Parmi les journées des Nations Unies célébrées par la communauté mondiale, la Journée Internationale de la Femme représente pour nous autres femmes l’occasion propice pour dire qu’en tant que moitié de la population mondiale, nous participons autant que les hommes à la marche du monde et que nous oeuvrerons toujours à la protection de nos droits souvent non reconnus dans un nombre non négligeable de pays.

Nous sommes donc toutes appelées, aujourd’hui et tous les ans, à la même date, à évaluer nos progrès en même temps qu’à pointer du doigt les défis qui nous attendent pour briser les tabous anachroniques qui nous dénient notre pleine capacité à être les égales des hommes dans la construction du développement durable de nos pays.

Monsieur le Président, les femmes djiboutiennes se doivent de vous exprimer leurs remerciements déférents car, bien souvent, votre volonté politique de promouvoir leur statut a précédé leurs demandes montrant ainsi, et à chaque fois, que vous êtes le fils de ce pays qui sait prendre le pouls de leurs aspirations au mieux-être et le précurseur des réponses concrètes à leur apporter.

Cette confiance par vous placée en la femme djiboutienne nous a toutes stimulées pour apporter à notre patrie notre savoir-faire et à le faire avec beaucoup de fierté et de reconnaissance.

Un bref tour d’horizon des réalités qui prévalent dans notre région nous confirment dans la confiance que nous avons dans nos choix nationaux et notre conviction que grâce à ces choix judicieux, nous avons gagné des longueurs d’avance sur la voie du progrès, de la dignité et de la considération.

Le grand prix que vous nous faites l’honneur de décerner chaque année à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme est symbolique de la vision que vous avez de la femme djiboutienne : femme qui avance au mérite et qui repousse les lignes pour être au cœur des changements sociétaux et travailler de concert avec les hommes pour réaliser progrès et bien-être à notre population.

Votre présence parmi nous est le témoignage de votre respect pour les femmes qui réussissent et deviennent inspirantes pour l’ensemble de leurs congénères.

Vous avez à vos côtés votre compagne de toujours, Madame la Première Dame, à qui je voudrais adresser ma considération sincère tant elle a fait preuve en tant que militante de la cause des femmes et en tant que présidente de l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes d’un engagement sans faille en faveur de la condition féminine dans notre pays et plus particulièrement les femmes en situation de précarité ou celles victimes d’accidents de la vie.

Madame la Première Dame, le ministère de la Femme et de la Famille vous est reconnaissant de vos précieux conseils et de l’apport de votre organisation, l’UNFD, pour conduire avec brio la politique de l’Etat en faveur des enfants, des femmes et de la famille.

La Journée Internationale de la Femme s’inscrit cette année sous le thème de « L’égalité aujourd’hui pour un avenir durable ». C’est un thème sur lequel l’ensemble des autorités publiques travaille : nous favorisons la résilience face aux changements climatiques en même temps que nous travaillons pour une inclusion des femmes par l’acquisition du savoir et des compétences et par le travail. L’avenir que l’Etat prépare à son capital humain est un écosystème complet fait de stratégies de défense de l’élément humain contre les défis multiples d’une part, et de stratégies de formation à la conquête des outils du progrès durable, d’autre part.

Les femmes qui seront honorées tout à l’heure savent mieux que d’autres que le chemin du succès est semé d’embûches. Mais grâce à leur savoir-faire et leur ténacité, elles sont parvenues à s’imposer et à opérer les choix de vie qu’elles espéraient.

Leurs récompenses seront symboliques de la volonté de l’Etat, au plus haut niveau, de rendre leur succès irréversible et donc durable.

Mais, notre objectif de donner des chances égales aux femmes pour les inscrire dans des trajectoires de vie durables nous fait obligation de soutenir les anonymes parmi elles, et elles sont nombreuses, pour qu’elles soient immunisées contre divers fléaux, dont notamment ceux de la marginalisation et de la violence.

Au ministère de la Femme et de la Famille, nous comptons accélérer la cadence de la création des activités génératrices de revenus, y compris en faveur des femmes réfugiées et migrantes, Nous comptons également promouvoir, avec notre partenaire l’UNFD, l’alphabétisation des femmes. Et nous comptons enfin, grâce à une coordination avec les ministères et les représentants de la société civile construire un socle évolutif de droits contre les violences faites aux femmes.

Dans cet esprit, nous entreprenons actuellement de tirer les leçons de la politique nationale genre 2011-2021, mettre en place une stratégie genre pour la période 2022-2026, élaborer une nouvelle politique nationale de la Famille et une étude sur les violences basées sur le genre.

Nous trouverons notre inspiration dans tous ces programmes dans la Vision 2035 et nous alignerons nos interventions sur les trois axes stratégiques du Plan National de Développement DJIBOUTI ICI, à savoir l’inclusion, la connectivité avec les régions et l’innovation par l’adoption de la digitalisation comme moyen et comme objectif pour conduire le changement social fondé sur le genre et en faire un vecteur de soutien au développement de notre pays.

En cette année anniversaire de nos 45 années d’indépendance, chaque région célèbrera à son tour la Journée Internationale des Femmes dans le souci de partager avec l’ensemble de nos compatriotes le devoir de sensibilisation au droit des femmes à la non-discrimination avec les hommes et à leur nécessaire participation citoyenne à la construction d’une société résiliente et tournée vers l’avenir.

Nous nous sommes également promis d’apporter soutien et réconfort aux femmes vivant en milieu psychiatrique et à celles que les aléas de la vie ont fait d’elles des femmes détenues. Nous puisons ces marques d’attention dans nos traditions de tolérance et dans l’esprit de miséricorde que nous a enseigné notre sainte religion.