A l’instar de leurs congénères des autres pays du monde, les djiboutiennes ont célébré hier matin au palais du peuple, la journée internationale de la femme. Personnalités publiques et simples anonymes réunis dans la salle de spectacle, semblaient adhérer au bien-fondé du thème retenu cette année par l’organisation des nations unies dans le cadre de l’édition 2020 de cette journée. Son intitulé : «Je suis de la Génération Égalité : Levez-vous pour les droits des femmes», incitait les communautés à entreprendre une action d’envergure pour parvenir à l’égalité des sexes et au respect des droits fondamentaux pour toutes les femmes et les filles. Outre le spectacle riche en couleur et en musique, l’événement d’hier a été marqué par les remises du Grand Prix du chef de l’Etat aux heureuses gagnantes de l’édition de cette année, en l’occurrence Mariam Outeh Kamil, l’obokoise Hasna Ali et l’association ‘‘Union des Jeunes Handicapées’’.
La fête était belle hier matin au palais du peuple. La salle de spectacle était prise d’assaut tôt dans la matinée d’hier, par les femmes djiboutiennes issues de tous les rangs sociaux. En effet, à l’instar de leurs congénères des autres pays du monde, nos mères, nos femmes, nos sœurs, nos filles, s’étaient fortement mobilisées pour célébrer la journée internationale qui leur est dédiée.
Placé sous le haut patronage du président de la république, Ismail Omar Guelleh, l’événement qui était organisé comme celui des éditions précédentes par le Ministère de la Femme et de la Famille et l’Union nationale des femmes djiboutiennes (UNFD), avait réuni dans la salle de spectacle du palais du peuple, la Première Dame de Djibouti et présidente de l’UNFD, Mme Kadra Mahamoud Haid, le premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, le président du parlement, Mohamed Ali Houmed, l’édile de la ville, Fatouma Awaleh Osman, les membres du gouvernement dont la ministre de la femme et de la famille, Moumina Houmed Hassan, les parlementaires, la vice-présidente de l’UNFD, Hasna Houmed Bilil, de nombreux officiers supérieurs féminins des corps constitués et des porte-voix d’associations de femmes de la capitale et des régions de l’intérieur.
Notons aussi la présence sur les lieux, des représentations diplomatiques et consulaires accrédités à Djibouti, les représentants des organisations onusiennes dont la coordinatrice-résidente du système des Nations Unies, Barbara Manzi, de plusieurs autres personnalités publiques et de nombreux anonymes.
Au fil de l’événement. Le couple présidentiel a été accueilli à son arrivée sur l’esplanade du palais du peuple, par le premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed entouré de la ministre de la femme et de la famille Moumina Houmed Hassan et de la vice-présidente de l’UNFD Hasna Houmed Bilil. Le président de la république Ismail Omar Guelleh et la première dame et présidente de l’UNFD Kadra Mahamoud Haid ont d’abord visité sur le hall devant la salle de spectacle du palais du peuple les stands d’exposition de différentes entreprises de femmes, les uns et les autres présentant les produits de leurs savoir-faire.
Célébrée chaque année, à la date du 08 mars, cette journée de rassemblement est l’occasion de faire le bilan sur la situation des femmes de tous les pays du monde, y compris le notre.
«Je suis de la Génération Égalité : Levez-vous pour les droits des femmes»
Tel est le thème choisi cette année par l’organisation des Nations Unies. En effet, l’édition 2020 de la journée dédiée à la femme, coïncide avec la nouvelle campagne pluri-générationnelle de l’ONU Femmes, qui marque le 25e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, le 20e anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU sur les femmes, la paix et la sécurité, et le 10e anniversaire de la création d’ONU Femmes. 2020 constitue également un cap quinquennal dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).
Cependant, malgré les progrès réalisés dans le domaine de la parité entre homme et femme, la communauté internationale s’accorde à reconnaître que la situation de la plupart des femmes et des filles dans le monde évolue extrêmement lentement. Selon l’ONU, «aucun pays n’est en mesure, à ce jour, d’affirmer avoir atteint l’égalité des sexes». Car selon eux toujours les nombreux obstacles rencontrés tant sur le plan juridique que sur le plan culturel semblent immuables.
Entreprendre donc une action d’envergure est la seule solution qui permettra selon les onusiens à parvenir à l’égalité des sexes et au respect des droits fondamentaux pour toutes les femmes et les filles.
Un spectacle riche en musique et en couleur. A Djibouti, la cérémonie commémorative de cette journée a débuté par la lecture d’un verset du Saint Coran, suivi de la musique de l’hymne national joué par un orchestre des élèves du collège des malentendants de la CPE. Elle a ensuite été ponctuée de chants interprétés par les troupes 4 Mars, Al Ghazali, et Hillaac qui ont toutes glorifiées l’engagement de la femme djiboutienne dans ses combats au quotidien.
Puis la troupe «Isku Filan» a, à son tour, présenté un sketch intitulé ‘‘A vous de juger’’. A travers celui-ci les jeunes acteurs de cette troupe sensibilisent le public que la femme peut exercer les métiers qui jusqu’à présent n’étaient réservés qu’aux hommes. Par la suite, le public a suivi la diffusion d’un reportage sur les progrès réalisés par la femme djiboutienne dans tous les domaines de la société.
Après le spectacle, place aux discours… C’est la vice-présidente de l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes (UNFD) qui a ouvert le bal de discours. Mme Hasna Houmed Bilil a en effet indiqué que la femme djiboutienne joue un rôle important dans la construction de notre pays pour les générations futures.
«Ces vingt dernières années ont vu la femme djiboutienne conquérir des droits et des privilèges multiformes. Aujourd’hui, nous sommes membres du gouvernement, ambassadrices, nous sommes aussi à la tête de plusieurs juridictions de cour de justice de notre pays» a-t-elle déclaré.
Et de poursuivre : «Mais cette année, je voudrais signaler que la première fois dans l’histoire de notre pays, nous comptons cinq femmes pilotes et une femme ingénieur en aéronautique récemment diplômées à notre compagnie Air Djibouti. Ainsi qu’une femme fraichement nommée procureur de la République».
La vice-présidente de l’UNFD a par la suite retracé les différentes réalisations de son organisation pour l’année écoulée. La représentante résidente du système des Nations Unies Barbara Manzi qui a ensuite pris la parole a lu le message de la Vice-secrétaire générale des Nations Unies, Mme Amina Mohammed, qui a visité Djibouti en octobre 2019, à la tête d’une importante délégation du SNU. «Au cours de sa visite officielle, Mme Amina Mohammed a rencontré un grand nombre de décideurs et de partenaires et a pu prendre la mesure de l’avancement et des progrès remarquables atteints par Djibouti dans l’établissement de l’équilibre en matière de genre à tous les niveaux».
Quant à la ministre de la femme et de la famille, Moumina Houmed Hassan, elle a également souligné les progrès réalisés par la femme dans notre pays. Elle a mis l’accent sur les textes juridiques visant à mieux protéger les femmes et les enfants contre toutes formes de violences ainsi que l’adoption d’une stratégie nationale pour prendre en charge les victimes.
Dans son discours, à l’occasion de cette journée, le président de la république, Ismail Omar Guelleh, a indiqué que la société nationale toute entière prend conscience de l’importance de toutes les Femmes, non seulement pour sa structuration mais aussi pour son développement et dans son bien être. «Comme beaucoup de sociétés imbibées de cultures, de traditions mais aussi de croyance et de superstitions s’est longtemps fourvoyée dans une attitude paradoxale», a souligné le chef de l’état. «Nous avons réellement entamé le processus d’émancipation de la Djiboutienne en la dotant d’un statut juridique personnel qui la libère et lui donne une existence et une autonomie en dehors de la tutelle patriarcale. Cette évolution était en même temps en phase avec les aspirations de toute la société qui se projetait ainsi vers son avenir», a déclaré en substance le président Guelleh.
La journée s’est clôturée par la remise du «Grand Prix du chef de l’Etat». Le premier prix a été décerné cette année à Mme Mariam Outeh Kamil. Le second prix est revenu, à une obockoise, Mme Hasna Ali. Quant au troisième prix, il a été remis à l’association ‘‘Union des Jeunes Handicapées’’.
Rachid Bayleh