Dans le cadre de la journée internationale pour l’élimination de la violence basée sur le genre, la vice-présidente de l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes (UNFD) Hasna Houmed Bilil a lancé officiellement mercredi dernier, lors d’une cérémonie qui s’est déroulée dans la salle de conférence du siège de son organisation, la campagne des 16 jours d’activisme visant à prévenir et lutter contre la violence à l’égard des femmes et des filles. L’événement qui se poursuivra jusqu’au 10 décembre prochain, date de la célébration de la journée internationale des droits de l’Homme, consiste pour l’UNFD et le MFF, principaux organisateurs de cette cérémonie, à éliminer complètement ces actes barbares sur l’ensemble du territoire national.

La salle de conférence du siège de l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes (UNFD) sis sur la long du boulevard Hassan Gouled Aptidon, a abrité mercredi dernier, la cérémonie de lancement de la campagne des 16 jours d’activisme qui permet selon les instigateurs de cette journée de lutter contre les violences basées sur les femmes et les filles.

Le thème choisi par l’ONU pour l’édition 2020 de cet événement est assez évocateur « Tous Unis  2020 : Orangez le monde : financez, intervenez, prévenez, collectez !  ». Il invite les gouvernements, la société civile, les organisations féminines, les jeunes, le secteur privé, les médias et l’ensemble du système onusien à unir leurs forces pour lutter contre la pandémie mondiale de violence subie par les femmes et les filles.

Organisé par le l’UNFD en collaboration avec le ministère de la femme et de la famille (MFF), l’événement a réuni sur place, la vice-présidente de l’UNFD, Hasna Houmed Bilil, la ministre de la femme et de la famille, Moumina Houmed Hassan, la ministre des affaires sociales et des solidarités, Mouna Osman Aden, le ministre de la santé, Mohamed Warsama Dirieh, la représentante FNUAP à Djibouti, Aicha Ibrahim Djama, le secrétaire général du ministère de la justice et des affaires pénitentiaires, Maki Omar

Abdoulkader, le représentant de l’UNHCR,  Yohondamkoul Sakor, le président de la commission nationale des Droits de l’Homme, Saleban Omar Oudin, les femmes parlementaires, des femmes élus locaux et des portes voix des différentes associations féminines des différentes communes de la capitale. Des cadres de l’UNFD dont la secrétaire générale de cette organisation de femme de notre pays, Fatouma Moussa Abdi et des nombreuses femmes issues des forces de sécurités nationales ont également assisté à cet événement d’importance capitale quant à la prévention et à l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles. Tout ce beau monde réuni a, après une lecture d’un verset du Saint Coran, écoute attentivement les résultats de données collectées sur les violences à Djibouti.

Dans sa présentation, la coordinatrice de la cellule d’écoute d’information et d’orientation de l’UNFD, Saharla Hassan Ali a fait part à ses interlocuteurs en majorité femme que le taux le plus touché est la tranche d’âge comprise entre 20 et 39 ans.

En ce qui concerne les statuts des victimes, Mme Saharla a indiqué que 78% sont des nationaux, 12% des réfugiés, 5 % des migrants et 5 % des résidents étrangers. Ces données collectées durant la période allant du 1 janvier au 31 octobre 2020 indiquent qu’un chiffre assez important de 1058 femmes violentées sur l’ensemble du territoire national. Selon elle, les femmes les plus touchées sont celles issues des communes de Balbala et de Boulaos.

Tous Unis pour prévenir contre les violences faites aux femmes

Dans la série des discours, la président de l’UNFD, Hasna Houmed Bilil qui s’est exprimée la première a indiqué que le combat concerne toute la société. « Durant ces 16 jours, d’activisme, notre organisation va mettre en œuvre un éventail d’actions de formations, d’informations et de sensibilisation dans la capitale et les régions de l’intérieur ainsi que dans les 3 villages de réfugiés » a-t-elle déclaré.

La vice-présidente Hasna Houmed a mis l’accent sur la particularité de cette année, qui selon elle, a connu une flambée de violence à l’égard des femmes et des filles.

En effet, le confinement décrété par les gouvernements pour atténuer la propagation du COVID-19 a fait en sorte que les femmes et les hommes se retrouvent cloués dans les maisons.

« Les actes de violences envers les femmes et les filles se sont démultipliés, en particulier les manifestations physiques, psychologiques, sexuelles et économiques» a-t-elle dit avant de mettre l’accent les actions entreprises par son organisation pour faire face au COVID-19 et les violences des femmes.

Selon elle l’UNFD est intervenue pour palier à la problématique du l’insécurité alimentaire en fournissant des aides de proximité et en ce qui concerne les violences sur les femmes, la cellule d’information et d’orientation (CEIO) prenait en charge les victimes à travers une ligne verte gratuite mis à la disposition des femmes djiboutiennes.

La représentante du FNUAP à Djibouti, Aicha Ibrahim Djama qui l’a suivi, déclaré que le moment est venu pour mettre fin non seulement les violences faites aux femmes mais également les mutilations génitales féminines qui selon elles sont des  pratiques néfastes.

«Il est temps de se lever et d’en dire assez sur la violence non seulement un jour mais 365 jours par an» lance-t-elle à l’endroit de ses interlocuteurs.

De son côté le représentant à Djibouti de l’UNHCR, Yohondamkoul Sakor a souligné que son organisation onusienne pense que la violence sexuelle et sexiste est un problème qui doit être abordé par tous et à tous les niveaux en raison des souffrances qu’elle cause et de l’ampleur du problème dans le monde. « Les inégalités de statut et de relations de pouvoir dans la société font souvent que les femmes sont beaucoup plus exposées à la violence et au harcèlement » a-t-il ajouté.

Pour sa part le secrétaire général du ministère de la justice, chargé des affaires pénitentiaires et des droits de l’homme, Maki Omar Abdoulkader n’a pas caché sa conviction que dorénavant dans le domaine de la justice, les violences basées sur les genres ne seront plus toléré.

Pour clôturer cette série de discours, le ministre de la santé, Mohamed Warsama Dirieh a souligné que la pandémie de la COVID-19 a bafoué certains droits humains dont notamment ceux des femmes. «A Djibouti, nous avons fait face à une épidémie sans précédent qui a retenu et mobilisé toute l’attention, l’énergie et les efforts du gouvernement dans son intégralité»  a-t-il bien expliqué avant de soulever les principales préoccupations de son département ministériel.

Bref la journée d’hier semblait faire évoluer la situation et faire bouger les choses pendant cette pandémie de COVID-19 et éliminer complètement ces actes barbares et inhumains dans l’ensemble du territoire national.

Rachid Bayleh