtre de Djibouti « Iskoufilane », Madame Mariam Abdoulkader. 

MAS