La TICAD, qu’est-ce que c’est ?

La TICAD, Conférence Internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique, est un forum sur le développement africain lancé par le Japon en 1993 en avance sur d’autres pays.

Depuis 1993 jusqu’à la TICAD V en 2013, les sommets de la TICAD ont été organisés tous les cinq ans au Japon puis, à partir de 2016, les sommets s’organisent tous les trois ans alternativement en Afrique et au Japon. En effet, une des particularités de la TICAD est sa nature multilatérale qui est ouverte à tous les partenaires concernés. On compte cinq co-organisateurs de la TICAD : le Gouvernement du Japon, les Nations Unies, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Banque mondiale et la Commission de l’Union Africaine.

Les principes de la TICAD :

A travers son histoire après plus d’un quart de siècle, la TICAD prône l’importance de l’« appropriation » de l’Afrique (Ownership) et du « partenariat » de la communauté internationale (Partnership) et  appuie vigoureusement le développement mené par l’Afrique elle-même. A titre d’exemple, dans le cadre du concept de l’« Indo-Pacifique libre et ouvert » (FOIP), qui trouve son origine dans le discours d’ouverture de l’ancien Premier Ministre ABE Shinzo à la TICAD VI, la coopération en matière de sécurité à multiples facettes et à plusieurs niveaux promue par le Gouvernement du Japon présente une réelle valeur en tant que base du développement économique de l’Afrique. En particulier, est un véritable modèle de partenariat entre le Japon et l’Afrique, l’établissement de la première et unique installation étrangère des Forces d’Auto-Défense du Japon (JSDF) à Djibouti, qui est située dans des eaux qui constituent une artère majeure du trafic maritime pour l’économie mondiale.

Aperçu de la TICAD 8

La TICAD 8 s’est tenue en Tunisie les 27 et 28 août 2022, et S.E.M. Abdoulkader Kamil Mohamed, Premier Ministre de la République de Djibouti, a conduit une forte délégation de Djibouti.

L’objectif de TICAD 8 comportait deux points principaux. Puisque la communauté internationale se complique de plus en plus à cause de la pandémie de COVID-19 et la situation en Ukraine, le premier objectif était de discuter des moyens par lesquels le Japon et les pays africains peuvent créer ensemble un monde durable et de consolider ainsi la coopération africaine, le Japon se présentant clairement comme un « partenaire qui se développe avec l’Afrique ».

Le deuxième était de définir une voie pour le développement de l’Afrique en vue de l’ère post COVID-19, à travers un soutien ferme au développement mené par l’Afrique elle-même, tout en mettant l’accent sur la « qualité de croissance », à savoir les « personnes », et de contribuer également à renforcer la sécurité alimentaire en Afrique afin de répondre à la crise alimentaire africaine.

Les trois piliers de la TICAD 8

sont les suivants :

① Economie : Réaliser la transformation structurelle pour une croissance économique et un développement durables,

② Société : Construire une société résiliente et durable, et

③ Paix et Stabilité : Soutenir les efforts menés par l’Afrique pour parvenir à une paix et une stabilité durables.

Suite aux discussions au niveau des chefs d’État sur ces points prioritaires à la TICAD 8, la déclaration de Tunis de la TICAD 8 a été adoptée.

Sommet entre le Japon et Djibouti

Le 28 août 2022, le Sommet entre S.E.M. Abdoulkader Kamil Mohamed, Premier Ministre de la République de Djibouti, et S.E.M. KISHIDA Fumio, Premier Ministre du Japon, a eu lieu en marge de la TICAD 8.

Le Premier Ministre du Japon a déclaré que le Japon a l’intention d’approfondir la coopération pour stabiliser la région par le biais de l’envoyé spécial récemment nommé pour la Corne de l’Afrique, et qu’il contribuera au développement de Djibouti, notamment par la coopération avec l’unité de réponse aux catastrophes naturelles des Forces Armées Djiboutiennes (FAD), qui a été décidée dernièrement. De son côté, le Premier Ministre de Djibouti lui a fait part de ses remerciements pour le soutien considérable apporté par le Japon au développement de Djibouti et sa contribution à la stabilité de la région, y compris dans la lutte contre la piraterie, tout en reconnaissant les efforts déployés par le Japon dans le cadre de la TICAD à ce jour. Les deux parties ont confirmés leur volonté de travailler au développement des relations bilatérales, sur la base des résultats de la TICAD 8.

Le Premier Ministre du Japon a ensuite déclaré qu’il est essentiel que la communauté internationale coopère dans sa réponse à la situation de l’Ukraine, et que le Japon continue à contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire en Afrique. Il a également évoqué l’importance de la transparence et de l’équité du financement du développement et les deux parties ont confirmé leur volonté de coopérer sur cette question.

Message de l’Ambassadeur du Japon à Djibouti

Comme discuté lors de la TICAD 8, le monde, y compris le continent africain, est actuellement confronté à de nombreux défis mondiaux tels que la COVID-19, les changements climatiques comme les sécheresses, et la hausse des prix des denrées alimentaires déclenchée par la situation en Ukraine. En réponse à la détérioration de la situation de la sécurité alimentaire, qui constitue la base de la vie humaine, je suis fier que le Japon fournisse une aide de 500,000 USD à Djibouti par le biais du PAM. En outre, dans le cadre de la réponse à la COVID-19, le Japon a apporté son soutien à Djibouti en fournissant des vaccins à travers COVAX et l’assistance sous le projet de « Last One Mile », comprenant le développement d’une chaîne du froid pour acheminer les vaccins vers les sites de vaccination et le renforcement des capacités du personnel médical à travers UNICEF.

En dehors de ces projets de coopération récemment mis en œuvre, au cours des 40 ans d’histoire de la coopération entre le Japon et Djibouti, le Japon a réalisé environ 200 projets de coopération économique, soit un montant de près de 80 milliards de DJF de dons « sans remboursement ».

Parmi les projets bien connus par la population djiboutienne, citons la construction du collège Fukuzawa en 1995, l’amélioration de la route Siesta à la place de Tokyo réalisée entre 1996 et 1998, le grand ferry reliant le port de Djibouti à Tadjoura-Obock accordé en 2009, et la rénovation de la route nationale 1 achevée en 2020. Nous sommes fiers que tous les projets soient de « qualité japonaise ». En plus, comme le Premier Ministre du Japon a mentionné lors du Sommet Japon-Djibouti, la coopération avec l’unité de réponse aux catastrophes naturelles des FAD a été récemment décidée. Cette collaboration, qui permettra de fournir des équipements pour les opérations de reprise après les sinistres, représente la première aide japonaise directe à une armée en Afrique et ouvre une nouvelle porte à la coopération japonaise dans le domaine de la sécurité.

Le Japon a mis en œuvre une coopération avec Djibouti fondée sur les principes de la TICAD, et les relations entre le Japon et Djibouti se sont approfondies à plusieurs niveaux. Un bon exemple est le projet de la JICA pour les garde-côtes, qui contribue au développement de Djibouti, non seulement sur le plan matériel, tels que la fourniture de bateaux de patrouille, mais aussi en assurant le « développement des ressources humaines » et le « transfert de technologies » envers le personnel djiboutien des garde-côtes.

En s’appuyant sur les résultats de la TICAD 8, le Japon continuera à travailler avec le peuple djiboutien en tant que partenaire égal et fiable.