Depuis sa reprise, en février dernier, par un groupe international d’origine libanais « Doumet Group », la Banque de Dépôt et de Crédit Djibouti (BDCD) est en pleine mutation.

Elle veut redorer son image, reprendre des parts du marché, redonner confiance à ses clients, à son personnel aussi… Bref, la banque veut redresser la barre et pour y arriver, le nouvel investisseur a mis le paquet.

Le Groupe Doumet y a en effet injecté environ 1 milliard de FD. Locaux, infrastructures,  logistiques, logiciels de comptabilité, système informatique et numérique… tout est en rénovation.

« Dans quelques mois, la BCDC sera capable d’offrir à ses clients un service de qualité, des plus modernes. Vous pouvez me croire », affirme, confiant, le Directeur général, Antoine Zeidan.

Du haut de sa taille de basketteur, l’homme ne reste jamais une demi-heure dans son « modeste » bureau. Il bouge, très souvent. Tantôt il inspecte l’état d’avancement des travaux de rénovation, tantôt il est de l’autre côté, avec ses employés regroupés dans un espace de travail restreint.

Sur son passage, il aborde tout ce qu’il croise, lance une petite blague à l’un, un petit bonjour à l’autre. Et puis, il s’arrête près d’un guichet, demande à la caissière, en pleine opération, si tout va bien. « Oui, tout va bien. Merci Monsieur le DG », répond la caissière. Souriant, il fixe du regard le client qui vient d’effectuer un retrait et lui exprime ses remerciements. « Merci de nous rester fidèle, de nous faire confiance. Nous vous offrirons bientôt un service meilleur. En attendant, j’espère que vous êtes bien servi », lance M. Zeidan à l’endroit du client.

« Le nombre de guichets disponible est très réduit certes, mais il y a un bien meilleur service», rétorque le client qui nous confiera plus tard avoir ouvert son compte en 2011.

Après cette courte et chaleureuse conversation, le Directeur général se rend dans un autre service. Là aussi, il aborde avec aisance, son sourire toujours accroché au visage, quelques un de ses employés. « Le personnel semble vraiment vous apprécier », lui dis-je.

« Je suis proche d’eux. Ils sont exceptionnels, soudés, confiants, déterminés à avancer dans leurs carrières et à faire avancer la banque », renchérit M. Antoine Zeidan. Au fait, il est de sa responsabilité de cultiver l’esprit d’équipe pour booster la performance.

« Pour atteindre les nouveaux objectifs que nous nous sommes fixés, il nous faut instaurer une relation de confiance entre responsables et employés, construire la cohésion et fonder une communauté de travail », affirme-t-il.

Visiblement, la BDCD est non seulement reprise mais elle est surtout relancée. Et elle compte revenir en force sur le marché. Très bientôt!

AAD/HM

« Notre ambition est d’offrir à notre clientèle un service de qualité à la pointe de la technologie »

Inaugurée en 2007 par le président Guelleh, la Banque de Dépôt et de Crédit Djibouti (BDCD) semble, depuis sa reprise en février dernier par un groupe international d’origine libanais « Doumet Group », résolument tournée vers l’avenir. Longtemps considérée comme une banque rétrograde, elle ambitionne désormais de concurrencer les banques de la place, prendre des parts du marché, créer de l’emploi et jouer un rôle fondamental dans le développement de l’économie du pays. Le groupe Doumet qui a acheté 76 % du capital, a injecté environ 1 milliard de FD pour capitaliser la banque et lui redonner vie. A en croire le président du conseil d’administration, Monsieur Hadi Naffi, la BDCD sera dans quelques mois une banque de référence, une banque modèle de la place. Interview…

Monsieur Hadi Naffi, vous êtes le président du Conseil d’administration de la Banque de Dépôt et de Crédit Djibouti, une structure bancaire qui a été reprise en février dernier par votre groupe d’investisseurs libanais. Décrivez-nous un peu l’état dans laquelle se trouvait la BDCD à votre arrivée…

La banque de Dépôt et de Crédit Djibouti (BDCD) a été inaugurée, vous le savez, en 2007. Les premières années qui ont suivi sa mise en service officiel, la banque a développé un important fonds de commerce comme toute institution financière ambitieuse. Quelques temps après cette période glorieuse, elle connaitra, soudainement, des moments difficiles qui vont sérieusement entacher son image. Je ne sais pas ce qui s’est réellement passé puisque je n’y étais pas, mais j’essaye de comprendre à travers les dossiers. La banque a eu un problème de ménagement, de gestion. Et ça peut arriver. Mais par contre ce que je n’ai pas compris, c’est surtout la raison pour laquelle les anciens responsables n’ont voulu rien faire pour corriger les erreurs et redresser la barre. C’est-à-dire qu’ils n’ont pas fait ce qu’ils devaient faire. Ils auraient facilement pu instaurer une nouvelle organisation, motiver le personnel, améliorer le service pour satisfaire les clients. Mais non, ils n’ont rien fait de tout ça. A ce stade, ils ont opté pour la seule option qui pouvait sauver la banque : la recherche d’un repreneur. Et il y a eu un nouvel investisseur qui a acheté 76 % des actions de cette banque.

Quel est le nom cet investisseur déjà ?

Le groupe international d’origine libanais « Doumet Group ». Il s’agit d’une grande entreprise familiale qui intervient dans plusieurs secteurs d’investissement.

Pourquoi donc cet investisseur a pris le risque de reprendre cette banque qui jouissait d’une mauvaise réputation ?

Permettez-moi d’abord de préciser que le Groupe Doumet est un investisseur sérieux, connu et respecté de par le monde. La décision de reprendre la BDCD est intervenue après réalisation d’une longue étude. Cette étude nous a révélé qu’elle avait des chances d’être redynamisée. C’est dans cette optique que le groupe Doumet a injecté environ 1 milliard de FD pour capitaliser et redonner vie à la BDCD, l’objectif étant d’en faire une banque de référence, une banque modèle de la place.

Comment comptez-vous réaliser vos ambitions ?

Eh bien pour réaliser nos ambitions, il nous faut investir et moderniser l’ensemble des structures qui composent la banque. Comme vous pouvez le constater, nous sommes actuellement en train de rénover les locaux et l’infrastructure logistique. Nous sommes également en train de moderniser les logiciels de comptabilité, du service numérique et informatique de la banque. Nous voulons disposer de tous les instruments nécessaires pour offrir à notre clientèle un service de qualité et surtout moderne. Nous prévoyons la mise en place dans plusieurs endroits de la capitale de guichets automatiques ou ATM. Nous allons lancer un système de mobile-banking, d’internet-banking. Tout cela donc pour offrir un service de qualité à la pointe de la technologie à notre aimable clientèle. Une fois tous ces objectifs atteints, nous pouvons cependant concurrencer les banques de la place, prendre des parts du marché, créer de l’emploi et jouer un rôle fondamental dans le développement de l’économie du pays.

La BDCD demeure la seule banque de la place qui ne dispose d’aucune agence. Est-ce vous comptez ouvrir des agences dans la capitale et dans les régions ?

Evidemment. Une fois qu’on sera lancé, nous allons ouvrir des agences puisque nous voulons, comme je vous ai dit, bien pénétrer le marché et contribuer à la croissance de l’économie nationale. Donc, on ouvrira des agences au rythme qu’il faudra, notamment en fonction de l’évolution de la situation de l’économie globale. Je ne peux pas, pour le moment, vous dire que nous avons prévu d’ouvrir une agence à tel endroit, parce que nous voulons tout d’abord nous lancer à partir de notre siège. Mais nous ouvrirons des agences en fonction des besoins dans des endroits que nous considérerons prioritaires comme par exemple à la nouvelle zone franche etc… Ce n’est qu’une idée parmi tant d’autres. 

Dernière question. A quand est prévue la fin des travaux de rénovation actuellement en cours dans la partie principale de la banque?

Nous estimons la fin des travaux vers septembre prochain, inchaallah. Vous savez, il est difficile de contrôler un chantier, surtout en cette période de pandémie. Mais le gros du travail est fait au niveau électromécanique, informatique, climatisation. On a donc toutes les raisons de croire que les travaux seront finalisés dans quelques mois.

Propos recueillis par AAD/HM