Les zones protégées sont le principal moyen de protéger la biodiversité marine et côtière unique de Djibouti tout en préservant les services éco systémiques sur lesquels repose la base de subsistance étroite des communautés locales.
Comme le soulignent quelques études régionales et nationales, Djibouti malgré sa taille relativement petite abrite des habitats et écosystèmes marins d’importance régionale et mondiale. La biodiversité marine et côtière est principalement associée à deux écosystèmes, des mangroves couvrant 800 hectares et des récifs coralliens frangeants s’étendant sur 400 kilomètres carré. Les mangroves sur les îles de Musha et de Maskali sont également relativement denses, tandis que les mangroves situées près de la capitale de Djibouti sont rares et fortement dégradées. Les récifs frangeants côtiers et les zones pélagiques s’étendent en outre le long de la côte nord externe. Les récifs coralliens au large de Djibouti présentent une grande biodiversité pour les coraux et les poissons. Ces écosystèmes constituent une source de nourriture et de moyens de subsistance pour la population locale et offrent des possibilités de développement économique et de diversification futurs. Les zones protégées sont le principal moyen de protéger la biodiversité marine et côtière unique de Djibouti tout en préservant les services écosystémiques sur lesquels repose la base de subsistance étroite des communautés locales. Deux Aires Marines Protégées (AMP) ont été initialement établies: l’île de Musha en 1972 (décret 72-1363 / SG / CG) et l’île de Maskhali ajoutée en 1980 en tant que réserve intégrale (décret 80/062 / PR / MCTT). En 1985, le décret 85/103 / PR / AG a renforcé la démarche de conservation en interdisant la collecte de coraux et de coquillages et en interdisant la pêche à la ligne aux pêcheurs artisanaux. La République de Djibouti a adressé une requête au Fonds pour l’Environnement Mondial qui a répondu favorablement à celle-ci en mettant en place le projet « Atténuation des pressions sectorielles sur la biodiversité marine et côtière et renforcement du système national d’aires marines protégées à Djibouti » Il est mis en œuvre par le Programme des Nations Unies pour le Développement et est exécuté par le Ministère de l’Urbanisme, de l’Environnement et du Tourisme à travers la Direction de l’Environnement et du Développement Durable (DEDD), principal organe d’exécution.
La DEDD coordonne la mise en œuvre des activités du projet, avec plusieurs institutions partenaires que sont le Ministère de l’Agriculture, de l’Eau, de l’Elevage, de la Pêche et des Ressources Halieutiques, le Ministère de l’Enseignement Supérieur (CERD), les Préfectures d’Arta et de Tadjourah, et les Conseils régionaux d’Arta et de Tadjourah. Le projet vise à réduire les pressions des secteurs exercés sur la biodiversité marine et côtière pour renforcer la résilience de la biodiversité marine de Djibouti en augmentant la capacité institutionnelle, en renforçant la viabilité financière et l‘efficacité de la gestion du système d’AMP, et en intégrant la biodiversité marine dans les principaux secteurs maritime.
L’objectif du projet est d’améliorer la résilience de la biodiversité marine de Djibouti en renforçant les capacités institutionnelles, la viabilité financière et l’efficacité de la gestion du système d’AMP, et en intégrant la biodiversité marine dans les principaux secteurs maritimes.
Cet objectif sera atteint grâce à la mise en œuvre de quatre composantes abordant les principaux obstacles à la gestion efficace des AMP et des services des écosystèmes marins.
Le projet comprend quatre composantes.
Citons notamment le renforcement de l’efficacité du système d’AMP de Djibouti grâce au renforcement des capacités de toutes les parties prenantes, y compris un dialogue visant à intégrer la biodiversité dans les secteurs maritimes, l’élargissement du réseau national d’AMP et renforcement de la gestion des AMP au niveau du site (elle explique l’élargissement et le renforcement du AMP avec la participation de la communauté locale, et l’intégration de la dimension de genre dans la gestion des connaissances et suivi et évaluation.
Les résultats attendus du projet sont le renforcement de la gestion des AMP qui est considérablement amélioré grâce aux renforcements des capacités systémiques, institutionnelles et individuelles des structures clés dans le domaine de l’environnement.
L’amélioration de la gestion des AMP existantes et nouvellement créées contribue à la conservation de la biodiversité et des milieux marins pertinents à l’échelle mondiale et à l’accroissement de la superficie mondiale des paysages marins. L’augmentation des recettes pour les AMP aidera à couvrir les dépenses totales pour leur gestion et contribuera à une gestion plus efficace de la biodiversité et des ressources marines à Djibouti.
Le suivi et l’évaluation rigoureux permettent une gestion adaptative efficace lors de la mise en œuvre du projet et les avantages socio-économiques sont équitables et mesurables pour les femmes.
Aires Marines Protégées
Quelle utilité ?
Les aires marines protégées (AMP) contribuent à protéger les habitats critiques que sont les couloirs de migration, les refuges contre les prédateurs, les frayères et les zones de croissance.
Elles protègent la biodiversité et procurent des bénéfices vitaux efficacement conçus et gérés. Les réseaux d’AMP forment des refuges pour la flore et la faune marine. En effet, ils protègent et reconstituent les habitats et espèces, restaurent les fonctions écologiques importantes (en sauvegardant les frayères et les zones de croissance des poissons) et maintiennent la production de biens et de services écosystémiques.
Les AMP protègent les habitats formant un rempart contre les impacts du changement climatique et, dans une certaine mesure, contre les catastrophes naturelles. Les mangroves atténuent ainsi les effets des tempêtes tropicales, tandis que les récifs coralliens préviennent l’érosion littorale. Si elles sont judicieusement délimitées, les AMP protègent par ailleurs l’habitat et les infrastructures des côtes des impacts des catastrophes naturelles.
Les AMP contribuent à protéger les habitats critiques que sont les voies de migration, les refuges contre les prédateurs, les frayères et les zones de croissance. En d’autres termes, elles concourent à la reproduction et à la survie des espèces.
A l’échelle mondiale, il est prouvé que les AMP augmentent la taille et la densité des poissons, la biomasse et la diversité des espèces. Cette évolution a également été constatée au-delà des aires protégées et s’explique par le fameux effet d’entraînement auquel participent les larves, les juvéniles et les adultes. Les AMP constituent à cet égard un facteur majeur de reconstitution des stocks, de renforcement de la sécurité alimentaire à long terme et de consolidation des moyens de subsistance liés à la pêche.
Si le rôle des écosystèmes côtiers dans la lutte contre le changement climatique est de plus en plus reconnu du fait de leur capacité à séquestrer le carbone, le risque de leur transformation en sources d’émissions carbonées augmente avec leur dégradation. La végétation côtière (herbiers marins, mangroves et marais salants) stockant et séquestrant très efficacement le carbone, sa protection et sa restauration pourrait fournir aux communautés côtières et insulaires d’importants débouchés économiques sur le marché de la compensation carbone.