A l’occasion de la célébration de la journée internationale de la Femme, ce 8 mars 2021, le premier quotidien national « La Nation » a tenu à honorer deux de ses meilleures employées pour rendre hommage au formidable travail  fourni chaque jour et à tous les sacrifices qu’elles ont pu consentir pour la bonne marche du service, chacune dans son domaine et ses compétences. Chacune d’elles a contribué, à sa façon, au développement et à la progression du journal dans son ascension d’hebdomadaire à quotidien. Ainsi, La Nation a l’honneur de vous présenter ici deux piliers du journal : Mme Roukia Doualeh Warsama (Habone), la directrice de production du journal, et Nagat Abdourahim Abdou  (N.Kadassiya ) qui a décroché récemment son premier scoop en annonçant l’arrivée du vaccin anti-Covid avant tout le monde.

LA REDACTION

Habone ou la passion du métier

Maquette et mise en page, il s’agit d’attirer l’attention du lecteur sur tel article, telle illustration, tel encadré : la mise en page a indéniablement un côté marketing et promotion. Mettre en page, c’est mettre en scène des informations, c’est organiser l’espace du journal entier ou de la page pour que soient correctement agencés les choix du lecteur. La maquette est un métier en soi au confluent du journalisme et des arts graphiques. Cet ensemble des tâches propres à la production du journal est exécuté par l’équipe de l’illustration et la mise en page. En effet, le travail de maquettiste et de mise en page du journal nécessite une perfection parfaite du procédé à exécuter.

L’équipe qui produit cet ouvrage est placée sous l’autorité d’une femme: la directrice Roukia Doualeh Warsama, connu sous le surnom de Habone. Si on avait donné un nom à l’âme du quotidien  « La Nation », il ne comporterait que six lettres : Habone.

Personne d’une grande force morale, Habone agence d’une manière structurée le modèle précédant la réalisation du journal.  Habone est directrice au service « Maquette et mise en page » et six employés sont sous sa conduite.

Habone a posé ses pieds pour la première fois à la rédaction le 6 février 2000. « On était encore dans notre ancien bâtiment, rue de Rome. Et le journal, un hebdo qui change de peau, avec l’arrivée du numérique et de l’internet », se rappelle-t-elle. Un monde en évolution, des idées en ébullition et une jeune fille pleine de détermination pour écrire l’une des plus belles pages du journal et du pays. Cette tâche est une mission de tout temps puisqu’elle est entreprise dès le matin et peut se prolonger jusqu’à tard le soir.

Habone, c’est l’énergie débordante. La passion du métier. L’abnégation dans le travail. Le génie et la générosité. Le sourire éternel. Première représentante du genre féminin à la rédaction, Habone fait de la saisie de textes son premier quartier. Un monde dont elle dessinera très rapidement les contours, les yeux fermés. Si Habone a vite dompté le clavier, elle a gagné également le cœur de toute la Rédaction. Très appréciée de tous, rien ne semble l’arrêter. Habone formule clairement sa pensée si une incertitude arrive inopinément concernant un texte ou une illustration à éditer. Sa loyauté de s’acquitter de ses devoirs et la bonne entente avec les responsables de la Rédaction rendent plus aisé l’exécution du travail et assure la cohérence et l’harmonie entre son service et les autres services du journal. On peut dire que la responsable de la production de « La Nation » se conforme aux règlements qui s’imposent pour que les activités du journal soient continuellement en état de marche  et d’une exécution assidue.

En 2002, elle fait le grand bond et prend définitivement les commandes de la maquette du journal. Habone devenait tout simplement la première maquettiste djiboutienne de la presse. Qui l’aurait imaginé ? Directrice de la Production du journal, qu’elle a vu devenir entre ses mains un quotidien, cette mère de trois enfants, née le 7 janvier 1978, met chaque soir en maquette l’histoire de Djibouti. Pour l’éternité.                    

« N.Kadassiya » ou la plume avisée

Les organes de presse ont pris de plus en plus conscience, au cours de ces vingt  dernières années, de la nécessité de voir la diversité de la société djiboutienne se refléter au sein de leurs rédactions. En effet, au sein de notre quotidien, la politique avant-gardiste du président de la république pour promouvoir l’égalité des chances est appliquée à la lettre pour offrir à toutes les femmes l’opportunité de faire mieux que leurs collègues masculins.

Et depuis quelques années, beaucoup de femmes passionnées et pleines de talents ont intégré les rangs du premier quotidien de notre pays. Parmi elles, une jeune femme qui, au fil du temps, force le respect parmi tous ceux qu’elle côtoie. Nagat Abdourahim Abdou, ou de son nom de plume « N.Kadassiya» est la digne fille de l’un des premiers instituteurs de notre pays. Elle a appris très jeune que le travail, le sérieux et l’abnégation sont les armes pour aller très loin et avancer dans la vie.

Elle  commence sa carrière de journaliste en 2011 et elle gagne très vite la confiance de ses collègues masculins par son engagement dans la cause des femmes djiboutiennes. Féministe convaincue, elle clame haut et fort que les femmes djiboutiennes n’ont plus rien à prouver. Juriste de formation, elle se démarque par ses capacités à combiner sa vie de famille et son ambition de s’imposer dans cet univers très masculin.

N.Kadassiya est une jeune femme ambitieuse, qui combine aussi bien sa vie de mère que sa carrière de journaliste. Son intégration au sein de la rédaction de l’hebdomadaire « la Nation » a fourni un plus, puisque cette rédactrice est capable de couvrir n’importe quel sujet. Quand elle commence à écrire ses articles, elle est comme détachée de la vie réelle, elle fournit toute l’énergie nécessaire pour piocher les informations indispensables à la rédaction de ses papiers.

Disponible du lever du soleil jusqu’au soir, N.Kadassiya se comporte en vrai professionnelle et ne ménage aucun effort pour recueillir et traiter les informations à destination du public. Une chose est sûre, Nagat Abdourahim Abdou symbolise la maîtrise réelle du journalisme par la gente féminine.    

Quelque temps après avoir intégré le journal, elle décide de lancer la rubrique « Femmes d’aujourd’hui » qui lui permettra de gagner la confiance des lecteurs. Elle gravit les échelons puisqu’ elle devient en 2017 la première femme Rédactrice en Chef du Journal La Nation et aussi la première femme Chef de Service de l’Information.

Dans un univers principalement dominé par les hommes, Nagat Abdourahim Abdou a su combattre  tous les préjugés en s’imposant par sa plume. Mère de 4 enfants, elle apprend déjà  à ses 3 filles que rien ne peut les empêcher de faire mieux que les hommes et surtout  d’avancer sans jamais se retourner.

« Toutes les femmes ont le droit de faire ce qu’elles veulent sans tenir compte des préjugés, elles ont le droit d’avoir des ambitions et  bien souvent  le travail d’une seule  femme vaut mieux que celui de plusieurs hommes. C’est ce genre de message que nous devons  transmettre à nos enfants », répète-t- elle sans cesse à ses collègues.

Djibril Abdi Ali