Le 21ème siècle a été témoin de nombreux conflits internes à travers l’Afrique, mais il a également vu des exemples éclatants de résolution pacifique. Parmi eux, la fin de la guerre civile djiboutienne en 1994 se distingue comme un moment historique. Cette paix, obtenue par les Accords d’Aba’a, est un témoignage éloquent de la diplomatie et de la vision d’un homme : Ismaïl Omar Guelleh.

À l’époque chef de cabinet du président Hassan Gouled Aptidon, Guelleh a joué un rôle clé dans les négociations avec les rebelles, menant à la signature des Accords d’Abaa. Ce fut un moment décisif, non seulement pour Djibouti mais aussi pour l’Afrique, car il s’agissait de l’une des rares fois où un pays africain mettait fin à une guerre civile sans intervention étrangère.

Le leadership de Guelleh durant ces négociations a été caractérisé par une compréhension profonde des enjeux ethniques et politiques en jeu. Son approche, axée sur la discussion et la réconciliation, a permis de jeter les bases d’une paix durable dans un contexte où de nombreux observateurs internationaux ne voyaient que peu d’espoir.

Le président Guelleh a démontré une remarquable habileté à naviguer dans les complexités de la politique interne djiboutienne, tout en restant fermement attaché aux principes de paix civile et de cohésion nationale. Sa vision pour une République de Djibouti unie et prospère a été un phare d’espoir dans une région souvent marquée par l’instabilité.

Ce chapitre de l’histoire djiboutienne demeure un témoignage puissant de ce qui peut être accompli lorsque la vision et le dévouement se conjuguent pour le bien commun.

Après le silence des armes, le temps de la concorde

Lorsque le président Ismaïl Omar Guelleh arrive au pouvoir, en mai 1999, la République de Djibouti avait quasiment tourné la page de la guerre civile. Paraphés cinq ans auparavant, les « Accords d’Aba’a » avaient mis fin aux combats dans les régions nord. Plus aucune bataille majeure n’était signalée, les principaux chefs militaires du Frud siégeant désormais au gouvernement.

Pourtant, l’une des premières priorités du nouveau chef d’État sera de s’atteler à la paix, à sa consolidation plus exactement. Il initie des démarches audacieuses en direction du Frud-armé. Objectif : intégrer les factions restantes du FRUD dans le giron national.

Ce choix politique du président Guelleh témoigne de sa vision claire de la paix civile et de la cohésion nationale. Pour avoir été au cœur des pourparlers qui ont conduit à la paix d’Aba’a, il ne pouvait ignorer combien celle-ci restait encore fragile, une fraction du FRUD restant en marge du processus de réconciliation.

Au final, la stratégie du président Guelleh s’est avérée efficace avec la signature de l’« Accord de Réforme et de Concorde civile » en 2001, un événement majeur qui a marqué un tournant dans l’histoire de Djibouti. Ce succès ne s’est pas produit par hasard. Guelleh, en adoptant une approche pragmatique et inclusive, a reconnu l’importance de traiter les causes profondes du conflit, notamment en adressant les griefs et les besoins des populations civiles concernées. Ce processus a impliqué d’intenses négociations avec le FRUD-armé, dirigé par l’ancien Premier ministre Ahmed Dini, qui ont abouti à un accord global sur des réformes politiques et sociales.

L’approche de Guelleh se distingue par son refus de s’appuyer sur des intermédiaires étrangers, affirmant ainsi la souveraineté et l’autonomie de Djibouti dans la gestion de ses affaires internes, ce qui a légitimé d’autant plus l’accord.

Attaché à l’autonomie décisionnelle de son pays, le président Guelleh a non seulement mis fin à un conflit dévastateur, mais a également jeté les bases d’une paix durable en République de Djibouti. Son rôle dans ce processus reflète une compréhension profonde des dynamiques locales et un engagement inébranlable envers l’unité nationale et la stabilité régionale.

Son héritage, marqué par cet accord de paix, reste un modèle pour d’autres régions en proie à des conflits internes. La réconciliation nationale en République de Djibouti sous la houlette du président Guelleh sert d’exemple éloquent de la manière dont la vision, la détermination et l’approche centrée sur le dialogue d’un leader peuvent forger un chemin vers la paix et l’unité.

Ibrahim Miyir Ali