A l’instar des pays du monde, la république de Djibouti a célébré le samedi 21 septembre dernier, la journée internationale de la paix.
Placé sous le thème “Cultivons la Paix”, l’évènement organisé conjointement par l’antenne de l’UNESCO sous nos cieux, l’Agence Nationale pour la Promotion de la Culture (ANPC), le PNUD et l’institut DERE, a servi de plateforme de réflexion collective et d’engagement pour la paix.
Instaurée en 1981, par les Nations Unies, la Journée internationale de la paix est célébrée le 21 septembre de chaque année pour sensibiliser les communautés sur l’importance et la nécessité d’une culture de paix, dans un monde marqué par des tensions géopolitiques et des conflits prolongés.
A Djibouti, la cérémonie commémorative de cette journée s’est tenue dans l’auditorium de la Bibliothèque Nationale. Elle a réuni sur place des experts, des diplomates, des jeunes et des acteurs culturels pour échanger sur divers sujets liés à la thématique proposée cette année dont notamment les mécanismes de résolution des conflits et la contribution des femmes et des jeunes à la préservation de la paix.
Au cours de la cérémonie de lancement des activités de cette journée, le directeur général de l’ANPC, Mohamed Houssein Doualeh a insisté sur l’importance de cette journée, qui selon lui « ne se limite pas à des mots, mais se poursuit avec des actions concrètes qui traduisent notre engagement pour la paix ».
« Cette journée, dédiée à la promotion des idéaux de paix et d’harmonie entre les peuples, résonne particulièrement dans nos cœurs en cette période où la paix est plus que jamais essentielle pour notre développement et notre coexistence » a-t-il déclaré. « Ensemble, nous devons œuvrer pour un monde où la paix ne soit plus un idéal lointain, mais une réalité concrète, vécue au quotidien par tous » a-t-il ajouté avant d’inviter les participants à s’engager activement dans les ateliers et débats prévus tout au long de la journée.
Le coordonnateur du Système des Nations Unies à Djibouti, Jose Barahona qui l’a suivi, a rappelé les efforts des Nations Unies en faveur de la paix. « Il est important pour les jeunes de continuer à promouvoir, maintenir et contribuer à la paix autour d’eux. La culture de la Paix à Djibouti peut s’exporter dans les autres pays. Les populations des pays voisins méritent aussi de jouir de la même paix qui règne à Djibouti », a-t-souligné.
Pour sa part, la cheffe du bureau local de l’UNESCO, Mme Idyl Moussa Iye, a mis l’accent sur l’importance de la culture et de l’éducation pour promouvoir une paix durable. « La Paix, c’est plus que l’absence de guerre. C’est un processus continu qui exige justice, équité & inclusion. Nous devons nous efforcer de rechercher, dans les traditions et les cultures, les principes et les valeurs qui nourrissent la paix et le vivre ensemble» a plaidé Mme Idyl Moussa qui a également souligné l’importance de l’éducation à la paix, et son rôle clé dans le renforcement du dialogue et de la compréhension mutuelle entre les peuples.
Quant à la représentante résidente du PNUD, Mme Emma N’Gouan-Anoh a souligné l’importance de la tolérance, de l’entraide et de la coexistence pacifique pour promouvoir le développement des peuples. « La paix, au-delà de ce mot est donc aussi un comportement à avoir, un respect envers les autres » a précisé la responsable onusienne.
Un panel de discussion riche…
L’importance du rôle des jeunes dans la paix a été un des points centraux des débats. Lors de son intervention, l’Ambassadeur Mohamed Idriss a souligné que « le maintien de la paix passe par la jeunesse», en rappelant l’initiative de l’Union africaine qui a mis en place un poste d’envoyé spécial pour la jeunesse.
Ce message a été renforcé lors du débat Youth-Space for Peace, où des jeunes djiboutiens ont partagé leurs idées et propositions sur la manière dont ils peuvent contribuer à promouvoir une culture de paix, tant au niveau local qu’international.
Le dialogue interculturel a également été mis en avant comme un outil puissant pour promouvoir la paix.
L’Ambassadeur Ahmed Araita a rappelé que « les efforts pour rencontrer l’autre, le comprendre et l’écouter font aussi partie de l’arsenal japonais pour cultiver la paix ». En évoquant les mécanismes traditionnels de résolution des conflits à Djibouti, M. Ilmi Awaleh a mis en avant le rôle du dialogue sous l’arbre à palabres, pratique ancestrale qui privilégie la parole et la réconciliation au sein des communautés locales.
Dans son intervention, Dr. Zora Mohamed, expert en relations internationales, a évoqué le rôle des femmes dans les négociations de paix. « Les femmes, avec leur sensibilité culturelle, permettent la résolution non violente des conflits », a-t-elle déclaré, rappelant l’importance de leur inclusion dans les processus de paix à tous les niveaux.
Mme Aïcha Robleh a, pour sa part, alerté sur les dangers du silence dans les conflits: « Il ne faut pas que le silence s’installe. C’est lui qui déclenche le feu de la guerre», exhortant ainsi à un dialogue permanent pour prévenir les violences.
Rappelons que la cérémonie dédiée à la journée internationale de la paix a également mis en lumière le rôle crucial que joue Djibouti dans la promotion de la paix, non seulement à l’échelle régionale, mais aussi au niveau international, en tant que modèle de stabilité dans une région tourmentée.
Un concert pour célébrer la paix
Les activités dédiées à cette journée se sont achevées par un concert intitulé «Cultivons la Paix », réunissant des artistes locaux et internationaux. Un moment fort d’émotion a été la présentation de la chanson « Chantons la paix », spécialement composée pour l’occasion, par les artistes nationaux. Il est à noter qu’à travers cette célébration, la République de Djibouti a démontré une fois de plus, son attachement indéfectible à la paix et son rôle de catalyseur dans la région pour promouvoir des valeurs de tolérance, de respect mutuel et de dialogue, éléments essentiels pour un avenir harmonieux.
rachid bayleh