C’est un amoureux de Djibouti et de sa littérature qui nous a rendus visite l’autre jour dans notre rédaction. Jean Dominique Penel a enseigné au Centre de Formation du Personnel de l’Education Nationale (CFPEN) à la fin des années 90. Il a écrit plusieurs ouvrages sur Djibouti et notamment sur l’histoire de l’école Djiboutienne.  Il est initiateur « du temps de livre », qui deviendra plus tard « lire en fête  » et qui  malheureusement a disparu. Rencontre avec un passionné du peuple aux semelles de vent…

Jean Dominique Penel a enseigné d’abord un an en France  et  a passé 37 ans en Afrique . Il a commencé par l’Afrique centrale en passant 14 années  en République  centrafricaine. Ensuite il est parti au Niger où il officie durant 9 ans. En 1992, il débarque à Djibouti où il est resté jusqu’à 1998 pour finir sa carrière en Gambie où il a enseigné jusqu’en 2004. avant de prendre  sa retraite . En 2005, il est reparti en Niger pour diriger le campus numérique francophone de Niamey. Il a enseigné dans tous les domaines : le collège, le lycée, l’université . Dans tout pays,   Jean-Louis Penel se familiarise avec ses écrivains, intellectuels et autres hommes de lettres pour pouvoir s’imprégner des réalités locales. Tout cela pour montrer à ses étudiants que leur pays regorgeait de talents dans le domaine artistique et littéraire. « J’ étais parti pour enseigner, mais en réalité, j’étais parti pour apprendre », nous dit-il , sourire en coin. Il a appris beaucoup de choses,  a rencontré des créateurs .

« Je jouais le rôle d’intermédiaire, car je rendais ces écrivains à leur public en enseignant leurs œuvres ».

A Djibouti, durant les trois premières années, il a enseigné au Centre de Formation du Personnel de l’Education Nationale (CFPEN), pour ensuite  prendre en charge la formation sur place  de professeurs de collège en collaboration avec  l’université de Montpellier.

Il a convaincu les dirigeants de cette université de consacrer le cours libre à l’enseignement de la littérature djiboutienne.  Ce qui a été fait, lui, se chargeant de celui de la littérature djiboutienne d’expression française  tandis que Didier Morin, linguiste spécialiste de la région de la Corne assure l’enseignement de la littérature afare et Somalie.

Durant les années 1997 -1998, Jean Dominique Penel  prend une initiative visant à  former à distance  des étudiants djiboutiens titulaire de licence et de maitrise avec l’université de Limoges qui envoyait les cours, lui s’occupant l’enseignement de 8 étudiants sur place à Djibouti. Succès total car à la fin de l’année ils ont pu soutenir leur mémoire de master et de DEA grâce à un jury composé entre autres de M.Penel titulaire de deux  doctorats ,  du conseiller à la coopération de l’époque et d’un professeur djiboutien.

Après son départ de Djibouti  M. Penel n’a pas coupé le pont avec ce pays qu’il l’a beaucoup marqué. Au contraire il y revient régulièrement et notamment  pour suivre des étudiants qui préparent leur doctorat.

Comment voit-il la littérature djiboutienne ?

Pour lui, il y a d’abord les premiers écrivains  dont il parle dans son livre intitulé « Djibouti 70 ». Les premiers journalistes comme Abdillahi Doualeh Wais et Houssein Abdi etc… Waberi, Chehem Watta l’ont marqué aussi.  « Les écrivains djiboutiens se sont imposés partout par la qualité de leurs points de vue et les problèmes qu’ils abordent  notamment les guerres dans les pays limitrophes et la rudesse du climat. Les écrivains djiboutiens reflètent bien la réalité. »

Subjugué par notre pays et ses hommes, Jean Dominique Penel a  aussi écrit un livre intitulé « Djibouti : l’ invitation au voyage ». Un ouvrage bien documenté et bien illustré. Il est aussi l’auteur d’un recueil de posésie : «pays gorge » où il parle des lieux et comment il les a ressentis. Aussi, il a collaboré avec Mme Colette Dubois  concernant la biographie du défunt Said Ali Coubèche.

Les deux ouvrages dont il est le plus fier traitent de l’histoire de l’école à Djibouti de 1184 à 1922. Publié en deux tomes.  « A Djibouti la scolarisation a été tardive et lente, ce qui explique le retard de la littérature.  La première classe de 6e a été crée en 1946.  Avant la seconde guerre mondiale, il n’y avait que 350 élèves à Djibouti », nous rappelle t-il.

M.Jean Dominique Penel est marié ave une djiboutienne.  Ils ont un fils  de 20 ans . Entre lui et Djibouti, c’est une longue histoire dont d’autres chapitres plus exaltants continueront à s’écrire. Bon vent l’ami…

Kenedid Ibrahim