Sous l’égide du Ministère de l’Intérieur, le Haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés en collaboration avec l’ONARS, a organisé dimanche dernier la cérémonie commémorative de la Journée mondiale du réfugié, édition 2021. L’événement qui s’est déroulé dans la salle des spectacles de l’Institut français de Djibouti a regroupé une foule de personnalités publiques, les agences du Système des Nations Unies, des représentants des réfugiés et divers partenaires humanitaires et développement.
Cette année, le thème dédié à cette célébration était « Ensemble on se soigne, on apprend et on rayonne ! » Un slogan significatif et évocateur qui met l’accent sur les besoins en soins de santé, d’éducation et d’épanouissement à travers les sports et les arts qui aident à l’accomplissement et l’épanouissement du réfugié au même titre que les citoyens du monde.
Après une prestation musicale par la troupe des petites tailles, le Secrétaire exécutif de l’ONARS, M. Houssein Hassan Darar, a ouvert le bal par un mot de bienvenue. L’occasion pour lui de rappeler que « La république de Djibouti a toujours été aux côtés des réfugiés et demandeurs d’asile, qu’elle accueille, traite et considère comme ses propres enfants ».
M. Houssein Hassan Darar a surtout mis en lumière combien « la protection et la recherche de solutions durables en faveur des réfugiés sont des engagements respectés par la république de Djibouti conformément au Cadre d’Action global pour les réfugiés. Il a, par ailleurs, souligné une avancée majeure dans l’intégration des réfugiés an matière d’éducation, de santé et de protection sociale.
Cette brève introduction a ouvert la voie à une série de témoignages des réfugiés qui ont raconté leurs expériences de vie et leurs parcours personnels sous le ciel djiboutien. Les leaders communautaires ont expliqué leurs renaissances après avoir fui la haine et les violences chez eux pour trouver un foyer sûr et une vie décente en république de Djibouti. Un pays d’accueil où ils se sentent chez eux car ils ont droit et accès aux services sociaux de base pour eux-mêmes et pour leurs propres enfants.
Des enfants dont certains vont aujourd’hui à l’université, ou ont droit à une formation professionnalisante et des emplois décents voire même des activités génératrices de revenus et des affaires fructueuses.
Ce sont les témoignages successifs d’un jeune réfugié qui fréquente l’Université de Djibouti, et d’une jeune femme réfugiée qui a suivi une série de formations et qui se prépare à se lancer dans le monde professionnel. Des témoignages poignants qui ont fortement ému l’audience et ont eu le mérite de provoquer leur compassion. Après les récits des réfugiés, M. Yohondamkoul SAKOR, Représentant du HCR a pris la parole pour également partager sa propre expérience avec la vie d’asile et a affirmé que « personne au monde ne choisit d’être réfugié, on le devient au gré des évènements, souvent indépendants de notre volonté. » Il en a retenu une leçon qu’il a résumé en ces termes : « quel que soit la nature de l’accueil et l’assistance matérielle qu’on vous apporte, vous allez dans un premier temps ressentir un vide en vous, vous ressentez comme une rupture de votre cordon ombilical avec votre pays, votre société et votre communauté. Vous êtes dépaysés socialement, culturellement, économiquement et les conséquences parfois sur le plan physique, psychologique et moral peuvent être désastreuses ». M. SAKOR a conclu son témoignage à travers un mot qui en dit long sur l’expérience de la protection internationale et l’accueil que reçoivent les réfugiés à Djibouti. Il a ainsi indiqué que les réfugiés vivent une « RENAISSANCE, malgré les défis de tout bord. A Djibouti, cette renaissance, ou cette nouvelle forme de vie, les réfugiés la doivent au Président de la République, son Excellence M. Ismaïl Omar Guelleh, qui a eu la clairvoyance de dire oui à la nouvelle stratégie du HCR dénommée Cadre d’action Global pour les réfugiés, lors du sommet de New York en 2016. Et depuis lors, le gouvernement et les différents acteurs et partenaires engagés dans cette thématique ne ménagent aucun effort pour aider à l’inclusion des réfugiés dans les programmes sociaux et plus globalement le Plan national de développement ».
Le Représentant du HCR n’a pas manqué de souligner le rôle des communautés hôtes et de la communauté internationale ayant favorisé cette renaissance. Car, a-t-il dit, « les réfugiés la vivent également grâce aux communautés hôtes d’Ali Addeh, de Holl Holl et de Markazi qui ont accueilli les réfugiés, qui partagent leurs maigres ressources et vivent en symbiose avec eux. Cette renaissance est également portée à leurs main grâce à la Communauté Internationale et toutes les institutions et agences qui en découlent. Je pense notamment aux institutions financières, comme la Banque Mondiale qui soutient les efforts de l’Etat de Djibouti dans l’Inclusion des réfugiés, les Agences des Nations Unies qui, à travers le UNDAF, font de l’inclusion des réfugiés dans le plan développement une priorité selon le principe sacro-saint « de ne Laisser personne derrière», l’Union Européenne, BPRM et l’ensemble des donateurs qui conjuguent leurs efforts financiers pour soutenir et améliorer les conditions des réfugiés à Djibouti ». Il a conclu son intervention en faisant une lecture intégrale de la déclaration du Haut-commissaire des nations unies pour les réfugiés, M. Fillipo Grandi, avant de céder la parole à Mme Barbara MANZI, la Coordinatrice résidente du système des Nations unies à Djibouti. Sa brève intervention fut surtout l’occasion de féliciter et remercier autant le gouvernement que le HCR pour les efforts et leur travail en bonne intelligence pour renforcer le bien-être et l’inclusion des réfugiés dans les programmes nationaux de développement. Elle a, d’une part réitérée l’engagement continu de Nations unies à appuyer le gouvernement de Djibouti pour l’amélioration des conditions de vie des citoyens et des réfugiés, et a exhorté, par ailleurs, à continuer à tenir ses obligations et engagements internationaux.
Pour clôturer la célébration, le ministre de l’Intérieur, M. Said Nouh Hassan a prononcé un important discours dans lequel il a d’abord rappelé la portée de la thématique de la Journée mondiale du réfugié, édition 2021.
Il a mis l’accent sur le « message subliminal qui appelle à l’élargissement de l’accès des réfugiés aux soins de santé primaires et secondaires, à la santé sexuelle et reproductive, à la nutrition et aux services de santé mentale. Il plaide aussi pour transformez la vie des jeunes réfugiés talentueux en faisant un don pour leurs bourses d’études universitaires. Car l’éducation aide les refugies à se construire un meilleur avenir.»
Puis, il a longuement insisté sur les succès du Cadre d’action global pour les réfugiés depuis les engagements pris par le président de la République, Son Excellence Monsieur Ismail Omar Guelleh, au Sommet de New York en 2016.
« Le gouvernement de Djibouti est resté actif dans la mise en œuvre effective de cette stratégie», ce qui constitue un motif de fierté pour Djibouti, qui est à l’avant-garde des valeurs humanistes prônées par le HCR à l’égard des réfugiés et des déplacés en leur assurant une protection et une inclusion maximale à Djibouti. Pour rappel, il a souligné les deux lois et le décret d’application qui ont été pris depuis lors et qui ont favorisé l’inclusion des réfugiés dans nos systèmes d’éducation, de santé et de protection sociale.
Mieux encore, nous avons aidé à la mise en place de projets qui favorise l’autonomisation des réfugiés et le renforcement des progrès socio-économiques des communautés hôtes aussi bien dans les villages de réfugiés qu’en milieu urbain.
La célébration de la Journée mondiale du réfugié, édition 2021, a été une cérémonie haute en couleurs autant pour les réfugiés que pour les invités.