La Banque africaine de développement, en collaboration avec le ministère de la Femme et de la famille de Djibouti, et le Fonds des Nations unies pour la Population (FNUAP), a dévoilé les résultats préliminaires du Profil genre de la République de Djibouti. Celui-ci est destiné à établir un diagnostic actualisé de toutes les disparités de genre dans le pays et proposer des recommandations en vue de pallier à ces inégalités.


L’atelier de restitution, tenu le 8 février dernier à Djibouti, a réuni une soixantaine de représentants gouvernementaux, des agences des Nations unies, du secteur privé et de la société civile. Il avait pour thème une étude menée sous la supervision de Mme Nnenna Nwabufo, directrice générale adjointe du Groupe de la Banque africaine de développement pour l’Afrique de l’Est, et sous la direction opérationnelle de Mme Vanessa Moungar, directrice du département Genre, Femmes et Société Civile à la Banque. L’étude, qui visait à collecter des données, s’est déroulée sous forme d’entretiens individuels et de groupes de discussions, conduits entre les 28 janvier et 8 février dernier à Djibouti par Mme Egidia Rukundo, spécialiste des questions de genre au sein de la Banque. Des ministères, des organisations des Nations unies, des universités, des partenaires au développement et des représentants de la société civile ont été sollicités à cette occasion.

Selon les résultats de l’étude, d’importants progrès ont été réalisés par le pays en matière de promotion de l’égalité des genres mais aussi d’autonomisation des femmes. Il s’agit notamment de la signature et l’adoption des principaux instruments internationaux et régionaux sur la protection des droits humains et ceux promouvant spécifiquement l’égalité femmes-hommes (EFH), progrès réalisés malgré les difficultés dans l’application de certaines lois au niveau national. Concernant l’accès à l’éducation, le taux brut de scolarisation à l’école primaire est de 98% pour les garçons et 93% pour les filles. Toutefois, le taux d’alphabétisation pour les plus de 15 ans est de 43,3% pour les femmes et 62,7% pour les hommes.  Le problème de mutilation génitale est encore récurrent mais le pays a fait des progrès qui ont contribué à une baisse conséquente et significative de 97,2% (2002) à 78,4% (2012) chez les femmes de 15 à 49 ans. Quant au problème de la malnutrition, il persiste, et touche principalement les garçons de moins de cinq ans.

Globalement, l’étude montre que tous les indicateurs socio-économiques s’améliorent grâce aux mécanismes mis en place par le gouvernement pour lutter contre les inégalités sociales, économiques et de genre.

Mme Moumina Houmed Hassan, ministre de la Femme et de la Famille de Djibouti, a remercié la Banque pour son soutien à l’élaboration de cette étude, qui va permettre de créer une base de données élargie sur les questions du genre dans les secteurs de développement à Djibouti. «L’étude va fournir les données et indicateurs désagrégés selon le genre dans différents secteurs et une analyse des causes et effets des inégalités constatées, ce qui va renforcer l’Observatoire du genre en cours de reconstitution », a précisé la ministre. Elle a par ailleurs invité tous les participants à contribuer à l’étude en fonction de leurs domaines de compétences respectifs et a sollicité le soutien technique et financier de la Banque et des autres partenaires au développement dans la mise en œuvre des recommandations émises. L’étude initiée par la Banque a pour objectif de faciliter la prise en compte de la dimension genre dans toutes ses opérations de financement à venir.