Sous l’égide du Ministère de l’Intérieur, le Haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés en collaboration avec l’ONARS, a organisé lundi 20 Juin 2022, la cérémonie commémorative de la Journée mondiale du réfugié, édition 2022. L’événement qui s’est déroulédans le village d’Ali Addeha regroupé une foule de personnalités publiques, les agences du Système des Nations Unies, des représentants des réfugiés et divers partenaires humanitaires et développement.

Cette année, la fête était placée sous le thème du Droit d’asile et de la protection due aux réfugiés. Une thématique qui a une résonnance particulière dans un contexte sécuritaire internationale particulièrement troublé qui a vu des millions de personnes fuir la guerre ou la persécution notamment en Ukraine, suite à l’invasion russe. La solennité habituelle était empreinte de gravité parmi les officiels et l’assistance. Une fête quelque peu gâchée par les évènements en Ukraine, nous confiait un officiel onusien. 

Mais les réfugiés n’entendaient pas laisser leur journée passer à la trappe. Ils ont fait preuve d’imagination, d’enthousiasme et de ferveur pour mettre une ambiance folle dans les tribunes officielles et le grand public, venu en nombre pour participer à la fête commémorative. Puis, les ténors des villages de réfugiés d’Ali Addeh, de Holl-Holl et Markazi se sont succédés à la tribune officielle pour rappeler l’objectif de cette journée qui est de marquer une pause pour évaluer les conditions de vie des réfugiés et leurs attentes. Les uns et les autres ont chaleureusement remercié le gouvernement et les organismes internationaux pour les progrès notables dans le statut du réfugié qui a connu des avancées notables.

« L’école, l’hôpital, la sécurité sociale et le marché du travail » La république de Djibouti, est un havre accueillant et une mère nourricière pour le réfugié, mais plus globalement pour la veuve et l’orphelin, disait l’un des intervenants.

Des propos que n’allait pas démentir le Secrétaire exécutif de l’ONARS, M. Houssein Hassan Darar, qui a prononcé un mot bien senti comme il en a l’habitude. L’occasion pour lui de rappeler que « cette Journée mondiale dédiée au réfugié est l’occasion pour nous tous de nous incliner et de montrer respect et humanité devant toutes les souffrances, les drames et les cataclysmes qui malheureusement font partie de notre vie ici-bas. Et d’assurer que « La république de Djibouti a toujours été aux côtés des réfugiés et demandeurs d’asile, qu’elle accueille, traite et considère comme ses propres enfants ».

M. Houssein Hassan Darara surtout mis en lumière le respect et la promotion de ce droit à l’asile qui ont été renforcé sous l’impulsion du président de la République, Son Excellence El Hadj ismail Omar Guelleh, dont le gouvernement a mis en place un arsenal législatif pour garantir la protection et la promotion des droits des réfugiés.

M. Yohondamkoul SAKOR, Représentant du HCR a pris la parole pourrappeler que la « Journée mondiale du réfugié est une journée pour honorer le courage, la force et les contributions des millions de personnes, à travers le monde, qui ont été forcées de fuir leur foyer en raison de la violence, de la guerre ou de la persécution. Elle nous rappelle qu’avec l’aide de la Communauté Internationale et des communautés hôtes, les réfugiés et demandeurs d’asile peuvent reconstruire leur vie, tisser des liens, et même prospérer ». Il a insisté sur le droit de toute personne à rechercher la sécurité, qui qu’elle soit, d’où qu’elle vienne et quel que soit le moment où elle a été forcée de fuir.

M. SAKOR a rendu hommage à la République de Djibouti qui est un exemple en matière d’inclusion et protection des réfugiés. « De 2016 à nos jours, des progrès notoires ont été enregistrés dans la mise en œuvre du Cadre d’Action global pour les réfugiés à Djibouti, malgré les défis de tout bord. Dans le domaine de l’Education, nous allons bientôt voir la troisième promotion des bacheliers réfugiés dans les quatre localités, 40 ont déjà reçu le baccalauréat pendant les deux dernières années » a-t-il insisté.

Pour clôturer la célébration, le ministre de l’Intérieur, M. SaidNouh Hassan a prononcé un important discours où il a souligné que depuis près de 43 ans, la République de Djibouti assure le gîte et le couvert mais aussi la sécurité aux réfugiés qui représentent un ratio particulièrement élevé par rapport à sa démographie. Le ministre a mis l’accent sur les difficultés de la République de Djibouti dont les richesses limitées ne permettent pas de prendre en charge toute seule le fardeau des réfugiés. D’où son appel pour un partage des responsabilités entre le gouvernement et la communauté internationale qui doit accentuer son apport financier. Il a tout de même rendu hommage aux institutions partenaires privilégiées comme le HCR et le PAM qui assure le don de vivres et les non vivres ainsi que tous les besoins élémentaires. Il a adressé également une mention spéciale à l’IGAD, «notre précieux partenaire  qui a fourni des équipements de protections individuelles au plus fort de la crise sanitaire à travers le Ministère de la Santé». Il a conclu son intervention en  exhortant tout un chacun à  reprendre de plus belle l’essentiel des programmes pour une meilleure intégration du réfugié dans le tissu économique soit le pays d’origine ou dans le pays d’accueil.

La fête a été un moment de communion et de fraternité entre les réfugiés et les communautés hôtes qui ont partagé de beaux moments avec les officiels et les invités d’honneur. Il faut reconnaitre que la symbiose a pris entre toutes ces belles âmes depuis bien longtemps. Comme quoi, la solidarité légendaire des djiboutiens aura traversé les époques. La Nation souhaite une excellente fête à nos amis réfugiés !

MAS