Ne pas rester oisif et s’occuper durant les vacances en s’adonnant à des activités lucratives est l’initiative de beaucoup de jeunes encouragée par les parents. La période estivale s’annonce opportune pour rencontrer des employeurs afin de combler les postes de personnels en congé, d’acquérir une expérience professionnelle et d’économiser pour la prochaine rentrée scolaire.

L’année scolaire finie, un bon nombre d’enfants élèves ou étudiants se lancent à la recherche d’un emploi rémunéré pour des raisons multiples et variées.

Selon M. Barkad G. docteur en Économie et professeur à l’Université de Djibouti : « Il y’en a où ces petits jobs de vacances leur permettent de moyen de subsistance pour aider leur parent pauvre, une obligation que les parents sont souvent les instigateurs et d’autres étudiants qui le font pour se lancer plus tard dans le métier d’entreprenariat car ils sentent qu’ils ont en eux cette graine d’entrepreneur qui le pousse à vouloir se lancer dans le marketing, dans la vente et la négociation qui leur fournira plus tard les clés de leur métier ».

Le job d’été est le bon plan pour gagner de l’argent lorsqu’on est étudiant, il s’agit d’un contrat conclu avec de jeunes pour effectuer des travaux légers adaptés à leur âge durant leurs périodes de vacances scolaires ou universitaires, l’âge requis étant entre 16 et 20 ans.

Pour Hasna âgée de 17 ans, être pompiste à cette station d’essence n’est pas sa vocation, étudiante de 1ere année en anglais, elle n’a pas trouvé du boulot relatif à sa branche et se contente en attendant la rentrée grâce à ces petits boulots : « J’aurai aimé travailler dans un hôtel ou dans un environnement touristique pour mettre à profit ma compétence de traductrice – interprète, mais je me contenterai de ce petit boulot paisible pour me faire un peu d’argent de poche ».

Quant à Djama B. 19 ans étudiant en commerce a décroché un poste d’agent de sécurité comme emploi saisonnier et nous dit : « je fais ce job de vigil dans une villa occupée par une ONG danoise. Je me lève tôt et dès que j’entame mon tour de garde, je contrôle tout avant de libérer mon collègue. Ce job me permet d’avoir un peu de rigueur sur moi-même, de se doter d’un sens de responsabilité et me permet surtout sur le plan financier de ne pas dépendre de mes parents ».

Les emplois saisonniers de l’été représentent pour ces enfants l’occasion d’inscrire dans leur C.V leur première expérience professionnelle, et pour les patrons, une chance de trouver une main-d’œuvre dynamique et bon marché. Cependant, pour beaucoup d’autres jeunes, les jobs saisonniers leur agréé un sens de devoir en aidant leurs parents peu aisés à préparer la prochaine rentrée scolaire est la principale raison de sortir tôt de la maison pour se livrer à des petites occupations commerciales telles que vente de beignets, de gestion de boutiques, de cabine téléphonique. Au-delà du profit engendré, ces activités génératrices de revenus leur permettent d’atteindre leurs objectifs, à l’exemple de Mako 12 ans, vendeuse de beignets dans son quartier qui nous dit : « Des fois je gagne presque 5000 fd par jour, ce qui me permet durant mes vacances scolaires de reposer ma mère qui fait ce job depuis très longtemps ».

L’Eté à Djibouti, ils sont plus de

100 000 jeunes à travailler comme serveur, vendeur de magasin, de cabine, hôtelier, agent de sécurité, commerce ambulant, administrations publiques et privés …. On les appelle les saisonniers et la plupart d’entre eux sont des étudiants, ces petits jobs sont pour eux un premier pas dans la vie active et une opportunité pour financer leurs études. Ces activités appelées job de vacances constituent aussi une manière pour eux de se distraire durant cette période. A la fin, la fatigue s’accumule certes, mais le compte en banque lui reprend de force.

Saleh Ibrahim Rayaleh