A l’instar des pays du monde, la république de Djibouti a célébré le jeudi 20 juin dernier, la journée Mondiale du réfugié. L’événement qui s’est tenu au Palais du peuple a été pour Djibouti, un des rares pays au monde où les réfugiés bénéficient des mêmes avantages que les citoyens notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la protection sociale, de compléter le processus d’intégration des réfugiés avec l’inclusion de ceux parmi eux, vivant avec un handicap dans le système national.

C’est dans une ambiance empreinte de solidarité et d’engagement, que les activités commémoratives de la journée mondiale du réfugié se sont déroulées le jeudi 20 juin dernier au Palais du peuple.  

Placée sous le thème : « Solidarité avec les réfugiés – Pour un monde qui accueille les réfugiés », la célébration de la journée mondiale dédiée aux réfugiés, a réuni dans la salle de conférence de cet édifice nationale, des hauts responsables d’organisations internationales et régionales parmi lesquelles le représentant de l’UNHCR à Djibouti, Yohondamkoul Sakor, le colonel Yahya Mohamed Magareh conseiller technique du Ministère de l’intérieur, du secrétaire exécutif par intérim de l’Office national d’assistance aux réfugiés et sinistrés (ONARS), Mohamed Ali Kamil, des hauts responsables de l’ANPH, des ambassadeurs et représentants d’organisations onusiennes, des portes voix de différentes communautés de réfugiés de Djibouti et des nombreuses autres personnalités anonymes.

Tout ce beau monde partage la même conviction, l’importance de la solidarité internationale et de la coopération pour garantir la protection et le bien-être des réfugiés. Djibouti, étant un exemple mondial dans ce domaine.

En effet, des victimes de la guerre de l’Ogaden quelques mois après l’indépendance du pays en 1977, à ceux chassés par la guerre du Yémen en 2015, en passant par les flux d’émigrés éthiopiens de la sécheresse des années 80 et des somaliens fuyant depuis les guerres dans leur pays en 1991, la république de Djibouti, unique pôle de stabilité dans une sous-région en crise, a toujours été une terre d’asile pour des nombreux réfugiés en provenance des pays limitrophes à savoir l’Ethiopie, la Somalie, l’Erythrée et le Yémen.

Signataire en 2016, du cadre d’action globale pour les réfugiés (CRRF) et en 2018 du pacte mondial pour les réfugiés, le pays a entrepris depuis, des nombreuses actions permettant aux milliers de réfugiés résidents sous ses cieux, de bénéficier au même titre que les djiboutiens, de la gratuité des services publics de base tels que la santé, l’éducation et la protection sociale.

La cérémonie commémorative de l’édition 2024 de la journée mondiale du réfugié, a été l’occasion pour la république de Djibouti, de se pencher cette fois-ci, sur les membres de ces réfugiés vivant avec un handicap.

C’est du moins le sens du thème choisi par le gouvernement djiboutien pour cette journée : « Vers une inclusion des réfugiés vivant avec un handicap dans le système national ». Il s’agit là d’une nouvelle initiative de plus, visant l’intégration des réfugiés handicapés dans la société.

Au cœur de la célébration de cette journée à Djibouti, des stands d’exposition du savoir-faire des réfugiés résident à Djibouti, des performances culturelles et des témoignages poignants ont captivé les participants, offrant un regard authentique sur les réalités des réfugiés sur notre territoire dont notamment leur résilience.

Sous le haut patronage du ministère du l’intérieur, cette journée a été marquée par une série de discours dont en premier celui du ministre de l’intérieur, M. Saïd Nouh Hassan lu par son conseiller technique, le colonel Yahya Mohamed Magareh qui a d’emblée souligné que « Djibouti est déterminée à continuer d’œuvrer pour un monde où chaque réfugié est accueilli avec dignité et respect » avant d’indiquer que « La République de Djibouti héberge à ce jour sur son territoire 31 528 réfugiés et Demandeurs d’Asile » et de lancer dans la foulée un appel aux bailleurs de fonds et à la communauté internationale pour augmenter le soutien financier.  

En ce qui concerne les réfugiés en situation de handicap « nous devons redoubler d’efforts pour garantir que chaque réfugié puisse vivre dans la dignité et surtout veiller aux besoins spécifiques des réfugiés en situation de handicap » a-t-il déclaré. Le porte-parole du ministre de l’intérieur pour cette occasion, le colonel Yahya Mohamed Magareh a en outre évoqué l’enrôlement de quelque 590 réfugiés en situation de handicap dans le système national en vue a-t-il précisé de leurs « permettre d’accéder à des services spécifiques et adaptés ».  

Pour sa part, le Représentant résident de l’UNHCR à Djibouti, Yohondamkoul Sakor, a souligné l’importance de la solidarité et des solutions pour les réfugiés, thèmes centraux de cette journée. Il a rappelé que, face à l’augmentation record des personnes déplacées de force et aux conflits mondiaux persistants, la solidarité envers les réfugiés est plus cruciale que jamais. « Les réfugiés aspirent à ce qu’on leur donne leur chance, pas à l’assistanat. Nombre d’entre eux ont des compétences, des qualifications et des idées innovantes. Lorsqu’on leur en donne la possibilité, ils apportent une réelle contribution à la communauté et à l’économie du pays d’accueil » a-t-il plaidé par la suite.   

Pour la directrice de la division de la santé et du développement social, Fathia Alwan qui l’a suivi, « la région abrite plus de 23 millions de personnes déplacées, dont 5 millions de réfugiés ».

« Malgré une diminution des fonds alloués au développement et à l’aide humanitaire » les États membres de l’IGAD ont adopté selon la responsable de l’organisation qui regroupe les pays de la région, « une approche régionale pour des solutions durables suite au sommet de mars 2017, en se concentrant sur l’intégration locale et la coopération régionale». La Plateforme de soutien de l’IGAD a permis a-t-elle précisé « des avancées notables, notamment l’inclusion des réfugiés dans les systèmes éducatifs nationaux et la formation de 755 enseignants ». Mme Alwan a réaffirmé l’engagement continu de l’IGAD en faveur des réfugiés et des déplacés dans la région.

On entendait des propos similaires dans les interventions du coordinateur du système des Nations Unies à Djibouti, M. José Barahona, du secrétaire exécutif par intérim de l’ONARS, Mohamed Ali Kamil et de la représentante de l’ANPH.

A travers cette journée, Djibouti a une fois de plus affirmé son engagement pour assurer un avenir meilleur chargé d’espoir pour les milliers de réfugiés résidant dans son territoire.

Rachid Bayleh

Le parcours inspirant de 3 jeunes réfugiés aux trajectoires remarquables  

Success story de Zakaria, Mohamed et Badri, trois symboles de courage et de résilience dont le parcours met en lumière la générosité de Djibouti, qui constitue un exemple pour son accueil et son hospitalité aux milliers de réfugiés vivant sous ses cieux. Zakaria et Mohamed, nés en 1991 dans le camp de réfugiés d’Ali Addeh, sont devenus des exemples brillants de réussite académique. Issus de familles ayant fui la guerre en Somalie, ces deux jeunes hommes se sont classés premier et quatrième de leur promotion en Licence de langues et littératures anglaises à l’Université de Djibouti. Grâce à des politiques d’intégration efficaces et au soutien de la communauté djiboutienne, Zakaria et Mohamed ont pu grandir et s’épanouir sans ressentir la ségrégation. Ils s’apprêtent maintenant à poursuivre leurs études en Turquie avec des bourses d’excellence, du chef de l’Etat.

Quant à Badri Mohamed Dolal, il a vécu une jeunesse marquée par la violence et l’exil. Né en 1977 en Éthiopie, il a dû fuir son pays après la mort de son père. Réfugié à Djibouti puis au Canada, Badri a su s’adapter à une nouvelle culture et bâtir une nouvelle vie. Aujourd’hui père de trois enfants, il est un modèle d’intégration et continue d’investir dans son pays d’origine, l’Éthiopie, tout en conservant des liens étroits avec Djibouti dont il compte également investir dans le domaine de l’hôtellerie.

RB